Procès Gbagbo: Faire enfin entrer la justice dans le prétoire le 31 mars 2021 ! Par Raphaël DAGBO

Par Ivoirebusiness/Débats et Opinions - Faire enfin entrer la justice dans le prétoire le 31 mars 2021 ! Par Raphaël DAGBO Président de l’Association des Amis de Laurent Gbagbo.

Le Président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé à La Haye. Photomontage d'illustration.

Le 05 décembre 2011 le monde entier médusé est témoin de la première
audience dite de comparution initiale du Président Laurent Gbagbo à la Cour
Pénale Internationale.

C’est le premier acte de cette forfaiture judicaire
qui venait ainsi ponctuer le parcours chaotique et honteux de l’enlèvement
et le transfèrement nocturnes d’un homme qui, peu d’années auparavant,
avait parcouru une partie du monde pour éviter que son pays implose.

Ce 05 décembre 2011, le Président Laurent Gbagbo s’est montré très affecté
à juste titre, par les conditions de sa détention dans le nord de son pays
et surtout celles de son transfèrement. Il est pourtant resté digne, serein
et déterminé lorsqu’il a pris la parole en ces termes :

« si on
m’accuse, c’est qu’on a des éléments de preuve ; donc je comparais et
je vais voir ces éléments de preuve. Je vais les confronter à ma vérité
à moi et puis vous jugerez. »

En fait d’éléments de preuve, il n’en n’eut point au terme de
quasiment 8 ans de procédures et de procès ou plus exactement de semblant
de procès.

La pièce de ce mauvais théâtre était si humiliante pour une
justice internationale tournée en ridicule, que le 15 janvier 2019, la
chambre de première instance acquitta purement et simplement le Président
Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé en les blanchissant de
toutes les charges grossièrement fabriquées dont ils avaient été affublés.

Au lieu de s’en tenir à ce résultat logique au demeurant et au
terme duquel le néant venait d’accoucher d’un rien sidéral, madame la
procureure Fatou Bensouda cru devoir interjeter appel de cette décision.

Huit ans durant, elle n’avait pourtant pas su ou pu présenter la moindre
preuve pour étayer de manière convaincante au-delà de tout doute
raisonnable, les accusations fantaisistes qui constituaient son dossier.

Pendant ce temps où elle s’amusait ainsi à cette méchante distraction,
les vrais criminels de la crise postélectorales se grisaient de leur
liberté imméritée. En formulant cet appel, l’accusation s’est
arcboutée sur des peccadilles de forme pour demander-excusez du peu- la
reprise ou la continuation de ce vaudeville grotesque et cynique.

C’est le lieu de se souvenir de la déclaration du Président Laurent Gbagbo à la fin
de l’audience de confirmation des soi-disant charges en 2013 par cet
oxymore : « c’est parce que j’ai respecté la constitution que l’on
m’a amené ici…, je suis là…, mais je compte sur vous. »

Nous savons que bien souvent, les institutions internationales habillent plus
ou moins habilement les rapports de forces économiques et militaires entre
les Etats avec des pseudo-règles qui heurtent l’intelligence.

Mais ici, il s’agit de prendre une décision pour donner à la paix une chance de
s’imposer dans un pays où depuis 1969, la guerre rampante a causé des
centaines et des milliers de morts. Il s’agit de redonner un espoir à des
générations entières dont la formation et l’avenir ont été sabotés
pour faire aujourd’hui de leur éducation l’une des plus mal classées au
monde.

Il s’agit de faire que la justice redevienne un instrument de paix
et de concorde entre les filles et les fils de cette nation meurtrie. Une
vraie justice n’a-t-elle pas pour vocation à protéger la paix et à
donner aux faibles des raisons de ne pas désespérer de l’Humanité ?

Si la politique ne se fait pas avec de bons sentiments, la justice doit donc en
être la vigie résolue et inlassable, pour que les rapports entre humains
demeurent à la hauteur des êtres pensants que nous sommes.

Mesdames et Messieurs les juges de la chambre d’appel de la CPI, ce 31 mars
2021, vous avez à nouveau une chance de corriger cette dérive monumentale
dans laquelle ce qui n’a pas d’autre nom que de la délinquance politique
a entrainé cette institution judiciaire que vous avez l’honneur de servir.

Vous avez l’occasion ultime de faire revenir dans le prétoire la justice ;
celle des faits et des preuves pour créer l’espoir en confirmant
l’acquittement et la mise en liberté totale et définitive du Président
Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé qui ont tout donné pour la
paix en Côte d’ivoire.

Vous pouvez le faire ; alors faites-le s’il vous
plaît ! Vous donnerez ainsi aux Ivoiriens une clé de leur indispensable
réconciliation. Mais vous réconcilierez également votre institution la CPI
avec la noblesse attachée à la JUSTICE et qui a présidé à la création
de cette juridiction.

Par Raphaël DAGBO
Président de l’Association des Amis de Laurent Gbagbo