Retour de Gbagbo et Blé Goudé en Côte d'Ivoire/ Sidi Touré (Porte-parole du gouvernement): «Nous n'avons pas été saisis »

Par Linfodrome - Retour de Gbagbo et Blé Goudé en Côte d'Ivoire. Sidi Touré (Porte-parole du gouvernement) «Nous n'avons pas été saisis par le Greffe de la Cpi».

Le ministre Sidi Touré, Porte-parole du gouvernement:

Après sept (7) ans d'absence pour l'ancien président, Laurent Gbagbo et quatre (4) pour son dernier ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé, leur retour en Côte d'Ivoire est, depuis le 15 janvier 2019, sur toutes les lèvres. Une position renforcée, depuis le 1er février dernier, avec la liberté sous conditions des deux hommes.

Dans ce contexte, une question se pose : vont-ils rentrer en Côte d'Ivoire? Gbagbo et Blé Goudé ne se sont, pour l'instant, pas personnellement prononcés sur la question de leur éventuel retour au pays. Mais, le Front populaire ivoirien (Fpi) et le Congrès panafricain pour la justice et l'égalité des peuples (Cojep), leurs partis respectifs, font de leur retour sur la terre de leurs ancêtres, une priorité.

Le mercredi 6 février 2019, la question de leur retour en Côte d'Ivoire a été évoquée au terme du conseil des ministres au palais présidentiel à Abidjan-Plateau. Interrogé par les journalistes, le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré est resté évasif. «Nous n'avons pas encore été saisis de toute la procédure par le greffe de la Cpi. Donc, nous ne pouvons pas malheureusement nous prononcer sur cette question», a-t-il déclaré sans plus de détails.

«Le fait qu’il (Laurent Gbagbo, ndlr) rentre à Abidjan, la décision lui appartient, le reste, nous n’avons pas de commentaire à faire», avait déclaré le ministre de la Communication et des Médias, à l’issue du conseil des ministres du 16 janvier 2019, au lendemain de la décision d'acquittement de Gbagbo et de Blé Goudé par les juges de la chambre de première instance 1 de la Cour pénale internationale (Cpi). Interrogé par les journalistes sur le même sujet, quelques minutes plus tard, le ministre de la Justice, Sansan Kambilé est, lui aussi, resté ambigu.

«Depuis 2011, plusieurs procédures ont été engagées contre plusieurs personnes (dont Laurent Gbagbo, ndlr), je n’ai pas d’informations particulières, le moment venu, s’il est en Côte d’Ivoire, la justice avisera», a-t-il dit.

Dérives langagières. Le gouvernement s'est aussi prononcé sur les dérives langagières des politiques observées ces derniers temps dans le paysage politique. A travers son porte-parole, Sidi Touré, le gouvernement a appelé les acteurs, «quelque soit le camp», «au bon ton» et «à la réserve ». Interrogé sur ces «reculades», le ministre Touré a marqué son indignation face à ce qu’il qualifie de «pollution» de la sphère politique. «La politique, c’est surtout un cadre d’échanges sur des propositions concrètes dans la contradiction pour pouvoir faire avancer le quotidien des populations.

Il est donc inadmissible que notre paysage soit pollué. Donc nous (le gouvernement) condamnons fermement les dérives langagières qui ont été observées», a-t-il souligné avant d'ajouter: «La Côte d'Ivoire et les Ivoiriens méritent mieux».

Assemblée nationale. Répondant à une question d’un confrère sur la «première session extraordinaire de l'année 2019 de l'Assemblée nationale» prévue pour le vendredi 8 février prochain, Sidi Touré a laissé entendre que le gouvernement n’intervient pas dans les affaires du législatif. «Le gouvernement n’interfère pas dans les affaires du législatif. Les pouvoirs sont bien séparés. Nous allons observer ce qui s’y déroule. Mais ceci est du domaine de la rumeur pour le moment, à notre sens », a-t-il fait remarquer.

Il faut rappeler que dans une note officielle en date du vendredi 25 janvier 2019, le chef du Parlement ivoirien avait délégué ses pouvoirs au vice-président de l’institution, Oulla Privat. Ce dernier était donc chargé d’assurer la présidence des réunions du Bureau et la direction des services dans la période allant du 25 janvier au 20 février 2019.

Recevant les vœux de la presse et des professionnels des médias, le 28 janvier 2019, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, avait annoncé le départ du chef du Parlement, déclarant : « Soro Guillaume démissionnera en février, c’est entendu, c’est réglé».

Cyrille DJEDJED