Scandale/ Danielle Boni fustige le "rattrapage" de Ouattara: "99% des admis aux concours sont du nord"

Par Afriksoir.net - Scandale/ Danielle Boni fustige le "rattrapage" de Ouattara "99% des admis aux concours sont du nord".

Danielle Boni Claverie, présidente de L'URD. Image d'archives.

Danièle Boni-Claverie et le Rattrapage ethnique. La présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD), Danièle Boni-Claverie a prononcé un discours le samedi 11 mai 2019 à l’hôtel communal de Port-Bouët lors du lancement du mouvement Alternative citoyenne ivoirienne (ACI) de Pulchérie Gbalet.

A l’en croire, le climat social est délétère et la valse des tabourets prend la forme malsaine de règlement de compte. Pour elle, il ne peut être question d’organiser une élection présidentielle dans un tel climat de défiance où deux blocs se dressent face à face. Discours que nous publions en intégralité.

Notre pays vient de loin ; il sort d’une crise qui l’a défiguré. Une guerre qui a déchiré son tissu social et mis en déliquescence sa cohésion sociale. Aujourd’hui nous devons nous le reconstruire mais avec quels matériaux ? Le climat social est délétère et la valse des tabourets prend la forme malsaine de règlement de compte.

Qu’il s’agisse de Guillaume Soro ou d’Ahoussout-Jeannot dont on dit qu’il a rejoint maintenant le RHDP, ils ont été élus pour 5 ans et auraient dû terminer leur mandat respectif. C’est aussi simple que cela quand on respecte les lois et règlements de la République. Mais la pensée unique gagne du terrain et gangrène l’administration dont les responsables qui ne veulent pas se soumettre à une inféodation du RHDP sont menacés de renvoi et de licenciement.

“Le rattrapage ethnique offre gracieusement quasiment tous les postes de directeurs généraux et de présidents de conseil d’administration aux seuls ressortissant du nord”

Que dire de l’absence d’une réelle volonté politique de procéder à une vraie réconciliation. Le Président de la République peut-il se dire et être considéré comme le Président de tous les ivoiriens quand il ne revêt que des habits RHDP. L’authentique volonté de se réconcilier ne sera convaincante que lorsqu’elle se traduira par la constitution d’un gouvernement d’union, le contraire du gouvernement monocolore qu’on nous impose depuis.

BONI-CLAVERIE ET LE RATTRAPAGE ETHNIQUE
L’insécurité va grandissant et ce n’est pas le discours officiel qui veut nous faire croire qu’Abidjan est aussi sécurisé que Genève qui pourra nous faire changer d’avis. Les microbes, ces enfants instrumentalisés en conflit avec la loi ne craignent même plus l’uniforme et sont prêts à en découdre avec les forces armées qui ont à gérer leurs propres contradictions internes. -La justice des vainqueurs offre grade, galons et promotion à une partie des ex-belligérants tandis que l’autre, taxée de pro-Gbagbo croupit toujours dans les prisons militaires ou sont traqués jusque dans leur dernier retranchements en exil.

Le rattrapage ethnique offre gracieusement quasiment tous les postes de directeurs généraux et de présidents de conseil d’administration aux seuls ressortissant du nord et il explose à la lecture des admis aux concours nationaux qui à 99% sont des nordistes.

La corruption et le népotisme gangrène notre administration et nos institutions. L’affaire du riz avarié en témoigne après celle des voitures de luxe dont les heureux propriétaires avaient tout simplement oublié de s’acquitter des taxes douanières. La crise de l’école n’en finit pas et menace les prochains concours dont on peut se demander quelle valeur leur donner après 2 mois d’interruption de cours. Mais sur quel fondement bâtir le mur de la reconstruction ?

CEI
Est-ce avec cet environnement électoral où le gouvernement met en avant une décision unilatérale de la recomposition de la CEI pour rétrécir la reforme de cette institution à une reforme superficielle ? La clé fondamentale de la reconstruction de notre nation est une CEI consensuelle avec les partis politiques de la société civile. C’est la seule manière de garantir des élections claires, transparentes et démocratiques.

Le scrutin présidentiel de 2020 est censé mettre un terme à toutes ces années de crise. C’est pourquoi, l’URD tire la sonnette d’alarme. Il ne peut être question d’organiser une élection présidentielle dans un tel climat de défiance où deux blocs se dressent face à face.

L’un, le pouvoir se félicite et je cite le Président Ouattara : « la CEI a organisé 7 élections qui se sont globalement bien passées et je félicite M. Bakayoko pour ces élections qui se sont bien déroulées. Et les quelques problèmes rencontrés aux élections locales ne doivent pas nous amener à décrier cette commission ». Fin de citation.

De l’autre côté de l’opposition dans son ensemble se dresse pour rejeter en bloc un processus dont les dysfonctionnements sont nombreux et exigent d’être corrigés. Il s’agit donc de recomposer entièrement et en profondeur cette Institution en tenant compte des exigences d’indépendance et d’impartialité de la Cour Africaine des Droits de l’Homme pour en faire un gage de paix et de développement.

FAUSSE QUERELLE
C’est pourquoi, une concertation de toutes les forces vives de la nation s’impose de plus en plus. Madame la Présidente de l’ACI, chers amis, en conclusion, je tiens à réaffirmer notre engagement auprès de vous dans le combat qui nous unit. Il n’est pas question de se laisser enfermer dans une fausse querelle qui oppose la société civile aux partis politiques.

De la même manière, la société civile ne doit pas s’inféoder à un quelconque parti politique. Vous êtes une source d’invocation sociale c’est vous qui disposez des outils du vivre ensemble puisque vous êtes le miroir d’une société diversifiée et multiforme.

Travaillons ensemble, main dans la main pour permettre au peuple de Côte d’Ivoire de se retrouver dans un climat favorable à son épanouissement. Je vous souhaite beaucoup de courage et de persévérance dans votre travail quotient. Que le tout puissant guide vos actions. Je vous remercie ».

Danièle Boni-Claverie

Prince Beganssou