Sénégal: Macky Sall, qui mathématiquement pourrait recueillir 65% des suffrages au second tour, veut battre Wade pour parachever l’alternance

Le 01 mars 2012 par IVOIREBUSINESS – Le Sénégal est entré dans des "tractations d'entre-deux-tours", après la publication des résultats officiels du premier tour de l’élection présidentielle

Macky Sall.

Le 01 mars 2012 par IVOIREBUSINESS – Le Sénégal est entré dans des "tractations d'entre-deux-tours", après la publication des résultats officiels du premier tour de l’élection présidentielle

sénégalaise par la Commission électorale indépendante. Dans une déclaration à la presse mercredi soir, le président de ladite Commission nationale de recensement des votes (CNRV), le magistrat Demba Kandji, a donné les résultats suivants :
Abdoulaye Wade est arrivé en tête du premier tour le 26 février avec 942.546 voix (34,82%), contre 719.369 voix à Macky Sall (26,57%), qui devance Moustapha Niasse, également ex-Premier ministre de Wade avec 357.347 voix (13,20%).
La participation au premier tour du scrutin s'est élevée à 51,58%, en nette baisse par rapport aux 70% de la présidentielle de 2007, selon M. Kandji. La date la plus probable pour le second tour est le 18 mars.
Ces résultats sont en outre provisoires, la proclamation des résultats définitifs dépendant de l'examen de possibles recours devant le Conseil constitutionnel.

L'opposant Macky Sall, qui affrontera le président sortant Abdoulaye Wade au second tour de la présidentielle, a appelé les Sénégalais à "parachever l'alternance démocratique" en l'élisant le mois prochain après les douze ans au pouvoir du chef de l'Etat, au cours d’une conférence de presse.
L’ex-président ministre sénégalais a invité les Sénégalais à "parachever le processus pour une nouvelle alternance démocratique" au second tour qui devrait avoir lieu le 18 mars. Macky a néanmoins appelé à la vigilance et au rassemblement, avertissant que "Nous ne sommes pas pour autant à l'abri de la confiscation de la volonté populaire", et a promis un gouvernement d'ouverture et des "mesures de réduction des prix des produits de première nécessité", comme le riz, l'huile et le sucre.
Sur le plan des institutions, Macky Sall a proposé de ramener le mandat présidentiel de sept ans actuellement à cinq ans et qu'il ne soit renouvelable qu'une seule fois, assurant qu'il s'appliquerait cette réforme s'il était élu.
Wade, qui théoriquement a épuisé toutes ses réserves de voix, se voit obligé de changer de strategie, lui qui pensait être élu au premier tour avec plus de 50% des voix.
Il a donc affirmé qu’il allait "explorer toutes les possibilités d'entente avec d'autres forces politiques selon des modalités à convenir ensemble".
Ça ne semble pas gagné d’avance, car l’opposition a promis de faire bloc autour de Macky dans un front commun au titre évocateur : « WADE DEGAGE ».
Macky Sall, QUI PART FAVORI, peut compter sur les reports de voix de la plupart des autres candidats, membres comme lui du Mouvement du 23 juin (M23, coalition de partis d'opposition et d'organisations de la société civile). Mathématiquement, Macky Sall pourrait recueillir 65% des suffrages au second tour.
"Le message qui continue pour le M23, c'est +Wade dégage+", soulignait mercredi le coordonnateur du M23, Alioune Tine, dans les colonnes du journal privé Le Quotidien.
Ce message du M23 sera-t-il entendu ? Nous le saurons au soir du second tour de l’élection, prévu en principe le 18 mars.

Christian Vabé