Revue de presse Afrique - À la Une: Gbagbo déconfiné

Par RFI - Revue de presse Afrique. À la Une, Gbagbo déconfiné.

Laurent Gbagbo le 6 février 2020 devant la CPI. AFP/Jerry Lampen.

Par :
Norbert Navarro

Laurent Gbagbo est libre de quitter la Belgique. La Cour pénale internationale révoque les principales restrictions qu’elle avait imposées l’an dernier à l’ex-président ivoirien.

Comme le pointe « en manchette » Soir Info, voilà Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé « désormais libres de tous leurs mouvements ». Ce fut un « coup de tonnerre à la CPI, hier ! », lance « en Une » ce journal ivoirien indépendant.

« La Chambre d’appel de la CPI modifie les conditions de mise en liberté de Gbagbo et Blé Goudé », note en Une le quotidien Le Sursaut, plutôt proche du pouvoir actuel ivoirien.

De son côté, la presse proche de Laurent Gbagbo pavoise

« Le champion Gbagbo enfin libre », lance ainsi Le Nouveau Courrier.

« Enfin ! », rehausse le quotidien Aujourd’hui, en signalant qu’Abidjan, hier, « a tressailli à l’annonce de la levée d’une partie des mesures qui pesaient encore contre la liberté de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et son ministre Charles Blé Goudé ». Selon lui, « c’est un immense tremblement de terre à cinq mois de l’élection présidentielle ». Pour Aujourd’hui, pas de doute, « c’est assurément l’une des plus belles pages des combats politiques de Laurent Gbagbo qui vient de s’écrire (Il) a (…) gagné ». Ce quotidien estime que « plus que jamais, les compteurs sont remis à zéro. Et Laurent Gbagbo que tous pensaient forclos pour cette élection présidentielle en est désormais l’un des grands favoris ».

Aujourd’hui publie également un message posté sur un réseau social par Ahoua Don Mello et dans lequel cet ex-ministre de Laurent Gbagbo (et actuel conseiller du président guinéen Alpha Condé) prédit que « plus jamais un leader africain n'ira à la CPI parce qu’il veut la souveraineté pour son peuple ».

Le temps de Dieu

La politique, donc, mais la foi aussi. Car cette décision de la CPI est aussi vue par une partie de la « presse bleue » comme un signe divin. Etant rappelé que Laurent Gbagbo est né un 31 mai – c’est dimanche – et qu’un tel anniversaire, ça se fête, le quotidien Le Temps rend grâce en présentant cette décision de la CPI comme un « cadeau d’anniversaire de Dieu à Laurent Gbagbo », une « grosse victoire pour le président du Fpi », la « victoire de la vérité sur le mensonge ». Pour Le Temps, « la victoire appartient à ceux qui ont la faveur de Dieu (…) Il faut faire sa volonté. On ne peut pas empêcher ce que Dieu a prévu (…) ce temps de Dieu vient de faire son œuvre. C’est bien la Côte d’Ivoire qui s’en portera mieux », énonce-t-il.

« Gbagbo et Blé Goudé libres… », lance Le Nouveau Réveil, à la Une duquel l’ex-président Henri Konan Bédié, président du PDCI, l’ancien parti unique créé par Félix Houphouët-Boigny, invite les Ivoiriens à savourer « ensemble dans la paix cette joie immense ».

Proche du PDCI, Le Nouveau Réveil publie le message du président Bédié qui estime que « nous tenons, désormais, l’une des clés de notre réconciliation nationale » et qui souhaite « un bon retour en Côte d’Ivoire au Président Laurent Gbagbo et au Président Charles Blé Goudé ».

Gbagbo, le retour ?

Justement, Laurent Gbagbo va-t-il renter en Côte d’Ivoire ? Selon le site Audace 24, Laurent Gbagbo, hier soir, a « donné des instructions » à son avocat Emmanuel Altit afin que ce dernier aille sans délai « chercher ses documents, dont son passeport » au greffe de la CPI.

Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé… « Abidjan prendra-t-elle le risque de les accueillir ? », se demande le journal burkinabè Le Pays ? Selon ce quotidien ouagalais, cette décision de la CPI va, à coup sûr, « troubler le sommeil d’ADO (…) désormais face à un dilemme. (…) S’il accepte que les deux hommes politiques foulent à nouveau le sol ivoirien, ADO court le risque de faire échouer son dauphin à la santé fragile à la prochaine présidentielle (…) Mais s’il refuse (…) il pourrait susciter le courroux (des) partisans (de Laurent Gbagbo) (…) Force est de reconnaître que ce ne sera pas aisé pour le pouvoir d’empêcher ce vieux loup de la scène politique ivoirienne de troubler la quiétude de son équipe de campagne pour la présidentielle de 2020. Autant dire qu’ADO a du pain sur la planche. (…) Cette décision (…) est une douche froide pour ADO et ses partisans, (…) le camp Gbagbo est désormais gonflé à bloc », souligne Le Pays.

Gbagbo déconfiné ? Reste à savoir à présent qui va déguster la déconfiture…

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