Trafic de diamants : un nouveau scandale menace le régime Ouattara

Le 03 mars 2012 par Le Nouveau courrier - C’est une véritable «bombe» que le périodique «La Lettre du Continent» dégoupille dans sa dernière édition. Alors que l’on pensait que le business de la guerre et les diverses formes de

De autre presse.

Le 03 mars 2012 par Le Nouveau courrier - C’est une véritable «bombe» que le périodique «La Lettre du Continent» dégoupille dans sa dernière édition. Alors que l’on pensait que le business de la guerre et les diverses formes de

contrebande qui ont prospéré à la faveur du conflit ivoirien dans l’ex zone rebelle s’arrêteraient naturellement avec la réunification du pays, conséquence de la conquête définitive de tout le territoire par le camp Ouattara-Soro, l’on apprend que le trafic de ce qu’on appelait hier «les diamants du sang» continue de plus belle. En violation totale de l’embargo des Nations unies. «Alors que les Nations unies maintiennent toujours leur embargo sur l'exportation des pierres précieuses ivoiriennes, le ministère des mines, du pétrole et de l’énergie, dirigé par Adama Toungara, n’a toujours que peu de contrôle sur certains gisements situés au Nord du pays, comme ceux de Séguéla et Tortiya. Ces sites restent aux mains de clandestins et de trafiquants bénéficiant localement de la protection d’éléments de la rébellion des ex-Forces nouvelles (FN)», écrit La Lettre du Continent.
Le périodique cite des noms qui prouvent que des figures centrales du régime Ouattara orchestrent et tirent profit de ces activités illicites. Ainsi, le maire RDR de Tortiya, Siaka Sekongo, «octroie lui-même les permis et les périmètres d’exploitation» de façon totalement illégale. Les trafics ont un caractère si «officiel» que des avions de type Cessna atterrissent dans la zone pour récupérer les pierres précieuses ivoiriennes. Qui peut vraiment croire que des avions atterrissent en Côte d’Ivoire sans que les services de renseignements ivoiriens, fortement appuyés par la France, ne soient au courant ? Justement, ce sont les hommes du numéro deux des services de renseignement de la présidence, Hervé Touré dit «Vetcho», qui contrôlent le terrain à Tortiya, nous apprend La Lettre du Continent. Qui les juge «pas très enclins à lutter contre les trafics».
Des hommes proches d’Al Qaida impliqués
A Séguéla, autre carrefour du trafic de diamants, ce sont les hommes d’Issiaka Ouattara dit Wattao, ex-commandant de zone bombardé numéro deux de la Garde républicaine, qui ont pignon sur rue. Dans ce contexte, les éléments de la Gendarmerie nationale, dirigée par le général Gervais Kouassi, sont impuissants. Quant au Premier ministre Guillaume Soro, il «ne parvient pas à mettre un terme à ces activités qui ont permis, par le passé, de financer la rébellion ivoirienne», écrit La Lettre du Continent. Qui nous apprend qu’une mission du comité des sanctions des Nations unies pourrait arriver en Côte d’Ivoire dans les prochaines semaines.
Ces informations à forte odeur de scandale sont d’autant plus dérangeantes que des personnes liées aux émirs d’Al Qaeda au Maghreb islamique (AQMI) seraient présentes de manière permanente sur ces zones d’exploitation de diamant à ciel ouvert, selon la Central Intelligence Agency (CIA), qui n’a pas manqué d’exprimer son agacement. Alors qu’AQMI se rapproche dangereusement d’Afrique de l’Ouest, se signalant au nord du Mali, et qu’Alassane Ouattara se plaît à dire à quel point il aimerait mettre son pays à la disposition des Occidentaux dans le cadre de leur «guerre mondiale contre le terrorisme», ces liaisons dangereuses que rien ne semble pouvoir troubler font désordre. C’est le moins que l’on puisse dire.

Philippe Brou