Retour de Gbagbo en Côte d’Ivoire : Ouattara se dégonfle et joue au chat et à la souris avec Gbagbo

Par Aujourd'hui - Retour de Gbagbo en Côte d’Ivoire. Ouattara se dégonfle et joue au chat et à la souris avec Gbagbo.

Le président de la République de Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, de retour à Abidjan après un séjour à l'étranger. Image d'archives.

Il fallait s’y attendre. Ce jeudi, la direction du FPI proche de Laurent Gbagbo a signé une déclaration pour dénoncer l’omerta dans laquelle le gouvernement s’est volontairement enfermé au sujet du retour de l’ancien président.

Le Premier ministre, Hamed Bakayoko, qui aime toujours jouer les gentils juste pour amuser la galerie, avait en effet reçu de manière un tantinet pompeuse, les personnalités que M. Gbagbo avait déléguées pour préparer ce retour. Cette réception, bien évidemment, date aujourd’hui.

Car après de nombreuses semaines de tergiversation qui ne sont possibles qu’en Afrique, le passeport de l’ancien président avait fini par lui être délivré et nous pensions que le honteux épisode se clôturait ainsi après une polémique interminable à la fois sur la responsabilité du gouvernement à être au service de la population et sur le respect dû au statut d’un ancien chef d’Etat qui était celui de Gbagbo.

On croyait surtout le bon sens revenu, à l’occasion de la rencontre entre les proches de Gbagbo et le Premier ministre. Mais, nous revoilà à la case départ. En tout cas, c’est le sentiment qu’on a après avoir lu la déclaration signée par Assoa Adou ce jeudi.

C’est à croire qu’il ne faut envisager le retour de Gbagbo qu’après le départ de ce régime ! Ce constat ne change certes fondamentalement rien au débat, sur le fond en tout cas, mais au moins il peut aider le FPI à se concentrer enfin sur les combats à mener pour que ce retour intervienne.

Car après s’être fait réélire de la manière la plus illégale qui soit et avoir piétiné, comme depuis le 11 avril 2011, tout ce que notre pays a comme lois, le plus grand projet d’Alassane Ouattara est désormais d’empêcher que l’ancien président retourne dans son pays. Pas parce que cela modifierait forcément les rapports de forces sur le terrain, mais tout simplement parce que Ouattara n’arrive pas accepter d’avoir échoué à faire condamner Gbagbo par l’intermédiaire de la Cour Pénale Internationale.

Il suffit d’écouter les avocats français qu’il avait mandatés deviser sur le sujet pour comprendre l’amertume qui est celle de M. Ouattara.
Le FPI, du moins sa partie qui se soucie réellement de voir Gbagbo retourner chez lui, doit donc se le tenir pour dit et se battre différemment plutôt que d’assiéger le téléphone du Premier des gens qui n’ont pas l’intention de dévier de leur funeste projet.

En Bolivie, Evo Morales avait également été forcé à l’exil par une minorité qui avait pris, comme ici, le pouvoir par la force en faisant croire qu’elle avait gagné les élections présidentielles. La suite, a clairement démontré qu’ils n’étaient que de fieffés menteurs. Mais pour cela, les partisans de Morales ont fait comme si leur raison ne comptait pas.

Joseph Titi

NB: Le titre est de la rédaction.