Présidentielle 2020/KKS persiste et signe : Le scrutin ne peut se tenir à la date du 31 octobre 2020

Par Ivoirebusiness - Présidentielle 2020/KKS persiste et signe. Le scrutin ne peut se tenir à la date du 31 octobre 2020.

Konan Kouadio Siméon (KKS) Président de la conférence des Présidents Consensus pour le Changement, la Réconciliation et la Paix (CNCRP).

Conférence du 07/07/20
Déclaration liminaire

Mesdames et messieurs, Honorables invités, Chers amis de la presse,
Comme toujours, c’est pour moi un honneur de me retrouver devant vous pour évoquer la situation sociopolitique de notre cher pays, la Côte d’Ivoire. Mais aujourd’hui, je ne suis pas seul. Comme vous le constatez, je suis encadré d’honorables homologues, Présidents de divers associations et mouvements citoyens. Aussi, voudrais-je en leurs noms, vous saluer et vous remercier pour l’honneur que vous avez bien voulu nous faire par votre présence nombreuse ce matin.

Permettez-moi également de saluer la présence si distinguée et si encourageante des éminentes personnalités qui ont bien voulu répondre à notre invitation. J’ai nommé :
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Honorables invités, mesdames et messieurs les journalistes,
Comme indiqué sur votre lettre d’invitation, nous sommes réunis ce jour en ce modeste lieu pour une double cérémonie et peut-être serait-il plus juste de dire plutôt pour une cérémonie en deux phases ou en deux articulations.

Dans un premier temps, nous procèderons à la présentation de la plateforme sous la bannière, de laquelle nous agissons ce jour, suivie immédiatement, dans un second temps, d’une conférence de presse dite par votre serviteur, sur le thème :

Présidentielle 2020 : Pourquoi le scrutin ne peut se tenir à la date constitutionnelle du 31 octobre 2020 ? Quelle solution ?
Tout cela, rassurez-vous, pourra tenir en un maximum de 1h30mn si vous le voulez bien, bien-sûr.
Honorables invités, mesdames et messieurs,

Ce n’est un secret pour personne et encore moins pour vous, notre pays est à nouveau, comme c’est le cas malheureusement pour chaque élection depuis une trentaine d’année, à la croisée des chemins. Comme un sort qui s’acharne impitoyablement sur la côte d’ivoire, les sempiternelles querelles politiciennes qui ont toujours conduit à la division du peuple et à la tragédie nationale sont depuis quelques mois des plus vives.

Froidement, les ingrédients et conditions similaires et typologiques de toutes nos graves crises et notamment de la guerre postélectorale de 2010 se mettent allègrement, inexorablement et inéluctablement en place. Les partis politiques de part et d’autre gonflés à bloc s’organisent, disons-le tout net, se rangent en ordre de bataille.

Devant cette situation des plus préoccupantes qui plonge les populations à nouveau dans la psychose et l’angoisse, et suite aux consultations dont je vous ai fait la promesse l’ors de ma conférence de presse du 31 juillet 2018, des organisations de la société civile, mouvements et partis politiques, ainsi que des citoyens épris de paix, ont bien voulu entendre mon appel incessant et insistant à l’union et au consensus national pour la réconciliation nationale et la paix véritable dans notre beau pays.

Ainsi, après plusieurs mois de maturation, nous avons l’honneur de vous présenter ce jour 07 juillet 2020, la nouvelle plateforme citoyenne dénommée : Consensus National pour le Changement, la Réconciliation et la Paix, en abrégé, CNCRP.

A présent, avec votre permission, j’invite le secrétaire général à nous donner lecture de l’acte de mise en place de la plateforme CNCRP.

Honorables invités, mesdames et messieurs les journalistes,

Ainsi prend fin la présentation de la plateforme citoyenne Consensus National pour le Changement et la Paix en abrégé, CNCRP, plateforme avec laquelle vous devez désormais compter. Retenez donc qu’à équidistance des plateformes politiques EDS, CDRP et RHDP figure désormais le CNCRP avec pour cheval de bataille la réconciliation nationale.
Je vous remercie.

A présent, nous arrivons à notre conférence de presse.

Mesdames et messieurs, Honorables invités, chers amis journalistes,

Il y a deux ans, le 31 juillet 2018, à l’occasion de la conférence que j’eue l’honneur de prononcer devant vous à la maison de la presse, et me fondant sur les vives tensions nées du divorce des alliés mais également et surtout, des débats autour des élections locales à venir, j’attirais l’attention de la nation sur les risques d’un développement regrettable de la situation.

J’en appelais alors de façon impérieuse et urgente au dialogue et à la concertation nationale pour un consensus minimum à l’effet de préserver la paix sociale. Ce jour-là, j’évoquais pour la première fois très officiellement l’idée d’une transition démocratique consensuelle en Côte d’Ivoire.

Deux mois plus tard, le 03 aout 2018, les menaces se précisant, j’ai dû remettre le couvert à travers le thème : Réconciliation nationale, stabilité politique et paix sociale à l’épreuve des Echéances électorales et des intrigues politiciennes : Le nécessaire consensus pour une transition démocratique vers une Côte d’Ivoire réconciliée, paisible et prospère pour tous.
Le 08 aout 2019, je suis encore monté au créneau pour insister et pour vous donner les raisons profondes de l’impérative nécessité d’une transition en ce moment de l’histoire de notre pays, et ce, à travers le thème :

Nécessité d’une transition démocratique consensuelle en Côte d’Ivoire : les raisons.

Aujourd’hui, je suis devant vous à nouveau, avec les amis, pour faire avec vous le constat de l’impossibilité de tenir l’élection présidentielle à la date du 31 octobre 2020, comme le prévoit pourtant la constitution, et réitérer nos recommandations pour éviter la confrontation fratricide et le chaos à la Côte d’Ivoire. D’où le thème :

Présidentielle 2020 : Pourquoi le scrutin ne peut se tenir à la date constitutionnelle du 31 octobre 2020 ? Quelle solution ?

Comment peut-il ainsi affirmé tout de go que l’élection ne se tiendra pas le 31 octobre ? Qu’en sait-il pour être si affirmatif ? Que prépareraient-ils donc ?

Voilà quelques questions qui peuvent frénétiquement surgir de l’esprit en entendant les premiers mots de cette conférence. Rassurez-vous, nous ne préparons rien du tout, si ce n’est l’offre de nos bons offices pour le rassemblement et la réconciliation des filles et fils de la côte d’Ivoire. Qu’est-ce que j’en sais pour être si affirmatif ? Pas plus que vous savez. Mais tranquillisez-vous, je suis là pour partager avec vous les éléments qui fondent cette affirmation.

Présidentielle 2020 : Pourquoi le scrutin ne peut se tenir à la date constitutionnelle du 31 octobre 2020 ? Quelle solution ?

Mesdames et messieurs,

En dehors de toutes les incertitudes liées au lourd contexte sociopolitique de notre pays, et au processus électoral manifestement laborieux avec comme accord parfait entre l’opposition et le pouvoir, le désaccord parfait sur toutes les étapes, La raison irrécusable et non polémique qui rend impossible la tenue de l’élection à la date du 31 octobre 2020, en l’état actuel de notre loi, est d’ordre purement juridique, matériel et technique.

En effet, au terme de la nouvelle loi ordonnancée par le Président de la République le 10 avril 2020, le code électoral institue un système de parrainage citoyen et prescrit que :

- Article 51 « …. le candidat à l’élection présidentielle doit être parrainé par une liste d’électeurs représentant un pour cent (1%) de l’électorat local, dans au moins cinquante pour cent (50%) des districts autonomes et régions »

- Article 52 « le délai de réception des candidatures expire 60 jours avant le scrutin » c’est-à-dire donc le 31 août 2020.
- Article 56 « le Conseil constitutionnel arrête et publie la liste définitive des candidats quarante-cinq (45) jours avant le premier tour du scrutin.
- Le Président de la CEI prévoit la liste électorale définitive fin septembre.

Analysons de plus près ce que ces articles du code électoral ivoirien nous disent. L’article 52 demande au candidat d’avoir à déposer son dossier de candidature au plus tard le 31 août 2020. Lequel dossier doit comprendre une liste d’lecteurs dont le fichier ne sera connu que fin septembre. En d’autres termes, les articles 51 et 52 demandent au candidat d’avoir à déposer au plus tard le 31 août 2020 son dossier de candidature qui doit comprendre une liste d’électeurs dont le fichier ne sera connu que le 30 septembre selon le Président.

Comment savoir qui sera effectivement électeur ou pas pour solliciter son parrainage quand le fichier des bienheureux électeurs n’est pas encore connu ?
Et même si l’on demandait aux pauvres candidats d’aller chercher leurs parrains à l’aveugle, combien de temps leur accorderait-on, vu que nous sommes aujourd’hui à moins de deux mois de la date butoir pour le dépôt des candidatures et que vraisemblablement et comme à l’accoutumée, le décret appelant au dépôt des candidatures n’interviendra certainement pas avant fin juillet/début août ? Serait-ce là le véritable sens du ‘’tout est bouclé’’ ?

Au Sénégal où ce système a été expérimenté à la dernière élection présidentielle avec les troubles et les résultats que nous savons, il avait été au moins prévu une période de campagne pour la collecte des parrains qui a duré près de 4 mois avant le dépôt des candidatures.

Mesdames et messieurs les journalistes,
Voici les dispositions inopérantes de l’ordonnance portant nouveau code électoral qui rend juridiquement, matériellement et techniquement impossible la tenue du scrutin à la date du 31 octobre 2020. Quand on décide d’instituer le parrainage citoyen, on légifère conséquemment.

La cause étant désormais entendue, comment fait-on ? Quelle solution ?
Honorables invités, mesdames et messieurs,

Vous l’aurez remarqué dans la formulation de cette interrogation, nous n’en voyons pas deux, pour nous, l’unique solution qui s’impose maintenant à nous tous, c’est la transition, la transition démocratique, consensuelle et inclusive.

Chers compatriotes,
Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Arrêtons la pratique de la politique du l’Autruche qui tend à tout nier y compris l’évidence. Levons la tête et regardons en face la vérité. La vérité est que nous ne pouvons pas continuer ainsi, en fonçant tête baissée vers l’implosion. Ouvrons les yeux et regardons autour de nous et nous comprendrons que nous ne pouvons pas nous permettre une nouvelle crise majeure dans ce contexte sous régional explosif où, pêchés sur les hauteurs septentrionaux, les yeux rivés sur notre pays, les vautours et autres terroristes de tout poil et de tout acabit explorent la moindre fumée pour fondre sur nous comme sur leur proie. Les récentes attaques qui ont si tragiquement endeuillé la nation ne sont-elles pas là pour nous faire prendre conscience du danger ?

Chers compatriotes,
Les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Souvenons-nous :
- 1995, élection sous fond d’exclusion, mandat d’arrêt, emprisonnement de responsables politiques, vive tension. Résultat, coup d’Etat.
- 2000, élection calamiteuse sous fond d’exclusion. Résultat, rébellion décennale
- 2010, élection sans désarmement ni des cœurs ni des bras, guerre de clans. Résultat, guerre post-électorale.
- Aujourd’hui, à quelques 3 mois de l’élection, aucun consensus sur aucune étape du processus électoral, la CEI est récusée par les opposants, la liste électorale en confection est déjà contestée d’avance, de nombreux prisonniers politiques et militaires, de nombreux exilés, des mandats d’arrêt à l’encontre de leaders politiques et militaires.

Chers compatriotes, Mesdames et Messieurs, chers journalistes,

Je vous le répète aujourd’hui encore dans les mêmes termes qu’à ma dernière conférence le 08 août 2019.
La longue nuit noire que notre pays traverse depuis trois décennies avec la série ininterrompue de crises aux conséquences dévastatrices et les affres subies par nos populations à l’occasion de la crise postélectorale de 2011, ne nous autorisent guère la moindre légèreté ou imprudence, ni la moindre naïveté dans l’analyse et l’appréciation des faits et contextes à nous proposer.
Le moment est venu de marquer une halte pour mettre un terme définitif à ce malheureux sort qui a trop duré.

C’est pourquoi, au nom de la plateforme Consensus National pour le Changement, la Réconciliation et la Paix, je lance à l’endroit de tous les acteurs de la société politique et civile et à toutes les forces vives de la nation, un appel à l’union, au dialogue et à la concertation nationale inclusives afin de dégager un consensus national pour la mise en place de la vitale transition, aux fins de :

- éviter à la Côte d’Ivoire une autre crise post-électorale meurtrière comme en 1995, en 2000 et en 2010 ;
- réunir les conditions d’impartialité nécessaires pour une véritable réconciliation nationale (entre les filles, les fils et les habitants de la Côte d’Ivoire) afin de travailler à l’avènement de la paix durable ;
- restaurer les fondements de l’Etat de droit et de la démocratie ;
- restaurer les valeurs qui fondent notre société, la société ivoirienne ;
- rebâtir la nation autour d’un nouveau contrat social (nouvelle constitution) ;
- créer les conditions d’une élection, équitable, juste, sincère et crédible, pour tous.

Election d’accord, mais la réconciliation d’abord, c’est notre credo. Conscientiser et sensibiliser à la compréhension de cette cause vitale pour la nation, c’est la mission que s’assigne Consensus National pour le Changement, la Réconciliation et la Paix en Côte d’Ivoire.

Vive la réconciliation,
Pour que vive la Côte d’Ivoire fraternelle, paisible et prospère,

Je vous remercie.

Fait à Abidjan, le 07 juillet 2020

Konan Kouadio Siméon (KKS)
Président de la conférence des Présidents Consensus pour le Changement, la Réconciliation et la Paix (CNCRP).