Second tour de l’élection présidentielle - Gbagbo à Agboville : « C’est la bataille entre les démocrates et les putschistes »

Le 22 novembre 2010 par Soir Info - Le chef de l’Etat sortant et candidat de La majorité présidentielle était en meeting, samedi, à la place de la paix à Agboville. Il y

Le candidat-Président Laurent Gbagbo.

Le 22 novembre 2010 par Soir Info - Le chef de l’Etat sortant et candidat de La majorité présidentielle était en meeting, samedi, à la place de la paix à Agboville. Il y

lançait sa campagne pour le second tour de l’élection présidentielle où il aura en découdre…dans les urnes avec Alassane Ouattara, candidat du Rdr. Laurent Gbagbo a réitéré ses accusations de putschs et tentatives de putsch contre son adversaire, affirmant que les preuves de son implication « surabondaient ». « Le 24 décembre 1999, c’est mon adversaire qui a fait le coup d’Etat. Les preuves surabondent. Ses propres déclarations. Les déclarations de ses amis. Les preuves surabondent et nous les produirons quand nous allons discuter à la télévision en face à face », s’est exprimé le candidat de Lmp. La veille au stade du Port autonome d’Abidjan, il avait clairement accusé le président du Rdr d’avoir introduit la violence en Côte d’Ivoire. A Agboville, devant une foule
compacte- dont une majorité de jeunes- Gbagbo a répété que son adversaire au scrutin du 28 novembre était mêlé à une série de violences qui avaient eu cours dans le pays depuis décembre 99. Gbagbo a cité le coup d’Etat de décembre 99 contre l’ancien chef d’Etat Henri Konan Bédié, la tentative de coup d’Etat contre Robert Guéi (septembre 2000), celles contre son propre régime, celui de Laurent Gbagbo (janvier 2001 et septembre 20002). Le candidat de Lmp de relever : « c’est cette dernière tentative qui s’est transformée en rébellion avec l’aide de beaucoup de personnes. Mais pour le moment, ce n’est pas ça.. Alors aujourd’hui, je suis content d’être au deuxième tour face à celui-là même qui a semé la violence dans le pays. Parce que, cette élection est tout un symbole : c’est le jour contre la nuit (…) La bataille du 28 novembre est une vraie bataille entre les démocrates et les putschistes ».
Laurent Gbagbo éprouvait cette fierté d’avoir glané des voix sur l’ensemble du territoire au premier tour du scrutin présidentiel. « Nous sommes le seul candidat, clamait-il, à ne pas avoir un électorat ethnique…Vous avez regardé mes adversaires, chacun est chez lui, chez lui à la maison. Certains sont ici, d’autres sont là bas. Tandis que nous, on est partout parce que nous sommes la Côte d’Ivoire et devons continuer à être la Côte d’Ivoire ».
Le « candidat 100% et président 100% »- ainsi qu’il s’était présenté le jour du dépôt de sa candidature à la CEI- a remercié les peuples de l’Agnéby : Agboville, Adzopé, Akoupé, Yakassé Attobrou, Anyama…. L’Agnéby avait voté à un fort taux (74,89%) pour le candidat de Lmp lors du premier tour. Gbagbo a déclaré que son adversaire faisait « distribuer de l’argent » aux chefs dans l’idée qu’il pourrait en tirer des bénéfices politiques. « (Il) envoie des gens pour distribuer de l’argent à tous les chefs : allez donner ça dans telle région. Allez donner ça… Est-ce qu’il connaît les Abbey ? Est-ce qu’il connaît les Attié ? Venir leur donner de l’argent pour les acheter, pour livrer le pays. Jamais ! Frères, si quelqu’un vient vous donner de l’argent, prenez et puis payer l’école de vos enfants…».
Le chef de l’Etat avait été précédé d’un unique intervenant : Colonel Doffou Pascal, porte-parole des populations. L’officier des douanes a évoqué un « plébiscite » en faveur de Gbagbo ce 28 novembre. Il s’agirait, au dire du porte-parole, d’un « remède adapté au mal pernicieux qui ronge cette terre d’Eburnie depuis décembre 99 ».
Kisselminan COULIBALY
envoyé spécial