RADIOSCOPIE DES RAPPORTS PREHISTORIQUES KOULANGO-ASHANTI (OYOKO-JUABEN-NSUTA) ET L’INTÉRÊT DU ROI ASHANTI POUR LA COTE D’IVOIRE

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - RADIOSCOPIE DES RAPPORTS PREHISTORIQUES KOULANGO-ASHANTI (OYOKO-JUABEN-NSUTA) ET L’INTÉRÊT DU ROI ASHANTI POUR LA COTE D’IVOIRE.

Dapa Donacien.

Beaucoup a été dit sur les visites successives du président Bédié en guise de retour aux sources sur la terre du peuple Ashanti en l’espace de deux ans (2018-2020).

Hautement intéressé et passionné par l’histoire du peuple Ashanti,le président Bédié nous a fait l’honneur de lire notre livre « La Fabuleuse Epopée Koulango Exhumée », juste avant son premier voyage (officiel) en 2018et nous l’en remercions.

Le palais royal des Ashanti (Manhyia Palace) rapporte que «l'ex-président Bédié et son peuple ont pisté et trouvé leurs racines à Nsuta dans la région Ashanti et l’Asante-hene (le roi Asanti) est considéré comme leur souverain et ils doivent allégeance au tabouret d'or». Sachez que « The Golden Stool » (le tabouret d’or) est le symbole du pouvoir de tout peuple issu des Ashantis. Avant les Ashanti, la symbolique du pouvoir royal à travers le tabouret n’existait nulle part en Afrique de l’Ouest à part chez les Koulango, géniteurs des Ashanti, comme nous le verrons. NiangoranBouah dira à ce propos que c’est à travers les Ashanti que le Royaume du Dahomey l’adopteront ( après 1800) comme symbole du pouvoir. Nous y reviendrons.

Toujours selon l’organe de la presselocale, le roi des Asantea par ailleurs mis en garde les chefs partisans de résister à la tentation d'endosser des aspirants à l'élection présidentielle de 2020.

Sans paraître donneur de leçons à ses homologues ivoiriens, l'Asantehene, OtumfuoOseiTutu (astucieux), a conseillé aux chefs, en particulier à ceux d'Asanteman ( le territoire Asante), de résister à la tentation d'appuyer les candidats à un parti politique pour les élections 2020. On l'aura compris. Le conseil vaut également en territoire ivoirien sans en donner l'air.

Il a déclaré qu'il était important que les dirigeants traditionnels maintiennent le caractère sacré de l'institution de la chefferie en supprimant la politique partisane et conservent plutôt leur neutralité.

S'adressant à la Chambre régionale des chefs Ashanti (ARHC) lors d'une assemblée générale à Kumasi, l'Asantehene a déclaré que les chefs restaient le dernier recours pour résoudre les conflits dans le pays, et que s'ils étaient perçus comme partisans, il serait difficile pour quiconque de chercher leur intervention en cas de conflits ou de différends.

En conseiller constitutionnaliste (par expérience) il a révélé le bien fondé de l'interdiction constitutionnelle pesant sur la chefferie au Ghana à prendre des positions partisanes lors des campagnes électorale.

Selon lui, c'était pour une bonne raison que la Constitution du Ghana exclut les chefs de la politique partisane. Ce qui s'explique par le fait que tous les sujets que président les chefs traditionnels n'ont pas l'obligation morale d'appartenir aux partis soutenus par les chefs, raison pour laquelle les chefs devaient rester neutres à en tout temps et bénéficient du soutien de leurs sujets.

Tout en soulignant que les chefs avaient le droit de vote aux élections, il a soutenu que leurs choix ne devraient être connus que d'eux et ne pas afficher ouvertement leur soutien politique.

D'aucuns pourraient s'interroger sur la légitimité d'un roi Ashanti pour prodiguer des conseils au peuple souverain de Côte d'Ivoire. Au sens de l'Etat moderne, hérité de la conférence de Berlin en 1885, la Côte d'Ivoire n'aurait pas de leçon à recevoir du Ghana encore moins d'un roi de ce pays.

Mais d'un point de vue anthropologique préhistorique, puis historique, les Ashantis ont deux principaux liens de rattachement à la Côte d'Ivoire. Pour utiliser la terminologie en transfusion sanguine, les Ashanti ont été à la fois récepteurs des Koulangoet donneurs aux Akan sans exception.

Mieux, les Ashantiont un devoir de reconnaissance envers la Côte d’Ivoire et vice-versa. Le mot est peut-être fort pour les adeptes des superficialités enseignées complaisamment dans nos universités de nos jours. Mais ne l’est point pour les anthropologues de la trempe de Georges NiangoranBouah et Harris Mémel-Fotê encore moins pour Félix HouphouetBoigny. Même s’ils sont morts, leurs travaux de recherches sur la question sont exhumés dans la présente contribution.

Ce jour, ce sont le Pr IvorWilks (précédemment Prof de l’Université d’Accra et présentement dans les universités des USA) et le PhD Edmond AkwassiAgyeman Maitre de Conférence à l’Université de l’Education à Winneba, Région Accra au Ghana, qui se réjouiront en nous lisant.
C’est une thématique qui n’est point étrangère aux rigoureux chercheurs et universitaires au Ghana.

Faisant l'étude « échographique » des réalités insoupçonnées concernant le processus de la mise en place du peuplement du Ghana, les archives officielles ivoiriennes et ghanéennes révèlent qu'avant que le Ghana ne soit à son tour pourvoyeur du peuplement néo-Akan pour la Côte d'Ivoire, le territoire de la Côte d'Ivoire préhistorique (avant son nom actuel) a été le centre de diffusion à partir duquel un détachement du peuple Koulangode sang royal va migrer dans le sens Ouest-Est pour s'appeler peuple Ashanti.

Et comme le sujet est d’actualité, j’ai estimé d’utilité publique ce qui suit et extrait de l’introduction à mon livre « La Fabuleuse Epopée Koulango Exhumée » que je mets gracieusement à la connaissance de nos enseignants d’histoire, d’anthropologie et de sociologie handicapés trop souvent par la non coopération ni participation des peuples ciblés à la collecte des informations historiquescapitales les concernant. Ici, je leur apporte la matière première, à charge pour eux de la disséquer et de la presser afin d’y trouver les liens de filiation entre Koulango et Ashanti.

Très peu de personnes savent qu’avant l’arrivée de la civilisation occidentale,lesKoulango,surleplanchronologiqueetqualitatif, avaient créé les premiers Etats et les mieux organisés dans l’espace géographiquequideviendralaCôted’IvoireetleGhana. Pour être audible, la royauté a commencé chez les Koulango.
Faisant la genèse, c’est la conclusion à laquelle une équipe de chercheurs, anthropologues, ethnologues, et d’experts internationaux des civilisations del’Afriquesubsaharienne,regroupésauseindelaFondationAtefOmaïs, est parvenue, dans un ouvrage didactique publié en 2013 préfacé par le Ministre de la Culture M.Bandaman Maurice et intitulé :
« La Royauté en Côte d’Ivoire ».

Les auteurs Philippe Delanne (Français), Siméon Kouakou Kouassi (ivoirien) et Viviane Fortaillier (Française), après une étude objective, affirment :
« Le Royaume, État ou territoire gouverné par un Roi, se différencie des sociétés sans État ou « anarchie » marquées par une absence de commandement, une indépendance des groupes parentaux : familles et clans.

Dans le contexte africain, centre d’intérêt de cette réflexion, le royaume est une synthèse de moyens religieux, magiques et historiques par lesquels, l’homme exerce, ou tente d’exercer, sa domination sur la nature et ses semblables (Wanyou1996, p.161).
EncequiconcernelaCôted’Ivoire,onnoteavecHarrisMemel-Fotê(1999,p.25)qu’àl’époque précoloniale, les premiers États identifiés se trouvent dans l’entité gour (Nord-Est de la Côte d’Ivoire) : à Bouna au XVIe siècle ; les seconds aux XVIIe et XVIIIe siècles dans l’espace mandé avec Kong (Nord) et enfin dans le monde akan représenté par le Gyaman, le Ndényé, le Sanwi, le Baoulé avec des modes de fonctionnement divergeant d’une zone à une autre.

À ces royaumes ci-dessus mentionnés, on peut ajouter le Kabadougou dans le Nord-Ouest, le Moronou dans le Centre, les royaumes abouré et n’zima au Sud (Borremans, 1986). Ils ont contribué, de leur mise en place à l’avènement de la colonisation, à la structuration du territoire ivoirien. Par ce biais, ces sociétés à États ont imprimé au territoire ivoirien une identité qui, très souvent, déborde ses cadres en direction du Ghana et des frontières Nord…».
Ce texte indique qu’il a existé plus d’un royaume Koulango au Nord-Est de la Côte d’Ivoire.

Bref, le Professeur émérite dont le sérieux et la rigueur étaient reconnus de tous, MémelFotê, a établi la hiérarchisation des royaumes par ordre chronologique deleurgestation.EtlepeupleKoulangoaétéidentifiécommepremier royaume dans cet ordre. Autrement dit, la première société à s’organiser en Etat est celle des Koulango. En termes simples, en Côte d’Ivoire et au Ghana, la royauté a commencé au Nord-Est ( Bouna et Bondoukou actuels ).
Cependant, s’il est acquis que le premier royaume a debuté chez les Koulango, la datation qui le situerait au 16ème siècle est sérieusement remise en cause au regard de la datation remontant au 4ème siècle des ruines de Loropéni (Yorobéni signifiant forteresse) dont la paternité est reconnue aux Koulango par l’Unesco et classées au Patrimoine de l’Humanité à « valeur exceptionnelle ».

Les chercheurs, commandités par l’UNESCO, sont unanimes, pour reconnaître que la construction d’édifices aussi imposants que les ruines de Loropéniprésupose la coordination des équipes par une organisation de type étatique traditionnelle et centralisé. En effet selon les experts de l’Unesco, c’est à partir de l’actuelle Cote d’Ivoire où les Koulango avaient leurs principaux liens de rattachement que leur tentacules ont construit par leur propre génie architectural la centaine de vestiges dont Loropéni (la forteresse Yorobénéni en Koulango). Les autres ruines disséminées dans les pays du Ghana et du Togo dans les parties nord). Les experts de l’Unesco ont estimé sans organisation royale centralisée voir etatique, les Koulango n’auraient pas pu bâtir ces infrastructures résistant aux temps.

Autrement dit, bien avant l’ère dynastique patrilinéaire de Bounkani, préexistait un Etat traditionnel Koulango.
« Dans la tradition de Bouna, c’est un homme, fils d’un roi Dagomba, qui fera un enfant à une fille Koulango et c’est ce fils Bunkani qui sera le fondateur du nouveau royaume, et qui en épousant à son tour des filles appartenantauxcommunautésvillageoisesautochtonesdonneranaissance auclanroyaldesfilsderoi«lbuoouIbougo». ExtraitP.40dulivre «Bouna, royaume de la savane ivoirienne: princes, marchands et paysans» de Jean Louis Boutiller.

Avec cette précision de Jean Louis Boutiller, il faut bien comprendre qu’avantlanaissance de Bounkani,ily’avaitlesKoulango,etmieux,unancien RoyaumeKoulango. Autrementdit, c’est totalement anachronique deprétendre que le peuple Koulango doit son existence à l’avènement deBounkani.
Ce serait couper tout un pan de l’histoire de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Togo, bref du rôle précurseur de l’espace situé entre les fleuves Comoé et la Volta dans l’essaimage ou le peuplement partiel de ces pays. Pour peu que l’on étudie patiemment et profondément le substratum de ce peuplément, l’on se rend compte qu’il est à base Koulango.

Alors que l’opinion mal formée pense à tort que la Côte d’Ivoire doit sa culture et valeurs traditionnelle au Ghana, nous voulons seulement rappeler et raviver la mémoire de la Chambre Nationale des Rois et Chefs Traditionnels, gardienne par excellence des us et coutumes de Cote d’Ivoire. Nos ancêtres ont été les premiers à exporter la culture de royaume au Ghana, qu’il plaira à l’auguste chambre de consigner dans ses livres.
S’agissant des Koulango, il est attesté qu’ils ont connu au moins deux royaumes avant celui de Bunkani à la lecture de Eva Meyorowitz (1951).
« Bonda and Kumbu, respectively. It wasfromthesetwo states that the first wave of migrations of Akan peoples into the central forest lands of the Gold Coasttook ».
Traduction :« Bonda et Kumbu, respectivement. C’est de ces deux États que la première vague de migration des Akans vers les terres forestières centrales de la Gold Coast a eu lieu ».

Source : The Ontology of KwameNkrumah'sConsciencism and the Democratic Theory and Pratice in Africa: A DiopianPerspective,ByKwasi N. Boadi.

Le débat se voulant à la fois intellectuel et scientifique, donc éminemment démonstratif sur le fondement de preuves irréfutables, il ne s’agira pas de réinventer l’histoire. Loin de là.
Nous allons confronter nos constats aux écrits des érudits sur la question, afin que de cette confrontation, jaillisse la vérité historique sans contorsion et sans manipulation.

Avant tout et surtout, qu’en pense l’Université d’Abidjan, notamment le Département de Sociologie de Georges NiangoranBouah, Maitre de Doctorat de la sociologue Yao Annan Ogoé Elisabeth. Ses travaux scientifiques d’une rare pertinence convaincante ont pesé lourd dans la suite de la brillante carrière professionnelle de Dr Yao Annan Elisabeth. Elle a occupé de hautes fonctions en Afrique car experte chevronnée sur les questions migratoires et démographiques, en sa qualité de Directeur Exécutif de l’Institut de Formation et de Recherches Démographiques (IFORD), une institution panafricaine d’excellence basée à Yaouné au Cameroun et couvrant 23 Etats membres (Maroc, RDC, Algérie, Bénin, Burundi, Burkina, Cameroun, Centrafrique, Comores, Congo, Djibouti, Gabon, Guinée, Guinée Equatoriale, Madagascar, Mali; Mauritanie, Niger, Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo, Côte d’Ivoire).

L’IFORD a été primé en 2011 par les Nations Unies : « Prix d’excellence pour les populations », année de décès du Pr Elisabeth Annan, son directeur exécutif.
Suivons le Prof NiangoranBouah son encadreur et le Dr Elisabeth Annan, thèse lue, approuvée et publiée par le Prof HauhouoAsseypo, alors Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, puis Recteur de l’Université d’Abidjan, actuelle Université FHB d’Abidjan.

Le royaume de Kumbu (Kimpu ou Royaume Koulango de Saye) à l’Ouest de Bouna et le Royaume de Bouna à l’Est de Kumbu, seront les origines de tous les Royaumes Akan engendrés par la suite. Ces deux espaces (foyer de migration des Akan se trouvent bien en Côte d’Ivoire, mieux chez les Koulango, au Nord-Est, actuelles région du Gontougo et du Bounkani.

« L'un de ceux-ci était le royaume de KUMBU... Lorsque le royaume Kumbu a été détruit par les Songhay vers 1470, des réfugiés de cet Etat ont poussé vers le Sud pour fonder, dans le Gold Coast (Ghana actuel), un certain nombre de royaumes akan" Toujours selon Meyerowitz, "A la frontière Est du royaume Kumbu se trouvait le royaume de Bonda ou Bona (actuellement situé dans la colonie française de Côte d'Ivoire... ), BONA a été conquis vers 1595 par DJAKPA ... Trois princesses l'ont quitté, chacune avec ses partisans, et ont erré dans le Gold Coast où leurs descendants ont finalement fondé les petits Etats de Kokofu, Juaben, Nsuta et Bekwai. L'arrière petit fils de la princesse Ankyeonyame, le fameux OSEI TUTU, a fondé cent ans plus tard le royaume Ashanti ...
MEYEROWITZ, - Akan Traditions of Origin, Faber&Faber, London, 1952, pp 124-129. MEYERCMITZ, The Sacred State of the Akan, Faber&FaberLorxlon, 1951, pp. 22-23.
P. 22 ".
Source : « LES MOUVEMENTS MIGRATOIRES DES POPULATIONS AKAN DU GHANA EN COTE D'IVOIRE, DES ORlGINES A NOS JOURS », Thèse de Doctarat soutenue en 1984.
Cette découverte faite par Eva Meyorowitz en 1951 dans son livre : « Akan Traditions of Origins » (bien avant l’indépendance politique du Ghana et de la Côte d’Ivoire) est réaffirmée avec force par la thèse de Doctorat en Sociologie de feu Yao Annan Ogoé Elisabeth, supervisée par le Professeur Georges Niangoran BOUAH. Le Professeur Niangoran BOUAH représente pour les sciences sociales (sociologie, anthropologie, linguistique) et les arts en Côte d’Ivoire, ce que Socrates et Platon représentent pour la sagesse et l’intelligentsia greco romaine.

Il est avant tout le père du Musée National des Civilisations de Côte d’Ivoire ;

« According to Eva Meyerowitz, earlierthan 1595, the royalty of BonaKingdomwereforced by theirking, Djakpa, to adopt Islam ». Cf Université d’Abidjan, thèse de doctorat précitée.

Pour plus de precision sur l’identité du nommé Djakpa, il fait parti des envahisseurs Mandé Dyula qui avaient fait mains basse sur le royaume Koulango de Bouna bien avant l’ère de Bunkani (1620), lequel Bunkani sera perçu alors comme celui qui allaient venger les Koulango. Raison pour laquelle il n’avait recruté que les jeunes Koulango pour renverser le pouvoir qui l’avait précédé. Vaine espérance, puisque passée l’euphorie, le système Bunkani sera infiltré et mis en balotage par ses conseillers Mandé Dyula constituant le conseil royal de Bouna.

Ainsi, avant l’avènement de Bounkani en 1620, les futurs fondateurs des petits Etats de Kokofu,Juaben,Nsuta et Bekwai avaient déjà quitté la zone de Saye et Bouna pour le territoire du Ghana actuel. Les Ashanti n’étaient pas encore une réalité.

« BONA wasconquered about 1595 by DJAKPA ... Three princesses leftthereuponeachwithherfollowers and wanderedinto the Gold Coastwheretheir descendants finallyfourxledthesrnall states KOKOFU, JUABEN, NSUTA and BEKWAI.
The great-great-grandson of the princess ANKYEO NYAME, the farrous OSEI TUTU, founded a hundredyearslater the Ashanti Kingdorn ... ". (Cf thèse de Dr Annan Elisabeth publiée par l’Université d’Abidjan).
Recapitulons déjà pour retenir 3 vagues de migrations chronologiques Koulango qui vont constituer une sorte de nappe ou de soubassement dans le peuplement d’une bonne partie des pays précités:

D’abord les fugitifs de Kumbu (Kimpu) partis en 1470 pour fonder l’Adansi.
Ensuite, en 1595, c’est-à-dire 125 ans après la fondation de l’Adansi par le contingeantKoulango parti de Kumbu, c’est au tour du royaume de Buna (Bouna) préexistant à l’ère Bounkani d’être annexé par les Mandé Dyula.
Une fois encore, les Koulango, animistes, sinon fétichistes indécrottables des rochers fétiches Bossom,djédjéridjé,Kimpu et Bumulumu ( tous à Saye) seront contraints pour un grand nombre d’entre eux, de migrer sous la direction de 3 princesses Koulango, allant fonder Juaben-Kokofu-Nsuta.Juaben et Nsuta généreront plus tard respectivement le peuple Djuablin (Agni) et le peuple Baoulé.
La troisième vague, c’est celle qui sera conduite par San Kofi, connu plus sous le nom de Saye Kofi Opemso Toutou / Sai Kofi Opemso Tutu ou Osei Tutu, ancêtre des Ashanti.

Très peu de personnes savent que la ville de Kumasi et le noyau dur du royaume Asante (Ghana) ont été fondés par un Koulango, natif du village Saye, dans l’actuel District du Zanzan, en Côte d’Ivoire.
Peudepersonnes,saventquel’arméetraditionnelleKoulangoétaitsouvent appelée au secours du Royaume Ashante, soit pour se défaire d’attaques ennemies au Ghana, soit pour l’expansion du Royaume Ashanti à travers des guerres de conquête. Les Koulango ou Kulamo de Badu, Seikwa,Nkorankwagya,Bui (Bo-yi) ont été les bras séculiers des Ashanti.

En reminiscence, les Baoulé de Côte d’Ivoire, ont souvenance que la Reine Abla Pokou est partie de Nsuta, fondée par la postérité des princesses Koulango. En témoigne la visite historique du leader Baoulé Henri Konan Bédié, à Nsuta en 2018, après avoir lu le présent livre (La Fabuleuse Epopée Koulango Exhumée), à l’état de manuscrit.
Etendons nous sur la migration des futurs Baoulé du Ghana vers la Côte sous le leadership d’une femme. Y’a-t-il une surprise en cela ? Non. En considérant que l’ancêtre même d’Abla Pokou a quitté dans les même conditions le royaume de Bouna, deux centenaires avant, il y’a dans le subconscient des Baoulé, une information génétique qui leur rappelle 3 choses :

- Dans l’arbre généalogique des Baoulé, était l’une des 3 princesses Koulango qui était leur génitrice,
- Des princesses sachant prendre leurs responsabilités pour mettre leur peuple au large et l’affranchir de toute domination. On pourrait remonter à l’origine des Koulango de Kumbu.L’ancêtre le plus célèbre était Nangbolo Dewey, une reine qui était le leader charimatique des Koulango, bien avant Bunkani. Elle avait pour capitale Saye, comme nous le verrons. Elle était à l’avant-garde des combattants Koulango, lorsque le peuple était en danger.
- Dans la lignée de la postérité d’Osei Tutu, YaaAsantewaah, dans la suite de leur arrière grand mèreNangbolo Dewey à la tête des Koulango à Kumbu, ne trahira pas la tradition pour suppléer à la déportation du Roi Prempehdes Ashanti aux Seychelles.
- En 1949, les femmes de Côte d’Ivoire vont remettre le couvert en prenant le leadership d’une marche sur Grand Bassam. A Bassam, les femmes vont loger chez Koffi Damo, chef Baoulé résident à Bassam.

Autant dire que « rien ne se perd, tout se transforme ». Ainsi,La flamme venue du royaume Koulango par une princesse sera reprise et réactivée plus tard par Abla Pokou. D’Abla Pokou, Akoua Boni prend le relais, ainsi de suite jusqu’aujourd’hui, avec la Reine Akoua Boni II pour ce qui est de la lignée royale des Baoulée. Nous mettrons en évidences ces liens.

La sensitivité de très peu de chercheurs s’est portée sur l’extraordinaire convergenceentre les traits culturels du GbonaMansè ou GbonaMantse(souverainKoulango de Bouna) et du MantseAgbona (Souverain Ga, peuple fondateur de la ville d’Accra(Nkran). L’on ne s’est même pas apercu de ce que l’un et l’autre sont le diminutif de Mango Tessè.

L’emblème royal des fondateurs d’Accra « mango ta mangon’ » ou « Manko ta mano no » n’a pu soulever la moindre sensibilité de ce que non seulement ce vocabuaire et aussi son sens s’entendent audiblement en Koulango : C’est le principe d’hiérarchisation des pouvoirs à Accra et signifie au sens litteral: « Un pouvoir est à l’intérieur d’un pouvoir ». Au sens courant, « un royaume est au-dessus d’un royaume ».

Que dire alors de « Bukom » à Accra, centre de révélation de boxers et catchers et pépinière du sport de haut niveau qui approvisionne les USA ? C’est synonyme du mot Koulango « Bukon’ » signifiant« dans le sable ». Or « Bukom » est localisé à la plage dans le sable, à Accra, précisément à Jamestown.

Effectivement, s’agissant du point de départ des migrations peuplant la Gold Coast, le Département de Sociologie de l’Université d’Abidjan l’avait effleuré dès 1984 dans la thèse précitée, sans cependant aller jusqu’au bout pour tirer la conclusion logique qu’ils sont en droit de déduire à partir des flèches et leur légende. Mais le chercheur a eu le mérite tout de même de l’effleurer.
Sur la carte, les migrations sont parties originellement de Saye (Kimpu/Kumbu), foyer du peuple Koulango pour essaimer le Ghana jusqu’à la région d’Accra. C’est en plein cœur de l’actuelle réserve de la Comoé ou parc de Bouna. Nous saluons la mémoire des deux chercheurs (NiangoranBouah et Elisabeth Annan Ogoé).

N’allons-pas penser que ce duo de chercheurs iconoclastes auraient exagéré. Comment expliquer un principe cardinal de l’organisation royale chez les Koulango se retrouve comme le principal pilier de l’organisation royale chez les fondateur de la ville d’Acrra : les Ga-Nkran.

« Mangô ta mangô’n » ? Tout pouvoir est soumis à un autre pouvoir. Interrogez le Ga NkranMantse (Roi d’Accra) sur cette notion. Il vous dira que « Manko ta mankon’ » signifie « un royaume au-dessus d’un royaume ». A kingdomupon a Kingdom. C’est l’explication de cette notion qu’en donne l’encycopediabritanica.

Cette carte date de 1984. C’est l’œuvre du Produ Professeur feu Yao née Annan Ogoe Elisabeth, ex-Directeur Exécutif de d’IFORD (Institut de Formation et de Recherches Démographique de Yaoudé, Camroun) une organisation internationale regroupant au moins 23 pays africains.
Extraite de sa thèse de Doctorat en Sociologie supervisée par le Prof NiangoranBouah qui avait pour thème :
« LES MOUVEMENTS MIGRATOIRES DES POPULATIONS AKAN DU GHANA EN COTE D'IVOIRE, DES ORl'GINES A NOS JOURS ».

Mais comment en est-t-on arrivé à l’effacement des traces de l’épopée glorieuse du peuple Koulango?
Bien entendu, les Koulango sont responsables en grande partie de cette situation.

«Le succès est un mauvais maître parce que lorsque nous réussissons, nous arrêtons de faire ce qui nous a permis de réussir la première fois » Bill Gates cité par L’ultime Bible du Leadership.
Ensuite, les manuels scolaires ont plutôt contribué à brouiller le passé des Koulango qu’à l’éclairer. L’on a péché en ramenant tout et en réduisant le point de départ de l’étude de l’Histoire de la Côte d’Ivoire à deux repères : la pénétration francaise et la lutte pour l’indépendance nominale du pays.L’on a ainsi éludé, sinon escamoté l’histoire authentique du peuplement et choisi délibérément de méconnaître les interactions fonctionnelles qui auraient pu servir d’encrage et de socle contre tout vent de doctrine ravageuse de l’unité de la Nation en construction. Tout se passait comme si la Côte d’Ivoire était un « no man’s land »qui n’a commencé à être peuplé qu’à partir du 16 ème siècle à partir des pays limitrophes.

A titre illustratif, les origines imputées à tort aux Koulango constituent dans le zanzan le sujet le plus contesté à tous les niveaux d’âge au sein du peuple Koulango.Sil’onavaitprislapeinededemanderl’avisdesKoulango, les statistiques révèleraient un taux d’insatisfaction à 100% d’opinions défavorables vis-à-vis du contenu des ouvrages scolaires,encequiconcernel’originedesKoulango.Jamais,unpeuple nes’estsentinonconcernéàuntelpointsurcequiestditleconcernant.

C’est poussé par notre soif collective de savoir le passé du peuple Koulango,queSaMajestéDagboloSaye1er,RoidupeupleKoulango de la région du Gontougo, uni par le lien commun de rattachement à leurs origines à Saye, a très tôt senti le besoin de faire appel à de véritables historiens, pour l’exhumation du passé enfoui du peuple Koulango et caché jusqu’alors, non seulement à notre génération mais aussi à celle qui nous aprécédés.

En la matière, il n’y a pas meilleurs experts que les anthropologues européensenvoyésenéclaireurs,enAfrique,justeavantlacolonisation.
Ayant pour mission, d’espionnage strict, de parcourir les territoires et d’explorer les chaines de commandement et les liens fonctionnels des Etats traditionnels trouvés, leurs écrits, à ce stade sont crédibles et sans maquillage, parce que devant renseigner aux mieux et sans complaisance, ni falsification, les puissances colonisatrices qui les avaient mandatés. Et c’est sur la base des rapports de missions de ces explorateurs que le partage de l’Afrique a pu s’opérer à la Conférence de Berlin en1885.

Ces œuvres ne sont pas à confondre avec celles écrites durant la période coloniale.
Lesœuvresdecettedernièrecatégoriesontàclasseràlapoubelledela falsification volontaire de l’histoire africaine, et particulièrement celle des Koulango. Les colonisateurs ayant pour mission de présenter les réalités africaines dans le sens dessous/dessus dans le but de vaincre l’ordre social et militaireexistant.

Lespremiersdelaclassedevenantlesderniersdeclasse,etlesderniersde classe devenant les premiers dans l’ordre postcolonial, un ordre qui sera consolidéparl’aprèsindépendance.Leshistoriensetsociologuesafricains vont emboiter le pas à la perception erronée, héritée de la colonisation, pourproduiredesécrits et des livres post-1960frappésdusceaudela«véritéfalsifiée». Plus grave, ces contrevérités font parfois office de programmes d’enseignement dans les cursus scolaires, secondaires et universitaires.

« Peut être, à l’avenir,il y’aura une histoire africaine à enseigner. Mais à l’heure actuelle, il n’y en a pas, ou très peu : il n’ya que l’histoire des Européens en Afrique ».Tels sont la perception et le cri d’alarme d’un historien averti Britanique Trevor-Roper, face à l’embarquement des historiens, anthropologues, sociologues et linguistes africains dans le moule de la falsification des réalités authentiques et des liens de rattachement des peuples aux uns et aux autres dans l’Afrique pré esclavage et pré-colonisation.
L’HistoiredupeupleKoulangon’apaséchappéàceventdelafalsification outrancière et spectaculaire.

Dans cet ordre, il y’a apparition d’un nouveau rapport de force. Et à Bondoukou,c’est le colonisateur qui décida son interlocuteur et imposa d’autorité le Chef des Abron aux Koulango, pourtant tuteurs de celui-ci, qu’ils ont hébergés en réfugier. Arrivé la veille à Bondoukou après Djéné, le Gouverneur de la colonie de Cote d’Ivoire, Binger en 1888 au mépris des réalités locales, fait du chef des Abron son interlocuteur.
De là est parti le renversement des rôles entre Koulango et Abron jusqu’au soleil de l’indépendance, pâle copie de la colonisation précédente. Le pouvoir politique du noir se succédant au pouvoir du blanc sans remettre à plat les liens arbitraires déconnectés totalement de la vérité historique.

C’est erroné de faire croire que les Abron auraient triomphé des Koulango à la suite d’une guerre. Il n’ya jamais eu de guerre AbronKoulango sur la terre de Bondoukou. Les seules guerres qui ont eu lieu, ce sont les Guerres Ashanti-Abron qui ont contraint les Abron à fuir le Ghana leur terroir pour trouver réfuge auprès des Koulango, sur ordre de qui ils ont été installés à Zanzan qui signifie en Koulango« envoyez-les loin de nous ». Les Ashanti les nomma alors « les Gyaman », à savoir ceux qui ont fui en abandonnant leur terre.

Les élites intellectuelles du pays sans aucun effort de recherche ont falsifié l’histoire des Koulango. La jeune génération Koulango a fini par penser que les choses ont toujours été ainsi, et que leur passé n’aurait jamais été glorieux.
Pire, les contingences de l’Etat moderne tribal ayant sectionné les liaisons fonctionnelles entre les Koulango et leurs principaux alliés dont le plus gros du lot se trouve au Ghana quand les autres sont excentrés à l’intérieur du pays. Parachevant l’œuvre coloniale et complice du processus bien huilé d’étouffement et de l’ensevelissement de la royauté Koulango, c’est avec condescendance que l’Administration refuse aux Koulango le droit et la légitimité sociologique aux Koulango le nécessaire retour aux sources à un peuple pourtant précurseur de l’institution royale non seulement au Nord Est de la Cote d’Ivoire, mais aussi au Ghana, lieu de provenances des néo Akan, exhibant la royauté en Côte d’Ivoire comme leur chasse-gardée alors qu’il n’en est rien.

Ayant grandi dans ce moule, rien ne pouvait présager qu’il existe desécrits enfouis produits par les premiers explorateurs et qui donnent un autre son de cloche, venant battre en brèche les faussetésambiantes.
Longtemps cachés, leurs écrits sont débusqués et dépoussiérés, et mis à la disposition de la communauté des chercheurs, de l’opinion publique à travers le présent ouvrage.
Cependant, il y’a une précaution que je n’ai pas pu prendre. C’est celle-ci :

"Vous devez faire très attention, en présentant la vérité à l'homme noir, qui n'a jamais entendu avant, la vérité à son sujet. Le frère noir a le cerveau tellement lavé qu'il pourrait rejeter la vérité, quand il l'entend la première fois.Vous devez en parler, un peu à chaque fois, et attendre, le temps que ce soit digéré, avant de passer à l'étape d’après". MALCOM X, extrait de "La Véritable Histoire Du Peuple Noir Africain Cachée Par Les Occidentaux!".
Mais, pour une fois, à la décharge des occidentaux, c’est plutôt l’homme noir qui n’a pas creusé assez son passé pour exhumer ce que l’homme blanc, avait consigné de positif sur l’homme noir avant la traite négrière et plus tard la colonisation.

Le plus grand challenge pour moi, n’est point de trouver et d’exhumer la glorieuse épopée Koulango, mais le challenge réside dans l’appropriation par le Koulango lui-même de la grandiloquente œuvre de ses ancêtres, lors de l’édification des piliers fondamentaux des institutions traditionnelles servant de socle au Ghana et à l’actuelle Côte d’Ivoire.

L’Ashanti accepterait-il que ce n’est pas son bourreau Denkyra qui l’a baptisé Asanti, mais plutôt les parents d’Osei Tutu ?
L’Asanti saura-t-il que l’exception longévité et la vitalité constamment renouvelée de ce royaume réside dans les vibrations positives dans le nom « Ah-San-ti » ? (San est vivant !).

La postérité des fondateurs d’Accra taxés de provenir du Nigeria et moqués constamment d’avoir copié les Akan, sauront ils se saisir de ce livre pour répliquer aux Akan qu’ils ont tous été nourris à l’origine par la culture Koulango tout comme les Akan ?
Puisse ce livre rapprocher davantage les Ashanti et les Ga Nkran d’une part, et la Côte d’Ivoire et le Ghana d’autre part.
Prévenus par Malcom X, les destinataires de cet ouvrage n’auront point d’excuses du genre, « ce n’est pas ce que l’école nous a enseigné ». Ou « ce n’est pas ce que tel professeur émérite de telle université de renom nous a enseigné ».

L’auteur que je suis n’a point d’excuse non plus, car, la providence m’ayant ouvert les yeux au moyen de la technologie de mon époque.
« Beaucoup de prophètes et d’hommes pieux auraient bien voulu voir ce que vous voyez, mais ils ne l’ont pas vu. Ils auraient aimé entendre ce que vous entendez, mais ils ne l’ont pas entendu » pouvait dire le Christ au gens de sa génération.

Ainsi, privilégié et favorisé par l’avancée technologique dont n’a pu bénéficier Pr IvorWilks (Université d’Accra puis expatrié aux USA) ni Pr Jean Marie Adiafi, malgré leur érudition sans commune mesure, je pense avoir collecté assez d’informations sur le sujet, à partir des travaux des prédécesseurs et de mes contemporains.

Les voyages d’études m’ont également aidé à démêler des énigmes. Par exemple, la visite guidée au Jardin des Oliviers, site historique situé à Marrakech, au Maroc, le 19 Octobre 2019, m’a appris qu’avant au moins 1157, les Almoravides ou les Arabes venus de l’Orient étaient déjà actifs en Afrique du Nord comprimant et contraignant les Noirs autochtones (Berbères) à migrer au Sud du Sahara. Lesquels Berbères (convertis à l’Islam) vont à leur tour descendre au Sud pour répandre, par la violence, l’Islam aux peuples de l’Afrique de l’Ouest actuels. C’est dans cette mouvance que les peuples des savanes seront contraints de se sauver pour se retrouver soit dans la forêt (Adansi) soit sur le littoral (les Ga Nkran).

Le danger islamiste venu du Mali actuel (Wangras), Nord-Nord Ouest de l’actuelle Côte d’Ivoire, il est ainsi aisé de comprendre que ce soit les Koulango, adossés au flanc Est du fleuve Comoé, qui vont fuir les massacres en descendant profondément au Sud-Sud Est suivant une ligne en diagonal, ayant son point de départ depuis l’ancienne cité Etat de Saye (Parc de la Comoe) et le littoral de la Goal Coast(Yaaso ou Ayawaso par déformation) via le Kwaman au centre (l’actuelle région Ashanti).

CONCLUSION :

D'autres sources révèlent la proximité du peuple la consanguinité entre Koulango et Ashanti. En guise de conclusion, référerons-nous d’abord aux archives officielles de l’Etat de Côte d’Ivoire datant de deux ans après l’indépendance de ce pays et commanditées par le président Félix HouphouetBoigny.

D r PESCHEUX Gérard, dans la conclusion de sa thèse de Doctorat, à l’issue de ses recherches compilées en un livre de 582 pages paru en 2003, nous rejoint dans notre thèse.
« Que retenir de tout ceci ? Je partage ici l’opinion de TERRAY : « ( …) Comme eux (les akwamu et les Denkyira), les Oyoko (fondateurs du royaume Ashanti) seraient venus du Nord, et en l’occurrence de Buna (Bouna); après leur installation dans la forêt, ils auraient comme eux, conservé, avec leur contrée d’origine, des relations suivies, et c’est le maintien de celles-ci que traduiraient les récits enregistrés par Georges NiangoranBouah et par Rattray. De même que leur prédécesseurs Akwamu et Denkyra, les Oyoko auraient donc déjà bénéficié, à leur arrivée dans le Sud, d’une certaine « expérience » de l’Etat, et ce serait là, une des raisons de leur réussiteultérieure.

En tout état de cause, alors même que la gestation du royaume Asante (Ashanti) est à peine commencée, des liens intimes, reposant sur une sorte de consanguinité, quel que soient le point de départ et la nature exacte, sont noués entre le groupe Oyoko et les héritiers de Bounkani.

Ainsi, sur le plan judiciaire, les ressortissants de Bouna jouissent à Kumasi, d’une large immunité » et « sur le plan politique, l’asante et Buna ne sauraient se faire la guerre, ils se doivent au contraire protection et assistance ». Terray note encore que le décès de l’un des deux souverains doit être signifié à l’autre et que « (…) en outre, il propose à son nouveau partenaire un nom que ce dernier ajoutera à la liste de ceux qu’il possède déjà ».
Extrait de la thèse de Doctorat de PESCHEUX Gérard, précisément dans la conclusion de son œuvre : Le royaume asante (Ghana) Parenté, pouvoir, histoire : XVIP'-XXe siècles, Paris, Karthala, 2003, 582 p.

Pour information, PESCHEUX Gérard est Docteur en anthropologie de l'École des Hautes Etudes en Sciences Sociales (2001), France - Chercheur associé au CRA [Centre des Recherches Africaines], membre du Ghana Studies Council et Directeur de l'Institut français de recherche en Afrique à Ibadan, Nigéria (en2003).

Ces informations m’ont été confirmées par le directeur du Manhyia Palace Museum au sein de la Cour Royale ashanti en 2017 lors de mon invitation par le roi OtumfoOsei Tutu et recupar son chef de cabinet puis le responsable du Musée. Ce gestionnaire de la mémoire de la Nation Ashanti m’a dit que sans les Koulango n’auraient pas pu conquérir tous ces territoires.

«Le nom Bekwai vient d'Abe (palmier en Twi) et de Kwaye (forêt en twi). Ainsi, abekwaye, qui signifie littéralement forêt de palmiers, est devenu Bekwai. C’était la résidence des extracteurs de vin de palme pour le Roi des Ashanti. Plus tard, il a envoyé des membres de sa famille (son clan intime) régner sur ce territoire et c'est pourquoi les gouverneurs les chefs de Bekwai sont des Oyoko, tout comme les Rois Ashanti ». Sources: histoire de Bekwai dans World Afropedia.

Cette source explique ainsi le contexte de ce qui suit et figurant dans les conclusions fournies au président HouphouetBoigny après 4 ans d’une mission d’investigation sur l’origine des Baoulés et des Ashanti.
« Le roi d'Amansi venait d'être détrôné par des envahisseurs Koulango, originaires de la région de Bondoukou, qui furent bientôt connus sous le nom de Sandré (Sante,Asante) ou Ashanti.»

Sources: Archives officielles de Côte d'Ivoire.
RÉPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
MINISTÈRE DU PLAN
LE PEUPLEMENT
ETUDE REGIONALE DE BOUAKE 1962 - 1964
TOME 1
Auteurs: BUREAU DE CONCEPTION, DE COORDINATION ET D'EXPLOITATION
DES ETUDES REGIONALES DE LA REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE 1962-1965
B. FRIDE - LE CHAU - H. LHUILLIER - P. MICHAUD - C. RIPAILLES

Ceux que le document présente en envahisseurs, sont les oyoko parents d’Osei Tutu, à savoir les Nkoran/Nkran (Koulango).
Dans un certain sens, le terme envahisseur pourrait être justifié avec la métamorphose de Abekwaye (fôret de palmiers) à Be-Kwai (lire bi-kwai) qui signifie « notre forêt) en Koulango. En quelque sorte, sur initiative du fondateur du peuple Ashanti,Osei Tutu, les Koulango ont pris le contrôle et possession de la forêt de palmiers, jusqu’à ce jour. Véritable rempart contre tout risque d’infiltration, les oyoko sécurisent ainsi la boisson traditionnelle à destination de la cour royale.
La tradition est perpétuée jusqu’à ce jour. Lors des rites funéraires à la cour royale ashanti, ou des occasions hautement sollennelles, le roi Ashanti, partage le vin de palme aux invités de marque.

Sur l’image, le Président de la République du Ghana, Akufo Addo reçoit la calebasse du vin de palme des mains du Roi Ashanti HisMajestyOtumfoOsei Tutu II. Pour que la provenance soit certaine, il faut bien que les fournisseurs bénéficient de la totale confiance du roi. C’est pourquoi, ce sont les membres de sa famille restreinte qui sont habilités à extraire et à apporter le vin de palme au palais royal. Ils sont des personnalités de première importance et membres de la cour royale Asanti.
Des femmes ashanti défilant au Manhyia Palace (palais de la Nation ashanti),brandissant le moyen de chauffage des palmiers pour l’extraction du vin de palme en vue de l’approvisionnement de la cour royale.

NB : chez les Koulango, les femmes jouaient par le passé un rôle de transporteuse du vin de palm mais aussi un rôle d’appui à la gente masculine dans l’action de chauffage des palmiers, activant le processus d’extraction du vin.
Auteur de la Fabuleuse Epopée Koulango Exhumée, j’ai voulu mettre les informations authentiques contenues dans le livre à disposition des chercheurs pour faire évoluer la recherche scientifique sur le peuplement en Côte d’Ivoire et au Ghana. Etude bien sûr incomplète puisque ne couvrant que la cosmogonie Akan sans prétendre s’aventurer les autres aires géographiques situées entre la facade Ouest de la Comoé jusqu’aux frontières libériennes, Guinéennes et Maliennes. Je me suis concentré sur ce que je pourrais appeler ma surface de réparation : L’espace allant de la façade Est de la Comoe et le Fleuve Volta Noir (fleuve qui se situe 100%) au Ghana y compris le peuplement d’Accra.

En publiant gracieusement ces résultats de recherches, nous voulons contribuer à rapprocher davantage les peuples ivoiriens et ghanéens, sous un angle différent de celui présentant jusque-là la Côte d’Ivoire comme débitrice de la culture en provenance du Ghana sans visibilité sur le mouvement inverse en guise de réciprocité. Oui, la Côte d’Ivoire, loin d’être un « no mans land » a beaucoup apporté au Ghana dans la préhistoire avant l’arrivée massive des Akan en Côte d’Ivoire.
La présente contribution pourrait mieux aider les managers et dirigeants de la Chambre Nationale des Rois et Chefs Traditionnels,qui, faute de visibilité et de lisibilité sur le peuple Koulango ( trop longtemps resté silencieux et impassible) a tendance à dénier au peuple Koulango une tradition royale.

Alors que l’opinion mal formée pense à tort que la Côte d’Ivoire doit sa culture royale et valeurs traditionnelle au Ghana, nous voulons seulement rappeler et raviver la mémoire de la Chambre Nationale des Rois et Chefs Traditionnels, gardienne par excellence des us et coutumes de Côte d’Ivoire. Nos ancêtres ont été les premiers à exporter la culture de royaume au Ghana, qu’il plaira à l’auguste chambre de consigner dans ses livres.

N’ya-t-il pas ici un cas de conscience aberrant qu’à la lumière de la présente radioscopie, les Koulango de Bondoukou soient absents non seulement au bureau central de ladite chambre dite nationale mais aussi au bureau régional du Gontougo de cette Chambre Nationale des Rois et Chefs Traditionnels de Côte d’Ivoire ?

Mais si déjà la Chambre sensée être suffisamment représentative du poids au plan sociologique, démographique, culturel avec le primat du double critère d’antériorité et de chef de la terre, est d’un déséquilibre criard dans sa composition, comment pourrait-elle alors jouer le rôle conseillé ci-haut par le Roi Ashanti modèle auquel notre système national aspire ?
Puisse la présente contribution leur permettre de changer tout regard condescendant sur les peuples qui font moins de bruits, parce que ayant le ventre mou et profond.
Pour tout dire, un besoin de restructuration de la chambre s’impose.

Par Kouakou Dapa Donacien
Auteur de la Fabuleuse EpopeeKoulango Exhumée.
Email :dapadonacien@gmail.com