Scandale à Abidjan: Amon Tanoh Marcel demande publiquement pardon à Alassane Ouattara pour l’avoir offensé comme opposant

Par Ivoirebusiness - Scandale à Abidjan. Amon Tanoh Marcel demande pardon à Alassane Ouattara pour l’avoir offensé comme opposant.

Amon Tanoh Marcel, ex-ministre des Affaires Etrangères d'Alassane Ouattara, passé à l'opposition.

« J’ai conscience de l’avoir profondément heurté et je tiens à lui présenter publiquement mes sincères excuses ainsi qu’à tous les ivoiriens ».

C’est par ces paroles publiées dans une déclaration ce lundi 25 janvier 2021 via son compte Facebook, qu’Amon Tanoh Marcel, ex-ministre des Affaires Etrangères d’Alassane Ouattara passé dans l’opposition, demande publiquement pardon à ce dernier.

On se rappelle pourtant qu’en plein meeting au stade Félix Houphouët Boigny d’Abidjan le 10 OCTOBRE 2020 aux côtés du président Henri Konan Bédié et de tous les leaders de l’opposition, il jurait qu’il était prêt à mourir pour son pays pour dégager le dictateur Alassane Ouattara du pouvoir.

Aujourd’hui, il rétropédale à 180° pour venir se fendre en excuses publiques et en propos dithyrambiques à l'endroit de ce dernier alors même que rien n’a changé, et que tout s’est empiré. Le dictateur Alassane Ouattara s’accroche désespérément à un 3e mandat auquel il n’a pas droit et pour lequel au moins 200 ivoiriens ont versé leur sang pour défendre la constitution et un millier d’autres blessés.

"Je reconnais n’avoir pas été totalement fidèle à mon engagement de montrer aux Ivoiriens qu’il est possible de faire de la politique différemment, en sachant, malgré nos désaccords, garder le bon ton, sans proférer d’invectives et sans porter de jugements de valeur.

Je pense notamment aux propos que j’ai tenus le 10 octobre 2020, au stade Felix Houphouët-Boigny, envers le Président Alassane OUATTARA.

Voter pour un Président, c’est lui confier notre pays à gérer.

Dire qu’il nous le rende, n’est qu’une manière d’exprimer une divergence sur certains aspects de la gestion des affaires publiques, mais en aucun cas de suggérer qu’il n’est pas ivoirien, comme il me revient que beaucoup de mes compatriotes l’auraient compris.

Néanmoins, le fond ne justifiait pas la forme, or la forme l’emporte sur le fond.

J’ai conscience d’avoir profondément heurté le Chef de l’Etat, à qui je tiens à présenter publiquement mes sincères excuses, et à exprimer mes regrets aux Ivoiriens.

Cependant, je tiens à rappeler que dès 1993, il y a de cela 28 ans, quelques mois avant le décès du Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY, j’ai pris fait et cause pour Monsieur Alassane OUATTARA, alors qu’il était Premier Ministre et que beaucoup considéraient déjà qu’il n’était plus fréquentable.

En effet, mon engagement politique a toujours été motivé par la lutte contre l’injustice et les discriminations, de quelques natures quelles soient.

Ce combat, je continuerai à le mener », écrit Amon Tanoh Marcel dans son communiqué.

Inutile de dire que l'opinion est choquée, voire scandalisée par ses propos. Et comme on le voit, son séjour dans l’opposition aura été des plus brefs dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. L’histoire retiendra de lui qu’il aura été un homme sans foi et sans conviction, qui ne pensait pas une goutte de tout ce qu’il débitait devant des dizaines de milliers d'ivoiriens au stade Félix Houphouët Boigny.

Nous y reviendrons.

Serge Touré