Proposition de la dernière chance du Panel de l’Union africaine à Addis Abeba, sur la crise ivoirienne : « C’est une proposition inacceptable », selon Affi N’Guessan

Le 10 mars 2011 par IvoireBusiness – Le président du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N’guessan , a rejeté jeudi a Addis Abeba, la proposition de sortie de crise en Côte d’Ivoire proposée par le Panel

Alcide Djédjé et Affi N'guessan, le 10 mars 2011 à Addis Abeba.

Le 10 mars 2011 par IvoireBusiness – Le président du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N’guessan , a rejeté jeudi a Addis Abeba, la proposition de sortie de crise en Côte d’Ivoire proposée par le Panel

de haut niveau composé de chefs d’Etat de l’Union africaine.
Selon lui, la proposition faite par le panel est inacceptable et est de nature à précipiter une reprise de la guerre civile en Côte d’Ivoire, sans que ces dites propositions n’aient encore été dévoilées.
En effet le panel de cinq chefs d'Etat n'a pas rendu publique ses conclusions, réputées "contraignantes", qu'il devait adopter pour tenter de mettre fin à la crise née de l'élection présidentielle contestée du 28 novembre en Côte d'Ivoire, confirmant la thèse d’une proposition anachronique à contre-courant véhiculée par le camp Gbagbo affirmant que Ouattara serait le vainqueur de l’élection présidentielle.
C’est la raison pour laquelle Affi N’Guessan a déclaré à l'issue d'une consultation avec les membres de ce panel, réunis depuis mercredi au siège de l'UA, que "Malheureusement, nous avons constaté que le panel de haut-niveau s'est contenté de reprendre ce que nous savons déjà. Le panel est dans l'incapacité de nous donner les arguments qui fondent cette décision"
Pour lui les conclusions du panel reposent sur du faux et sur ce qui est déjà connu de tous.
"(...) Nous continuons la fuite en avant. Tout le monde s'appuie sur l'annonce du haut-représentant de l'ONU (en Côte d'Ivoire, Choi Youg-Jin)", a-t-il estimé, en référence à la reconnaissance par l'ONU de la victoire de M. Ouattara. "Mais si cet élément était faux? S'il ne reflétait pas la réalité?" a-t-il précisé.
M. Affi a enfoncé le clou en disant que le panel parachevait par son attitude, le coup d’Etat manqué du 19 septembre 2002, et faisait le lit d’une guerre civile en Côte d’Ivoire..
"Si cette initiative ne débouche pas sur des propositions pertinentes et irréfutables, suffisamment convaincantes, nous craignons que l'UA contribue en quelque sorte à parachever le coup d'Etat entamé en 2002, et qui s'est mué en coup d'Etat électoral à travers les dernières élections présidentielles".
"Nous craignons qu'en accompagnant ce coup d'Etat là, l'Afrique, l'Union Africaine ne contribuent a aggraver la situation et être comptables d'une éventuelle guerre civile qui pourrait avoir lieu parce que la population n'aurait pas été convaincue de la pertinence de ce choix", a-t-il menacé.
L’après-midi, place sera faite aux conclusions du Conseil de paix et de sécurité de l'organisation continentale, qui réunit 15 pays africains, dont six représentés jeudi par leur président.
Les réunions d'Addis Abeba sont largement considérées comme l'ultime chance laissée à la diplomatie pour résoudre la crise ivoirienne et écarter la menace d'une guerre civile, dans laquelle s'enfonce inexorablement la Côte d'Ivoire.
Pourront-elles contribuer à ramener la paix en Côte d’Ivoire ? Sans être pessimiste, nous pouvons en douter. Trop de signes militent en faveur de cette thèse.
Nous y reviendrons.
Christian Vabé