Sortie de crise, élections le 31 octobre 2010 - Adama Diomandé (Pdt de l`ADDL) - « J`ai des craintes... »

Le 30 septembre 2010 par l'Inter - « Le RDR ne doit pas se contenter de son électorat clanique »
« Bédié et Ouattara auront leurs yeux pour pleurer si... »

« Les preuves que Gbagbo veut faire un braquage électoral »

Le 30 septembre 2010 par l'Inter - « Le RDR ne doit pas se contenter de son électorat clanique »
« Bédié et Ouattara auront leurs yeux pour pleurer si... »

« Les preuves que Gbagbo veut faire un braquage électoral »

M. Adama Diomandé est le président de l’Association pour la défense des droits et des libertés. Une organisation qu’il dirige depuis la France. Partisan du candidat du Rassemblement des Républicains (RDR), Alassane Ouattara, M. Diomandé est présent en Côte d’Ivoire depuis quelques semaines pour prendre une part active à la campagne présidentielle. Dans cet entretien, il donne sa position sur toutes les questions se rapportant au scrutin présidentiel et à son candidat.
M. Diomandé Adama, vous êtes encore de passage au pays. Cette fois pour les élections ?
Cette fois-ci, on ne dira pas de passage. Je viens pour les élections, parce que je pense que cette fois la perspective est bonne et la date fixée pourra être respectée si les acteurs politiques y mettent de la bonne volonté. Il y va de la survie de notre pays. Si nous persistons dans cette crise, ça risque de nous coûter très cher à l’avenir. La vie de toute une génération sera hypothéquée.
A moins de 40 jours de l’échéance, y croyez-vous vraiment?
Oui, j’y crois malgré quelques réserves. Nous n’avons pas le choix. Nous devons respecter cette date, parce que la crise sera irréparable si nous n’arrivons pas à organiser des élections à cette date-là. J’en appelle aux acteurs politiques à aller à l’essentiel. La liste électorale est prête et la faisabilité des élections est bonne. Nous devons y aller le 31 octobre prochain.
Pensez-vous que les conditions soient réunies pour des élections sans heurt ?
On ne peut pas avoir toutes les conditions réunies pour aller à une élection. Mais, je pense que les grands axes des conditions sont réunis. Il y a une liste électorale, nous sommes à la confection des documents électoraux, il faut que le président de la Commission électorale indépendante (CEI) et son équipe fassent ce qu’il y a à faire. Je pense que le 31 octobre est tenable.
Que dites-vous du volet sécurisation du scrutin? Les conditions telles qu’elles se présentent actuellement vous satisfont ?
Pas tellement. J’ai des craintes. Le président de la République a fait 3 sorties depuis mon arrivée, qui m’inquiètent beaucoup. Dans un discours qu’il a fait, le président Gbagbo, en s’adressant à son général – je dis bien à son général – Mangou, a dit : ‘’si je tombe, vous tombez’’. Je pense que l’armée est un pilier de la République qui ne doit pas tomber. M. Gbagbo est un citoyen comme tout autre. Il peut être battu à des élections et cela ne devrait pas constituer une menace pour le pilier. C’est anti-démocratique, ces propos tenus que je condamne, parce qu’ils font planer des doutes sur la neutralité de l’armée. Ensuite, nous avons entendu le président de la République, lors de l’installation de la CRS (Compagnie républicaine de sécurité : ndlr), donner des consignes aux forces de l’ordre de mater la population. Quelle population faut-il mater ? Nous allons à des élections, et je pense que le président de la République n’a pas le droit de donner de telles consignes aux forces de l’ordre. Surtout que ce genre de propos ont fait déjà beaucoup de dégâts dans le passé. Notamment au lendemain de sa proclamation comme président de la République par le Conseil constitutionnel. Les Ivoiriens et l’ensemble de la communauté internationale n’ont pas encore oublié les charniers. Nous sommes dans une période sensible. Le chef de l’Etat 100% président de la République et 100% candidat doit soigner ses propos pour ne pas que la misère des Ivoiriens dont il est l’un des acteurs, ne retombe sur nous.
Nous parlions tantôt de la sécurisation des élections, qui devrait se faire par le Centre de commandement intégré (CCI) non encore opérationnel. Cela ne vous donne pas quelques appréhensions quant au respect de l’échéance donnée?
Tout est une question de volonté. Le CCI sera là pour surveiller et non pour mater. A propos, je lance un appel à l’ONU pour qu’elle assume ses responsabilités. Elle est là depuis 7 ans. Le minimum qu’elle puisse faire, c’est de nous aider à aller à des élections et sécuriser ce scrutin. Parce que nous sortons d’un conflit qui a divisé l’armée. Même si les deux armées seront intégrées, il y aura toujours de la méfiance. L’ONU devra sécuriser totalement les élections pour que les citoyens soient rassurés d’aller aux votes. Je voudrais dire que le fait que l’ONU ne condamne pas les propos tenus par le président de la République, c’est un manquement à son devoir. Parce que le chef d’Etat étant un candidat comme les autres, en proférant des menaces et donnant des consignes aux militaires, il démontre qu’il a une stratégie bien à lui, qui est de cafouiller les élections et se maintenir encore. Çà, mon association, l’ADDL le dénoncera ici même en Côte d’Ivoire et à l’extérieur, en France.
Continuons dans les préalables au 31 octobre. Il y a les documents électoraux à confectionner, l’étape de la distribution, la formation de plus de 60 000 agents électoraux à déployer. N’est-ce pas que toutes ces opérations font redouter un autre report de la date fixée ?
Oui, mais on ne va pas être dans l’incertitude pendant 10 ans quand-même. A un moment donné, il va falloir que le gouvernement fasse en sorte que sa parole soit respectée. Les 60.000 agents électoraux, je pense que les responsables de la CEI en ont quand même une idée. Ce n’est pas la première élection, quand même, en Côte d’Ivoire. Ce serait dommage que nous nous attardions toujours sur des détails de dernière minute, pour ne pas aller aux élections. On peut trouver facilement 60.000 personnes en Côte d’Ivoire qu’on peut former en une semaine pour encadrer nos élections. Il n’y a plus grand-chose à faire. C’est une question de bonne volonté. Si le gouvernement se donne les moyens, on peut aller aux élections le 31 octobre.
Vous aviez un candidat à ce scrutin. Confirmez-vous votre choix ?
Ah oui ! Je confirme le choix. D’ailleurs, mon séjour ici, c’est aussi pour le soutenir. Je vais faire tout ce que je peux pour qu’il soit élu, puisqu’il est la solution. Tout le monde sait, même ceux qui ne sont pas ici, que l’expérience de Alassane Ouattara est une chance pour la Côte d’Ivoire. Il a dit, lorsqu’il était Premier ministre, qu’il apprend vite la politique. Aujourd’hui, il l’a prouvé à tout le monde puisque son parti politique est l’un des plus grands de la place. Il est reconnu sur l’échiquier international, puisqu’aucun diplomate, aucun homme important ne vient en Côte d’Ivoire sans lui rendre visite. Malgré les brimades qu’il a subies, lui et ses militants, il est resté constant et digne. Ce qui fait de lui l’homme d’Etat le plus sûr aujourd’hui pour passer le flambeau à une génération qui peut attendre son tour.
Appréhendez-vous les faiblesses de votre candidat qui semble avoir une assise plus ethno-régionaliste que nationale ?
Cette assise dont vous parlez l’a été en raison de la catégorisation d’une partie de nos populations et du symbole que porte Alassane. Des gens se sont retrouvés en lui. On ne pouvait rien y faire. Le fait qu’il ait été catégorisé, que des citoyens aient été catégorisés à cause de lui, parce que venant du Nord aussi. Maintenant, Alassane, par son discours-programme, transcende ce phénomène ethnique. Sinon, il ne faut pas se voiler la face, aujourd’hui en Afrique, partout, en politique, on est d'abord soutenu par son ethnie. En Côte d’Ivoire, le phénomène est encore plus grave, lorsqu’on catégorise les populations. On l’a encore vécu avec les radiations de la liste électorale. Bref, je veux dire que Alassane peut dépasser ces considérations. En tout cas, moi, je vais m’impliquer dans ce sens-là. Et déjà dans ma région de naissance qui est Lakota, en majorité Dida et Baoulé, j’ai fait un tour pour sensibiliser les populations et leur dire que si nous arrivons à élire Alassane Ouattara, il ne viendra tout de même pas détruire leurs églises parce qu’il est musulman. Il ne sera pas revanchard. Je les invite à consulter son programme. Il a un programme pour toutes les régions, assorti d’un coût de développement évalué. Je pense que c’est le seul homme politique crédible pour faire face aux problèmes de la Côte d’Ivoire. Avec les souffrances qu’elles endurent actuellement, les populations doivent dépasser dans leur tête ces problèmes ethniques pour faire le choix qui vaille.
L’autre vérité sur le candidat du RDR, c’est qu’il draine des foules en ville, mais son parti est quasi-absent dans bien de zones rurales…
Vos journaux ont sorti des statistiques, semble-t-il fiables, qui ont montré que les électeurs ivoiriens sont dans les villes. Je viens de faire une tournée de Divo jusqu’à Bouaké, en passant par Lakota, Gagnoa, Séguéla, etc. J’ai entretenu des populations dans des villes moyennes comme Zikisso. J’avoue que quand je vois la mobilisation dans ces villes, c’est bon d’être majoritaire en ville. Sinon, je conviens que le parti de M. Alassane Ouattara doit aussi faire l’effort d’aller rassurer les paysans et leur faire connaître son programme pour eux. Contrairement à tous les autres candidats, Alassane, je le répète, a un plan de développement chiffré pour toute la Côte d’Ivoire. Mieux, il a parcouru presque toutes les régions en voiture. Il connait l’état des routes et les réalités des populations. Je pense que le RDR doit aller vers les autres et ne pas se contenter de son électorat clanique. Il faut faire connaitre le programme d’Alassane Ouattara à tout le monde. Comme moi aussi je suis un supporter de Alassane Ouattara, je le fais également à ma manière.
Supporter d’Alassane Ouattara, identifié en France et présent en Côte d’Ivoire au moment des élections. N’est-ce pas une voix perdue d’avance pour votre candidat ?
Non, pas du tout. Naturellement, j’irai voter en France et je rejoindrai la campagne. Je pense que l’essentiel se passe ici. Nous sortons d’une crise identitaire. Il faut aller vers les autres. Quand je m’adresse à un public, je sors du cadre du RDR pour montrer que nous voulons faire la réconciliation. Vous savez, le futur président sortira des trois leaders Gbagbo, Bédié et Alassane Ouattara. Moi, je me battrai pour que ce soit Alassane Ouattara. Ils connaissent tous ce que la catégorisation a fait à notre pays. S’ils veulent d’une Côte d’Ivoire paisible, cette façon de faire doit être gommée de notre système politique.
Avez-vous foi en l’Alliance du Rassemblement des Houphouétistes pour une reconquête du pouvoir ?
J’y crois et je l’espère sincèrement ; parce que cette alliance est une bonne chose pour la Côte d’Ivoire. Houphouët a laissé un héritage que les héritiers n’ont pas su gérer et voilà ce que ça nous coûte aujourd’hui. Il est temps que cette alliance se consolide. A propos, j’ai des critiques à faire. Le silence du PDCI, quand les militants du RDR ont été catégorisés par le président de la République et ses partisans, m’a beaucoup inquiété. Sinon, le RHDP a la majorité et ils doivent tout faire pour consolider cette majorité.
Ça ne semble pas tant le cas quand on écoute certaines sorties des dirigeants de cette opposition. L’on a eu l’exemple de M. Anaky récemment. Vos propres discours ne vont-ils pas faire le lit de l’adversité ?
J’ai trouvé les propos d’Anaky Kobenan un peu maladroits. Un leader politique doit être responsable, surtout en des moments aussi cruciaux. Il y a des choses qu’on ne doit pas dire. MM Ouattara et Bédié devraient dénoncer les propos d’Anaky Kobenan.
Comment entrevoyez-vous le premier tour ?
Moi, je souhaite que Alassane gagne au 1er tour, et il en a la possibilité si on se met au travail. Je vous ai dit tantôt que j’ai parcouru le pays. Le bilan de M. Gbagbo est catastrophique. Même ses partisans le savent. Il n’y a plus de route. Pourtant, ce ne sont pas les moyens qui ont manqué à ce pays, durant son mandat. Il y a le pétrole, nos produits se payaient très bien. On connait tous l’état du budget en Côte d’Ivoire. Pourtant, on ne voit pas de route. L’école est en lambeaux. Rien n’a été fait pendant 10 ans et cela est révoltant. Quelle que soit la situation, l’opposition devrait remporter cette élection au premier tour. Ceux qui sont au pouvoir n’ont pas de bilan, parce que tout leur a éclaté dans la main. Il n’ont pas anticipé la crise, parce qu’ils sont incompétents. On tire prétexte de la guerre, mais cette guerre est venue sous M. Gbagbo. Les prémices de cette guerre, il les savait, mais il n’a rien fait pour l’empêcher. Il n’a pas su éviter la guerre à son pays. Donc, si le RHDP reste solidaire, il n’y a pas de raison qu’il ne gagne pas. Je lance un appel à Bédié et Ouattara pour un meeting commun avant le premier tour, afin de rassurer les militants déjà. Il vrai qu’il y a la concurrence naturelle, mais ils ont le devoir de reprendre ce pouvoir politique pour rebâtir notre pays.
Seriez-vous un nostalgique de la candidature unique rejetée par ces leaders ?
La candidature unique aurait été la meilleure solution, s’il n’y avait pas eu la dispute avant. Mais aujourd’hui, ce serait une erreur politique dommageable. Le camp présidentiel pourrait en profiter pour braquer le scrutin, surtout qu’il a un plan dans ce sens. Parce que le slogan ‘’on gagne ou on gagne’’, cela veut dire que si on ne gagne pas, on va s’imposer. Les propos du président Gbagbo le confirment, en donnant l’ordre aux forces de l’ordre de mater les militants et en laissant entendre aux généraux que s’il tombe, ils tombent avec lui.
Les populations redoutent déjà le ton des précampagnes. Faut-il craindre pour les lendemains ?
Si je m’en tiens au ton de Alassane Ouattara, il n’y aura jamais d’inquiétude. Ses propos sont toujours constants, il est toujours responsable, il parle des problèmes des Ivoiriens, il va toucher les difficultés dans des familles, dans des villages, etc. Ce qui n’a rien à voir avec les propos belliqueux du président de la République. Quant au président Bédié, je l’invite à faire campagne aussi et j’insiste sur le meeting commun avec son jeune frère Alassane pour qu’au cas où l’un se trouverait en face du président Gbagbo, qui a une intention de voler les élections, ils aient déjà pris leurs précautions. Sinon, ils auront leurs yeux pour pleurer.
Tous les candidats se proclament président avant le scrutin. N’est-ce pas des prémices d’une contestation qui se prépare ?
Non, ma tournée à l’intérieur m’a convaincu que nos parents sont prêts à tourner la page. Maintenant, les discours, c’est autre chose. Moi, je ne suis pas aussi craintif. Je crois que les Ivoiriens ont envie d’aller à des élections apaisées.
Vous qui venez de la France, comment appréhendez-vous la visite annoncée du secrétaire d’Etat français à Abidjan, à quelques semaines du premier tour de la présidentielle ?
C’est normal cette visite, à partir du moment où la France est un acteur principal de la sortie de crise. Elle a aussi ses intérêts sur place. C’est vrai, il y a des acteurs économiques français qui agissent comme des corbeaux. Tant que la situation est pourrie, ils en profitent, et des refondateurs, qui se disent nationalistes, pactisent beaucoup avec ces prédateurs-là. C’est pour cela qu’il faut qu’on aille aux élections, pour qu’on ait un gouvernement légitime qui gère ce pays aux énormes potentialités économiques mal gérées. En somme, l’arrivée de la France dans cette sortie de crise est un point positif. Mais, il ne faut pas croire que le fait que l’Elysée envoie un officiel ici est un soutien à un quelconque candidat. Le souhait de la France, c’est que cette crise qui handicape le développement de l’Afrique de l’Ouest, prenne rapidement fin.
Votre regard sur la gestion de cette sortie de crise par le leader des Forces nouvelles, le Premier ministre Guillaume Soro ?
Je salue la maturité politique du Premier ministre Soro. Je pense qu’il devrait être en train de préparer son 2ème tome ‘’Pourquoi j’ai été Premier ministre’’. S’il arrive à organiser et à arbitrer parfaitement ces élections, ce sera un point positif pour son avenir. Je ne sais pas ce qu’il prépare pour son avenir, mais s’il arrive à nous faire sortir de cette crise par des élections bien organisée, il aura réussi un beau coup. En ce qui concerne la gestion de l’accord de Ouaga, cet accord était prévu pour durer 10 mois. J’ai regretté que le Premier ministre n’ait pas pris position quand le président Gbagbo a dissous le gouvernement et la CEI. C’était une stratégie pour retarder les échéances et faire du tort à la Côte d’Ivoire. Finalement, ce sont les mêmes électeurs sous Mambé, qui ont été confirmés. C’est une perte de temps énorme pour notre pays. Maintenant, pour ce qui concerne l’avenir des Forces nouvelles, si on arrive aux élections, ils n’ont plus d’argument existentiel. Ils doivent retourner là où ils étaient. Leur argument était qu’il y avait une injustice. Si cette injustice est réparée par des élections, les Forces nouvelles doivent reprendre leur existence d’avant. Maintenant, le fait qu’ils aient été des acteurs majeurs de la crise, s’ils veulent transformer leur mouvement en parti politique, c’est à eux de le voir. Enfin, je voulais dire que je n’avais jamais fait les zones sous les FN. Mais, j’avoue que bien qu’il y ait quelques barrages, les gens circulent normalement et paisiblement. Je salue cet aspect des choses. J’ai vu beaucoup de rébellions, qui ont détruit complètement leur pays. Ce n’est pas le cas en Côte d’Ivoire.
Il se dit qu’au RDR, l’on soupçonne le Premier ministre de rouler pour le chef de l’Etat ?
J’ai entendu des échos comme cela, mais moi je ne mange pas de ce pain-là. Ceux qui le disent doivent prendre leurs responsabilités. Soro est le Premier ministre de la Côte d’Ivoire. Dans un accord politique, le RDR, le RHDP ont accepté Gbagbo comme président de la République. Donc, il doit y voir une relation entre Premier ministre et président de la République. Guillaume Soro ne peut plus se comporter en rebelle, en belligérant face à Gbagbo. Il est Premier ministre de la Côte d’Ivoire et d’après les informations que j’ai, il a pesé pour que justice soit faite aux personnes qui ont failli être radiées de la liste électorale. Je pense qu’il n’a pas oublié ce pourquoi il a pris les armes pour devenir rebelle.
Le 31 octobre, c’est pour bientôt. Quelle condition pour passer cette échéance sans heurt ?
J’espère ces échéances sans heurt et c’est pour ça que je suis venu, au lieu de rester en France et parler. Je vais m’impliquer pour une élection libre et transparente. Les chefs de l’opposition sont en train de regarder le schéma de braquage des élections par Gbagbo. Or, c’est maintenant qu’il faut le dénoncer. Parce que si le chef de l’Etat arrive à braquer ce scrutin, ce serait de leur faute. Pour qu’il y ait un scrutin paisible, il faut que les acteurs, notamment ceux du RHDP, profitent de leur campagne pour dénoncer toutes les dérives du camp présidentiel. Sinon, si Gbagbo s’impose, je crains que la communauté internationale et même les Ivoiriens, ne tournent la page. Personne n’en aura la force nécessaire, parce que de toutes les manières, il faut sortir de cette crise.

Entretien réalisé par F.D.BONY