Pulchérie Gbalet – arrestation des démocrates : ‘’ La CEI prépare une crise postélectorale pire que la première’’

La Présidente de Alternative citoyenne ivoirienne (ACI), Pulchérie Gbalet dénoncer la dictature ivoirienne, quelques heures après l’arrestation de six démocrates au siège de la commission électorale indépendante.

Afriquemediacotedivoire.net -Une délégation conduite par le démocrate Samba David a été arrêtée à la CEI, a-t-on appris ce mardi 23 juillet 2019. Quel est votre avis sur cette arrestation ?

Pulchérie Gbalet : Cette arrestation est une énième atteinte aux droits de l'homme et témoigne du fait que nous soyons dans une dictature. Comment comprendre que pour une manifestation qui n'a pas eu lieu, on puisse arrêter des membres de la société civile ? Et comment peut-on les piéger par un RDV officiel ?

- Dans l’une de vos déclarations, vous affirmiez récemment qu’il y a un recul démocratique en Côte d’Ivoire. Pourquoi ?

C'est évident ! Non seulement aucune manifestation pacifique n'est autorisée mais aussi les conférences de presse sont empêchées. Ils se sont permis de réviser le code pénal en catimini pour y introduire des articles liberticides (196 à 200) et anticonstitutionnels, qui désormais soumettent toute manifestation à autorisation contrairement à la constitution en ses articles 19 et 20.

Pensez-vous que la lutte démocratique des années 1990 a été vaine ?
Pulchérie Gbalet : Non, pas du tout puisqu'elle a donné naissance au multipartisme et jeté les bases de la démocratie.

Que dites-vous du nouveau code restreignant la liberté de manifestation ?

: C'est la preuve de l'existence d'une dictature.

- Est-ce à dire que le gouvernement veut spolier plusieurs Ivoiriens de leur nationalité en voulant leur faire acheter la carte d’identité nationale à 5000 FCFA ? Que cache cette stratégie ?

: Je n'en sais rien mais je sais que la majorité des Ivoiriens souhaitent la gratuité.

6-Telle qu’elle est présentée, la nouvelle CEI met-elle les Ivoiriens à l’abri d’une autre crise postélectorale ?

: Au contraire, la nouvelle CEI prépare une crise postélectorale pire que la première. Au lieu d'une réforme, il y a eu une recomposition et une très mauvaise recomposition. En outre le processus n'a pas été inclusif.

Boigny.net : Peut-on dire qu’il n’y a aucun remord pour les 3000 morts de la dernière crise en Côte d’Ivoire ?

: Certainement pas pour ceux qui sont au pouvoir actuellement.

Selon-vous, pourquoi la réconciliation tarde-t-elle ?
La réconciliation tarde parce qu'il n'y a pas de volonté réelle. Pour qu'il y ait réconciliation, Il faut un cadre d'échange INCLUSIF. Pour que ce cadre soit effectif, il faut beaucoup de volonté politique pour : - libérer le Président Gbagbo, acteur incontournable de la réconciliation - Libérer les prisonniers politiques et créer ce cadre d'échange inclusif avec les acteurs réellement représentatifs.

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