Un agent secret français parle : «Le coup de pouce à Alassane est un plan conçu par la Cia»

Publié le mercredi 16 mars 2011 | Le Temps - Bon nombre d’Ivoiriens, qui admetent que la crise ivoirienne est fomentée par la France, continuent de s’interroger sur

Alassane Ouattara et Jean Marc Simon.

Publié le mercredi 16 mars 2011 | Le Temps - Bon nombre d’Ivoiriens, qui admetent que la crise ivoirienne est fomentée par la France, continuent de s’interroger sur

l’intérêt «subit» éprouvé par les Etats-Unis d’Amérique de s’associer à la France pour accomplir le coup d’Etat en Côte d’Ivoire. Un ancien agent de la ‘’Direction générale de la sécurité extérieure (Dgse)’’ affirme que les Ivoiriens se trompent. L’homme au fait des micmacs des services secrets américains ne supporte plus de voir son pays, la France, et ses dirigeants jouer aux « boys » des Américains en Côte d’Ivoire. Par des canaux complexes, il nous a permis de prendre son témoignage. Plus que les Français, les Américains, à travers la Cia, ont décidé de s’emparer de la Côte d’Ivoire à partir d’un plan machiavélique conçu avant 1988. C’est ce plan qui a été réactivé, aujourd’hui. La construction de la grande ambassade des Etats-Unis en Côte d’Ivoire fait partie de ce plan tout comme l’installation d’un Ivoiro-Burkinabé, en la personne d’Alassane Ouattara, à la tête du pays. L’objectif est la naturalisation des quatre millions de Burkinabé vivant en Côte d’Ivoire afin de garantir la production du cacao et du café dans ce pays. C’est une affaire de survie pour les puissants chocolatiers américains. L’ambassade a été construite pour coordonner ces opérations en Côte d’Ivoire et pour d’autres objectifs en Afrique. Pour tout cela, il faut une mainmise sur le pouvoir ivoirien pour le compte du lobby des chocolatiers américains.
Donc, les Américains veulent garantir la production du cacao. Le seul moyen, c’est de pouvoir compter sur la communauté burkinabé en Côte d’Ivoire dont dépend, selon eux, une grande partie de la production du pays. Les Américains entendent fidéliser cette communauté par la naturalisation des quatre millions de Burkinabè dont la plupart travaillent dans les plantations, croient les Américains, «dans une situation de précarité qui n’est pas à leur convenance». Il faut donc réussir à faire prendre le pouvoir par Alassane Ouattara. Et, depuis octobre 2000, la Cia utilise une arme fatale : la fragilisation du régime Gbagbo pour arriver à le faire vomir par tout le peuple ivoirien, afin de l’écarter facilement du pouvoir.
Souvenez-vous, plusieurs opérations ont été menées par la Cia en Côte d’Ivoire ou exploitées à cet effet, mais avec des succès mitigés : le charnier de Yopougon, l’assassinat de Jean Hélène, l’enlèvement de Guy André Kieffer, le déversement de déchets toxiques à Abidjan, l’empêchement du président du Front populaire ivoirien (Fpi) de se rendre aux Usa la Cia a aussi fabriqué des mensonges graves tels que : « la Côte d’Ivoire exploite les enfants dans les plantations de cacao ». Elle a manipulé l’information avec son sous-agent, l’Alassaniste Hamed Bakayoko, à Abidjan : « Les refondateurs offrent des voitures ‘’Rav 4’’ aux jeunes filles ; Madame Gbagbo engage des frais de séjour inconsidérés aux Usa», etc. Toutes ces actions qui font partie d’un vaste complot dont les seuls buts, sont de discréditer le régime de Laurent Gbagbo et favoriser l’élection d’Alassane Ouattara. Ces actions néfastes contre Gbagbo ont pris des allures de crimes commis par la Cia, mais dont personne ne veut parler : c’est le cas de la mort, jusque-là non élucidée, dans une clinique française, de Madame Sarata Ottro Zirignon, ancien Directeur adjoint de cabinet du président Gbagbo, qui gênait les chocolatiers américains par sa diplomatie agressive à travers des réseaux qu’elle maitrisait parfaitement aux Etats-Unis.
Ces actions néfastes sont passées inaperçues aux yeux des Ivoiriens pour la simple raison que les Américains ont toujours agi en se cachant derrière les Français, eux-mêmes manipulés à souhait et croyant régler leur propre problème avec « ce Laurent Gbagbo » qui ne veut pas se faire domestiquer.
Le Temps.