Présidentielle 2020/ Stéphane Kipré dévoile la position de l'UNG: « la priorité n’est pas aux élections mais à la réconciliation »

Par Ivoirebusiness - 12 ans de L’UNG/ Stéphane Kipré, Pdt du parti, dévoile sa position concernant 2020 « la priorité n’est pas aux élections mais à la réconciliation nationale ».

Stéphane Kipré, président de l'union des nouvelles générations.

L’union des nouvelles générations fête aujourd’hui ses 12 ans d’existence, a-ton appris dans un message du président Stéphane Kipré transmis à Ivoirebusiness.
Dans ce message, le président de l’UNG rappelle que la priorité pour son parti n’est pas aux élections mais à la réconciliation nationale pour éviter de revivre le cauchemar de 2010.
Ci-dessous, le texte intégral de sa déclaration.

12ème ANNIVERSAIRE DE L’UNION DES NOUVELLES GÉNÉRATIONS : DECLARATION DU PRÉSIDENT STÉPHANE KIPRÉ

Camarades responsables du parti,
Chers militants,

Aujourd’hui 25 juillet 2019, notre parti célèbre son 12ème anniversaire. Il y a en effet 12 ans, nous étions une dizaine à nous réunir pour créer ce parti. Nous n’étions pas des professionnels de la politique mais nous étions convaincus qu’il fallait absolument penser la Côte d’Ivoire autrement et nous préparer à faire face aux défis à venir. Nous rêvions de bâtir la Côte d’Ivoire des nouvelles générations et pour cela, nous avons réfléchi à un projet ambitieux à proposer aux ivoiriens. Aujourd’hui, grâce à votre acharnement au travail, à votre foi en une Côte d’Ivoire nouvelle, nous sommes des millions de par le monde à partager cette ambition.

Cependant, que n’avons-nous pas entendu ! L’on nous prédisait une mort prématurée ;mais 12 ans après, nous sommes là, contribuant dans les conditions qui sont les nôtres, à la vie politique de notre pays. Ces 12 années n’ont pas été de tout repos. Nous avons connu les affres de l’exil et de l’emprisonnement. Nous avons pris des coups, beaucoup de coups et pas seulement de là où nous les attendions mais jamais nous n’avons renoncé à servir notre pays. Nous avons tenu ferme, convaincus que nous n’avions pas le droit de renoncer à notre rêve pour le pays. Pendant ces 12 années, nos liens se sont raffermis au point qu’au-delà de partager un idéal commun, nous sommes devenus une famille.

Oui, chers amis, comme vous le savez, notre pays traverse une situation politique inédite depuis la tentative de coup d’état de 2002 qui s’est muée en rébellion et la crise post-électorale de 2010. Cette situation nous a contraints à prendre des décisions souvent difficiles mais nécessaires parce que nous croyons que l’essentiel à sauvegarder reste d’abord notre pays. En effet, comment proposer un projet quand notre pays est attaqué dans ses fondements et que les acquis démocratiques sont menacés ? Cette situation d’urgence nous a amené très souvent à taire notre ambition pour servir une cause bien plus importante : celle du retour à la paix dans notre pays.

Comment aurions-nous pu rester insensibles à la détresse des millions d’exilés et la souffrance des centaines de prisonniers politiques ? C’est pourquoi quand il a fallu aider à alléger un tant soit peu la souffrance de nos compatriotes dans cette situation, notre parti a répondu présent. Nous avons porté assistance sans forcément médiatiser toutes ces actions, persuadés que nous ne faisions que notre devoir. Dans un pays comme le nôtre où la souffrance des populations est de plus en plus perceptible, nous ne pouvions trahir notre peuple en fermant les yeux sur ses difficultés.

Mais bien plus, quand il s’est agi de se mobiliser démocratiquement pour décrier certaines mesures du pouvoir, nous avons été là. Nous avons été de tous les manifestations pour réclamer le retour à la démocratie. Cela nous a encore valu des emprisonnements et des départs en exil mais comme un roseau, nous avons plié sans jamais rompre. Nous avonsété de tous les combats, et les victoires remportées sont aussi les nôtres.

En même temps, nous avons été fortement présents sur le terrain de la critique constructive et de la proposition concernant la gouvernance actuelle. Même s’il y avait peu de chances que le pouvoir en place, enfermé dans ses certitudes, nous écoute, nous avons fait notre part. nous avons proposé un dialogue politique inclusif afin de totalement régler la question de la réconciliation nationale. Nous avons dénoncé la cherté de la vie et le chômage endémique des populations tout en proposant des solutions pour les juguler ; en vain.

Le refus du pouvoir de prendre en compte les critiques nous a désolés parce que nous avons les solutions. Nous avons pris le temps de la réflexion afin de trouver le remède à chaque mal qui mine notre pays. Nous sommes convaincus que la banque de l’entreprenariat que nous proposons est la panacée au chômage de notre jeunesse. Nous restons persuadés que la provincialisation contenue dans notre projet de société permettra de régler les disparités régionales au niveau du développement. Si nous faisons la promotion des unités de santé mobiles à travers tout le pays, c’est parce que nous savons qu’elles viendront au secours des populations défavorisées qui vivent en dehors des grandes villes et en campagne. Oui, nous avons pensé la Côte d’Ivoire ! Oui nous avons un projet pour la Côte d’Ivoire !

Camarades responsables du parti,
Chers militants,

Au moment où nous célébrons cet anniversaire, nous pouvons être fiers du chemin parcouru et notre part active dans la vie politique et sociale de notre pays. Cependant plusieurs questions restent encore d’actualité face au refus du pouvoir d’accepter un dialogue sincère avec l’opposition et la société civile. La situation est d’autant plus inquiétante que la fièvre électorale s’empare encore de notre pays alors que rien n’a été fait pour soigner les stigmates de la crise de 2010.

En dépit de nos appels à la sagesse, le pouvoir s’est entêté à faire entériner une Commission Électorale non indépendante parce que déséquilibrée fortement en sa faveur. Comment ne pas évoquer les questions sécuritaires et la circulation ahurissante des armes qui troublent la quiétude de nos populations ?

Alors que tous les acteurs sérieux appellent à un consensus autour des organes en charge des élections, M. Ouattara et son pouvoir préparent un passage en force confessant ainsi que leur gestion n’a pas répondu aux attentes des Ivoiriens.

Et c’est pourquoi nous devons continuer de notre battre pour faire comprendre aux uns et aux autres que la priorité n’est pas aux élections mais à la réconciliation nationale pour éviter de revivre le cauchemar de 2010.

Nous prêchons la réconciliation parce que nous aimons notre pays et que nous ne voulons plus le voir se déchirer. Nous militons en faveur de la réconciliation parce qu’il n’y a quelle qui permettra d’installer un climat politique et social apaisé propice afin que chaque parti propose ses solutions aux Ivoiriens.

Et justement à propos de cette réconciliation voulue par la majorité des Ivoiriens, l’acquittement du président Gbagbo, notre leader se présente comme un signe, une deuxième chance offerte aux fils de ce pays pour se retrouver et se parler.

Camarades responsables du parti,
Chers militants,

Si nous nous battons pour la réconciliation nationale, c’est parce que nous devons être présents lors des élections générales de 2020. Il est en effet temps pour nous de confronter notre vision de la Côte d’Ivoire à l’avis de nos compatriotes et c’est pourquoi le thème de cette célébration : « Perspectives à l’orée des élections de 2020 : Forces, faiblesses, et défis de l’Union des Nouvelles Générations »est à propos.

Les défis sont en effet nombreux mais nous saurons trouver ensemble les voies et moyens de les surmonter comme nous l’avons toujours fait. Si nous avons décidé de consacrer ce 12ème anniversaire à la réflexion, c’est parce qu’ensemble, nous nous préparons à relever de grands défis. Bientôt, nous entamerons une grande tournée nationale pour aller à l’écoute des populations et partager encore leur quotidien. Bientôt, nous nous retrouverons !

Chers amis, certains ne voient l’Afrique que sous le prisme des guerres, des massacres, des coups d’État, des crises politiques et sociales, dictatures, maladies, immigration, etc. Mais nous sommes un continent en pleine mutation.

Partout sur le continent, des femmes et des hommes luttent pour leurs droits et leur dignité, des associations à caractère civique se multiplient, des expériences démocratiques se prolongent, les créateurs, les artistes et les artisans font preuve d’une formidable vitalité, les sociétés de plus en plus urbanisées bougent, se transforment et se projettent avec confiance vers l’avenir. Le développement rapide des technologies de l’information et de la communication révolutionne les rapports sociaux et impactent la vie politique.

C’est à cette Afrique que nous devons appartenir. Celle qui est consciente que le chemin sera long et difficile mais qui ne plonge pas dans un pessimiste paralysant. Nous devons être de l’Afrique qui ose. Cette Afrique est celle de notre génération et il nous faut absolument la porter.

Continuons de croire en notre rêve commun parce qu’un jour nouveau va se lever sur la Côte d’ivoire. Et en prévision de ce jour, nous devons nous tenir prêts à jouer notre partition. Nous sommes la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui mais nous sommes surtout celle de demain.

Camarades responsables du parti,
Chers militants,

Je voudrais conclure mes propos en souhaitant à chacun de vous un heureux 12ème anniversaire. Que la conviction qui nous a animé depuis le début ne nous quitte jamais. Continuons d’être un parti politique à l’écoute des aspirations profondes des populations. Parce que c’est tout ensemble que nous porterons la Côte d’Ivoire des nouvelles générations sur les fonds baptismaux.

Vive la Côte d’Ivoire !
Vive l’Union des Nouvelles Générations !
C’est Dieu qui est fort !

Stéphane Kipré
Président de l’Union des Nouvelles Générations