Suspension des discussions au FPI, préférence à l’accord Gbagbo/Bédié : Pr Hubert Oulaye recadre Affi et rejette ses accusations

Par La Voie originale - Suspension des discussions au FPI, préférence à l’accord Gbagbo/Bédié. Pr Hubert Oulaye recadre Affi et rejette ses accusations.

Hubert Oulaye, président du comité de contrôle du FPI.

À la suite de la rencontre entre Le Président Laurent GBAGBO et Affi N’guessan, les 3 et 4 janvier 2020 à Bruxelles, des discussions ont été engagées le 20 février entre deux Groupes de contact conduits respectivement par Affi N’Guessan et Assoa Adou, en vue de la réunification du FPI.

Depuis le 7 juin 2020, ces discussions ont été suspendues de façon unilatérale par M. Affi. Dans l’interview qui suit, le Pr Hubert Oulaye, président du Comité de Contrôle du FPI, mais surtout en sa qualité de membre du Groupe conduit par Assoa Adou, a accepté de répondre, sans tabou, à nos questions. Beaucoup d’éclairages sur des accusations déversées par M. Affi N’Guessan.

La Voie Originale : Pr. Hubert Oulaye, vous êtes membre du Groupe de contact formé par le Président Gbagbo pour discuter avec M. Pascal Affi N’Guessan. Dans un communiqué publié, le 8 juin 2020, par Issiaka Sangaré, un de ses collaborateurs, puis par ses propres sorties dans les medias nationaux internationaux et sur les réseaux sociaux, M. Affi a fait savoir qu’il suspend les discussions entamées à la demande du Président Laurent Gbagbo. En face, vous avez gardé jusqu’à ce jour le silence. Est-ce un aveu de culpabilité ?

Pr. Hubert Oulaye : Vous l’avez dit vous-même, il s’agit, aux dires d’Affi, d’une suspension des discussions de son fait. Pourquoi un silence de notre part ? Mais c’est bien l’attitude que commande l’évènement.

C’est à celui qui a suspendu les discussions d’expliquer ses motivations et les conditions de levée de sa décision de suspension.

Vous l’avez entendu dire, que sa décision était liée au rapprochement que le Président Gbagbo et le Président Bédié ont effectué à travers la signature de l’Accord cadre pour la promotion de la Réconciliation et la paix en Côte d’Ivoire !

Quel problème lui pose cet évènement historique qui consacre le rapprochement de deux grands leaders et partis politiques qui, hier, étaient opposés, un évènement fortement salué par la grande majorité des Ivoiriens, désireuse de voir enfin ses enfants se réconcilier ?

C’est à lui et pas à nous d’expliquer à tous ceux qui s’étaient réjouis après qu’il a été reçu par le Président Laurent Gbagbo le 3 janvier 2020, de voir le FPI à nouveau réuni.

Pourquoi un Accord qui prône la réconciliation et la paix entre les Ivoiriens serait, selon lui, un accord contre l’unité du FPI ?

Nous avons jugé, au niveau de notre Délégation, qu’il fallait laisser la responsabilité à Affi N’Guessan de dire son problème à nos militants et à la Nation.
Il l’a fait, dans son style habituel caractérisé par les invectives et l’arrogance. Bien sûr, il a été soutenu par son cercle de camarades et ses communicateurs attitrés, 7
mais le constat est que nombreux sont les militants et les Ivoiriens qui ont été déçus et qui s’interrogent sur les réelles motivations de l’homme.

Notre silence est également lié au respect du Code de conduite que nous nous sommes donnés à l’entame des discussions.
LVO : Et que disait ce code de conduite ?

Pr. HO : Nous avons convenu d’éviter tout épanchement dans les médias venant des membres des deux délégations ou de nos partisans, qui serait de nature à perturber les échanges.

Si vous avez bien vu, nous avons respecté cette convenance jusqu’à ce jour. Ce n’est pas le cas de la délégation d’Affi, qui dès le lendemain de l’Appel lancé à nos militants de travailler de concert sur le terrain avec ceux du PDCI-RDA dans la phase actuelle
d’établissement des pièces administratives et d’enrôlement sur les listes électorales, s’est fendue d’un Communiqué de dénonciation dans la presse.

Nous n’avons pas jugé nécessaire d’y répondre, ce d’autant plus que la reprise des discussions avec Affi était prévue pour le surlendemain.

LVO : M. Affi savait-il que vous alliez reprendre vos discussions ?

Pr. HO : Oui, Affi savait que nous reprenions les discussions dans deux jours. Il aurait pu attendre cette reprise pour nous interroger sur la question.

Or, il a pondu ce communiqué de presse pour, dit-il, se désolidariser de notre acte. Il n’a pas jugé nécessaire d’attendre la reprise. A l’évidence, ce n’est pas à nous qu’Affi s’adressait. Il a fait son communiqué pour rassurer le pouvoir Ouattara !

Et après avoir suspendu les discussions, c’est encore lui qui, par l’intermédiaire de son communicateur Jean Bonin, publie sur les réseaux sociaux l’intégralité du contenu de nos échanges que, d’un commun accord,

nous avions placés jusqu’alors sous le sceau de la confidentialité ! Alors, nous sentons-nous coupables ? Par notre silence ? Mais de quoi ?

LVO : M. Affi dit que vous ne l’avez pas associé à l’accord avec le PDCI-RDA…

Pr. HO : Mais il va même plus loin ! Affi dit qu’il n’aurait été ni informé ni associé à la signature de l’Accord avec le PDCI.

Faux ! Lorsqu’il a appris la signature de l’accord, le 30 avril 2020, il s’en est ouvert au Président GBAGBO, qui l’a rassuré et orienté vers Assoa Adou, avec lequel il s’est entretenu sur ce sujet.

Mais étions-nous tenus de l’informer ou de l’associer à la poursuite de nos activités, alors que nous n’en avions pas convenu au départ ? La réponse est non !

Car, Affi non plus, n’était pas tenu de nous informer des discussions qu’il menait dans le cadre de ses activités.

Ce n’était pas un problème pour nous. Cela relevait de l’évidence, sauf à croire que pour Affi, l’ouverture des discussions nous plaçait sous sa responsabilité, ce qui est impensable de sa part.

LVO : Professeur, parlons clair : Vos discussions découlent de la rencontre du 3 janvier 2020 à Bruxelles, entre le Président Gbagbo et M. Affi N’Guessan.

Quel en était le principe : M. Affi est-il le président du FPI qui cherche à vous réintégrer, ou demeure-t-il l’ancien président exclu par un Congrès extraordinaire et qui négocie son retour au FPI ?

Pr. HO : Nous avons dès le départ balisé les discussions. Affi a dit se présenter aux discussions comme Président du FPI, récusant le Président GBAGBO.
Après en avoir pris acte, nous lui avons signifié à notre tour que pour nous, le Président du FPI était bel et bien le Président GBAGBO qu’il est allé voir lui-même à Bruxelles, et que lui Affi, était exclu du FPI.

Il en a pris acte lui aussi. A partir de ce moment, nous avons convenu de poursuivre les discussions en qualité de simples délégations travaillant sous l’autorité du Président Laurent GBAGBO, Fondateur du FPI et notre Référent commun.

Nous n’avions donc, vis-à-vis d’Affi, aucune autre obligation que celle de discuter en toute franchise des points arrêtés d’un commun accord pour aller à l’unité.

LVO : Aujourd’hui, peut-on avoir une idée de ces points soumis à discussions entre vous ?

Pr. HO : Oui, et je vais vous donner ces points de discussions et leurs porteurs respectifs : 1er point, le statut du Président Laurent GBAGBO en rapport avec le processus de réunification (à notre demande) ;
2ème point, les raisons de la crise interne au FPI (à notre demande) ;
3ème point, la révision des textes (condition d’Affi) ;
4ème point, la nouvelle Direction du Parti (condition d’Affi) ;
5ème point, le Congrès unitaire (condition d’Affi) ;
6ème point, les rapports dans la période d’avant-Congrès unitaire (demande d’Affi).
Vous remarquerez que c’est Affi qui a posé le plus de conditions.

LVO : Dans son communiqué M. Affi N’Guessan vous reproche d’avoir passé un accord de collaboration avec le PDCI-RDA sans attendre la fin de vos discussions.

Il affirme que vous faites du dilatoire en privilégiant l’accord avec le PDCI-RDA sur l’unité du FPI. Que répondez-vous ?

Pr. HO : Affi nous a même exigé de suspendre l’application dudit accord jusqu’à la fin du processus de réunification entrepris sous peine de suspension des discussions !

Il soutient que nous avions montré peu d’empressement à accélérer nos discussions, que nous avons fait du dilatoire ! Mais il ne dit pas sur quoi il fonde son accusation.

La vérité qu’Affi ignore est que l’accord signé avec le PDCI-RDA est le résultat de contacts qui avaient commencé avec feu Sangaré Abou Drahamane, Président intérimaire de 2015 jusqu’à son décès le 3 novembre 2018.

Ces contacts ont duré une année avec Sangaré. Ils ont débouché sur des discussions qui ont durée aussi une année, sous la direction du Dr Assoa Adou, avec une équipe mise en place en 2019 par le Président Laurent Gbagbo.
Les discussions pour la réunification du FPI n’ont été entamées que le 20 février 2020 et avaient été programmées pour prendre fin le 16 avril 2020 ou au plus tard au mois de mai.

Ces discussions-ci ne devaient durer au plus que deux à trois mois. Leur suspension a été décidée pour cause de COVID-19. Affi se trompe donc en parlant de préférence.

LVO : Comment vos discussions ont-elles été menées avec Affi ?

Pr. HO : Sur les raisons de la crise interne, nous avions présenté à Affi, le 12 mars 2020, 21 griefs regroupés en 6 rubriques et contenues sur 11 pages.

Il devait produire, le 19 mars, ses réponses aux griefs formulés. Les discussions avaient été momentanément suspendues à cause de la pandémie du Coronavirus. Par la suite nous avions convenu d’échanger les documents par courrier électronique.

Le 27 avril, Affi s’est appliqué à produire, en guise de réponse à nos griefs, un document de 62 pages en des termes choquants, renfermant à la fois mépris, insultes, moqueries et insinuations malveillantes.

Affi a cloué au pilori tous ses anciens camarades. Il nous a fallu alors permettre aux camarades cités et accusés de produire leur part de vérité sur la crise, puisque nous avions ensemble convenu de « bâtir l’unité sur la vérité ».

A la suite de ce processus nous devions nous retrouver le 7 juin pour poursuivre les négociations quand Affi a décidé, ce jour-là, de suspendre sa participation aux négociations.

Il n’y avait donc rien de dilatoire, nous suivions le cheminement qu’Affi nous a imposé lui-même !

LVO : Vous avez donc adapté vos méthodes de travail à la situation sanitaire ?

Pr. HO : Parfaitement ! Mais il y a mieux : Pour gagner sur le temps de suspension, et pour tenir compte de l’échéance électorale qui approche, nous avons convenu de travailler sur les propositions d’Affi par des échanges documentaires.

Cela a été fait, et nos équipes techniques ont achevé leur travail. Nous avons même proposé pour accélérer les discussions, qu’à la reprise nous travaillerions sur deux thèmes par rencontres hebdomadaires.

Avec cet aménagement du programme, tout serait bouclé en deux semaines et le Congrès serait aussitôt organisé. Mais c’était sans compter avec le revirement inattendu et injustifiable d’Affi N’Guessan.

C’est à lui qu’il revient d’expliquer aux militants et aux Ivoiriens, en quoi la signature de l’Accord de collaboration avec le PDCI-RDA pour la réconciliation et la paix en Côte d’Ivoire, après deux années de discussions,
s’oppose à la réunification du Parti entreprise il y a seulement trois mois, au point de le pousser à décider de suspendre unilatéralement les discussions.

LVO : M. Affi exige la suspension de l’Accord de collaboration avec le PDCI-RDA, même s’il est la volonté des Présidents Gbagbo et Bédié. Pourquoi ne l’avez-vous pas suivi ?

Pr. HO : D’abord, nous avons demandé à Affi N’Guessan ce qu’il reprochait fondamentalement à l’accord.

Nous n’avons eu aucune réponse, hormis ses complaintes quant à sa non-information et implication à la signature de l’accord, et à la préférence que nous aurions donnée, selon lui, audit accord par rapport à l’unification du parti.

Je rappelle que les contacts avec le PDCI-RDA datent de deux ans. Même en supposant, que nous ayons privilégié l’accord avec le PDCI-RDA, en quoi cela signifiait-il renonciation de notre part à l’objectif d’unification du FPI ?

En vérité, la motivation d’Affi était ailleurs et l’Accord invoqué ne semble être que le prétexte recherché par lui pour sortir des discussions.

Nous n’avions donc aucune raison légitime de suivre Affi. Nous le lui avons dit très clairement. Par ailleurs, cet accord voulu par les deux Présidents, Bédié et Gbagbo, et qui porte leur volonté de réconcilier les Ivoiriens avaient été endossé par leurs deux partis politiques.

Notre Comité de discussions internes n’avait pas pouvoir de le suspendre, un tel pouvoir relevant des deux leaders. Il revenait donc à Affi N’Guessan de saisir à cette fin le Président Gbagbo.

D’ailleurs, il était prévu dans le Code de conduite des discussions qu’en cas de difficultés, chacune des parties pouvait en référer au Président Gbagbo pour l’en saisir.
Nous avons pensé qu’Affi emprunterait cette voie, lorsque nous l’avons vu choisir celle de se répandre dans les médias.

LVO : Quel contact avez-vous avec M. Affi et son Groupe depuis leur suspension unilatérale des discussions ?

Pr. HO : Aucun contact ! C’est lui qui a suspendu sa participation aux discussions, c’est à lui de nous dire quand et comment il revient à la table des discussions.

Cependant nous le suivons, et mille questions nous traversent l’esprit. Que veut vraiment le camarade Affi ? Car son attitude est loin d’être celle d’une personne sincèrement désireuse de l’unité du parti comme il le prétend.

Si, comme il l’a dit dans une émission de la chaîne Afrique Media TV, il veut faire « payer » au Président Bédié d’avoir méprisé sa « légalité sans légitimité » et au Président Gbagbo de se prévaloir d’une « légitimité sans légalité », tout en le laissant, lui Affi, sur le bord du chemin, alors on ne peut qu’être triste pour lui.

Car, que croire finalement quand il dit, qu’après 19 ans à la tête du FPI, il n’a plus rien à prouver et ne cherche plus rien ?

La réconciliation nationale prônée par deux grands leaders qui, hier encore, étaient opposés sur le terrain politique mais qui, aujourd’hui, acceptent de se donner la main pour le seul bénéfice de la paix des Ivoiriens, n’est-elle pas une raison suffisante pour faire taire, ne serait-ce qu’une fois, son égo ?

De quelle unité parle Affi ? Voudrait-il dire que l’unité des ivoiriens n’est pas l’unité du FPI ? Ou encore, veut-il dire par son combat contre l’accord signé, que l’unité du FPI passe avant celle des Ivoiriens ?

Non ! Pour le Président Laurent Gbagbo, il n’y a pas les Ivoiriens FPI et les Ivoiriens non FPI. Tous sont des Ivoiriens quelles que soient leurs préférences politiques, et tous doivent être « unis » sans distinction dans une Côte d’Ivoire réconciliée.
Cela doit être aujourd’hui, la priorité de tout responsable politique sérieux en Côte d’Ivoire et en paix !

LVO : Deux semaines après sa sortie des discussions, M. Affi a été reçu, le 22 juin 2020, par Mme Simone Gbagbo, la 2ème Vice-présidente du FPI. Que savez-vous de cette rencontre ?

Pr. HO : Oui, nous savons que la 2ème Vice-présidente, Simone Ehivet Gbagbo, a reçu Affi N’Guessan qui a fait mains et pieds pour obtenir cette rencontre qu’il n’avait pas osé demander pendant que Mme Gbagbo était en prison.

Nous avons appris qu’à cette occasion, il a abordé la question de la réunification du Parti. Mais ce qu’Affi ignore peut-être, c’est que la 2ème Vice-présidente du FPI fait partie du Groupe d’Appui aux discussions sur la réunification avec vingt autres membres de la Direction.

LVO : C’est quoi le Groupe d’Appui aux discussions ?

Pr. HO : Il faut savoir, qu’au niveau des contacts extérieurs sensibles, le FPI s’organise de la manière suivante : Un Groupe de contact restreint est composé par le Président du Parti (Laurent Gbagbo) et conduit par le Secrétaire général.

Ce Groupe a pour mission de conduire les discussions pour le compte du Parti. Dans le cadre des discussions avec Affi, c’est notre Comité paritaire.
Ce Comité est appuyé par un deuxième Groupe composé d’une vingtaine de hauts responsables du Parti désignés par le Secrétaire général.
Mme Gbagbo est donc au fait de tous les échanges qui ont eu lieu entre les deux délégations. Elle y a contribué au travers du Groupe d’appui. Elle est solidaire des positions qui y sont arrêtées.

LVO : Pour le camp Affi, la crise au FPI est essentiellement une crise de leadership pour le contrôle du parti. Que répondez-vous ?

Pr. HO : C’est ce qu’il prétend et développe chaque fois qu’il est appelé à s’expliquer sur les causes de la crise.

On entend dans ses explications que pendant qu’il était en prison, des camarades ayant assuré l’intérim auraient tenté de lui ravir son poste de Président du Parti.

Ce fut d’abord, Mamadou Koulibaly, alors 3ème Vice-président et premier à avoir assuré l’intérim pendant son absence, mais qui face au refus du Congrès proposé par lui, a quitté le parti.

Puis, il y aurait eu Miaka Ouretto et Akoun Laurent, seconds intérimaires, qui eux aussi auraient échoué à organiser un Congrès pour le destituer.

Selon lui, ces camarades ont constitué une dissidence qui serait à la base de la crise. C’est ce qu’il dit.

Mais dès lors, qu’il est sorti de prison, le Président qu’il était devait mettre en priorité l’organisation du Congrès, en vue de reconfirmer la ligne et renouveler les instances du Parti, en lieu et place des règlements de comptes.

Cette occasion d’organiser le Congrès ordinaire lui a été offerte fin 2014, mais Affi a choisi de faire annuler unilatéralement, par décision de justice, le 4ème Congrès ordinaire, obligeant les militants à la convocation d’un Congrès extraordinaire le 30 avril 2015 à Mama, auquel il a refusé de participer.

Donc, la querelle de leadership n’a jamais existé au FPI. A la vérité, le problème réel n’est pas une question de leadership mais de ligne de combat en vue de la restauration de la démocratie rompue le 11 avril 2011 en Côte d’Ivoire.

En tout état de cause, aujourd’hui, après 19 ans, sans qu’un Congrès conforme à nos textes de 2014 n’ait ré-légitimé Affi, même la légalité que lui accorde le pouvoir Ouattara est juridiquement insoutenable. Son salut se trouve dans l’unité du Parti.

LVO : Avez-vous informé le Président Gbagbo de l’exigence de M. Affi, à savoir suspendre l’accord signé avec le PDCI-RDA ? Si oui, quelle a été sa réaction ?

Pr. HO : Le Président Gbagbo qui nous a commis pour discuter avec Affi est régulièrement informé de toutes les phases des négociations. Vous connaitrez sa réaction bientôt. Permettez que je n’en dise pas plus.

LVO : Oui, mais avec cette suspension des discussions par Affi, que va-t-il se passer ?

Pr. HO : Nous n’en savons rien ! Le « DJ » dans cette affaire, c’est Affi. Ce n’est pas nous ! Après toutes ces années de jouissance infructueuse de la légalité, à travers mille actes posés sans opposition interne, c’est lui qui est allé à Bruxelles pour soit disant rendre le FPI à son Fondateur.

A Bruxelles, au lieu de rendre le Parti, il a posé des exigences au Fondateur ! Il veut être, et je cite, « le Premier Vice-président avec les pleins pouvoirs et assurant l’intérim ; le colistier du candidat Laurent Gbagbo à la prochaine présidentielles, sinon le candidat du Parti ».
Il veut une Direction à son idée, un Congrès à sa façon, etc.

Le Fondateur a bien vu qu’il n’était pas allé rendre le Parti comme il l’a annoncé. Mais qu’à cela ne tienne, le Fondateur l’a ramené vers nous pour examiner le bien-fondé et la faisabilité de toutes ces conditions-exigences.

Pendant que l’on s’évertuait à en discuter sereinement, c’est encore Affi qui trouve un prétexte pour s’exfiltrer de la discussion, alors même, que la libération et le retour prochain du Fondateur qu’il disait avoir tant espérés sont annoncés !

Nous attendons la fin du disque que le « DJ Affi » a décidé de jouer et la suite de ce qu’il décidera !
Nous sommes à la table de discussions et nous attendons la fin de sa danse. Mais qu’Affi sache que nous nous lèverons bientôt car l’heure est à la préparation des élections.

Interview réalisée par César ETOU
(In La voie Originale N-457 du 29 Juin 2020).