Présidentielle 2020: guerre des Titans entre Gon et Hambak en Côte d’Ivoire

Une véritable guerre des Titans se livre actuellement entre Amadou Gon Coulibaly et Hamed Bakayoko pour la conquête de l’héritage politique d’Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, sur fond de course vers la présidentielle 2020. Notre enquête sur le champ de bataille.

Je vous avais annoncé que le RHDP, comme un château de cartes, s’écroulerait. Les mêmes incrédules m’ont diffamé allant jusqu’à m’injurier. Aujourd’hui, tout le monde se rend compte de cette vérité implacable : rien ne va au sein du RHDP. Et Chris Yapi a une fois de plus eu raison.

Les ambitions de ses suiveurs ont pris le pas sur leur désir de fidélité au Président Ouattara. En effet, ADO n’est plus ce qu’il était en 1999, quand tout le Grand nord l’idolâtrait presque. À quelques mois de la fin de son mandat, ADO est de plus en plus démystifié, contesté et isolé. Le rang de ses fidèles s’est clairsemé. La paranoïa s’est emparée de ses derniers fidèles et fait rage.

Aujourd’hui, ADO lui-même n’a réellement confiance qu’en Téné Birahima Ouattara (Photocopie) son jeune frère et Amadou Gon. Dans le cas de Gon, il faut dire que les deux hommes se tiennent désormais. L’un ayant besoin de l’autre. Il a une confiance obligatoire envers Gon afin que ce dernier le protège demain.
Quant à Hamed Bakayoko, il y a bien longtemps qu’il lui a retiré sa confiance et ce, malgré les apparences.
En fait, Hambak a juste été utilisé pour faire le sale boulot pour le clan Ouattara. Et Hamed Bakayoko y est allé tête baissée détruisant au passage Guillaume Soro. Une fois Soro parti, la vraie guerre des titans a aussitôt débuté comme il fallait s’y attendre. Cette bataille est dans sa phase active.

Comme Guillaume Soro, Hamed Bakayoko n’a pas vu venir les coups. Jusqu’au bout, il pensait et espérait qu’à la dernière seconde ADO se raviserait et le choisirait comme candidat du RHDP pour la présidentielle de 2020. Il faut dire qu’ADO avait laissé entrevoir à mi-mots à chacun de ses fidèles qu’il n’avait pas encore arrêté son choix et que chacun avait sa chance. Et chacun y croyait.

Un soir, au cours d’une beuverie, alors que sa compagnie de zélateurs était réunie, Hamed Bakayoko fit la réflexion suivante : « Vous, savez, je connais le Président Ouattara mieux que quiconque. S’il expose Gon comme ça, c’est qu’il veut le livrer en pâture à la vindicte populaire. Il ne peut donc pas être son choix réel. Vous verrez qu’à la dernière minute, je serai le joker qu’il choisira, car Gon sortira impopulaire de cette course ! » Et de poser la question suivante : « Alors selon vous, qui d’autre vous voyez au RHDP qui a la confiance d’ADO pour être candidat ? » Et tous les compères répondirent en chœur : « C’est toi Hambak ! Hambak Président ! »
Heureux, le champagne pouvait couler à flots jusqu’au petit matin. La joyeuse compagnie convaincue ne rêvait désormais que de la présidentielle 2020.

Ce qu’Hambak ignorait, c’est que la candidature de Gon était fixée définitivement depuis belle lurette. Mieux, pour une fois, au lieu d’être l’expert en espionnage, Hambak se faisait espionner et son entourage était infiltré par le camp adverse. Et ses commérages parvenaient au Président qui demandait de la patience à Gon.

Hamed Bakayoko a toujours méprisé Amadou Gon. Il le trouve petit joueur, impopulaire et pas du tout politique. Grossière erreur !
Dans l’entourage de Gon, il y a des personnes lucides qui ne se sont jamais trompées sur la nature d’Hamed Bakayoko. Ils n’ont jamais eu confiance en lui. C’est le cas par exemple du Ministre Koné Amadou en charge des transports qui a toujours mis son oncle en garde ou encore Adama Bictogo qui ne s’est jamais trompé sur le compte d’Hambak. N’évoquons pas le stratège de la famille, le nommé tonton Madou qui est l’homme des solutions radicales. Tous demandaient à Gon de plutôt chercher un rapprochement discret avec Soro, son frère du bois sacré.

Quand finalement, comme un couperet, le Président Ouattara annonça sa décision du choix de Gon, ce fut un terrible choc, un véritable « goumin » pour Hamed Bakayoko. Est-ce ce goumin qui l’a rendu fragile au Covid-19, lui le solide gaillard ? Toujours est-il que le malade imaginaire (puisqu’on sait maintenant qu’il n’a jamais été malade), Hamed Bakayoko n’avait pas les moyens de s’opposer au choix du Président Ouattara.

Dans cette bataille des deux titans du RHDP, il faut le dire, Amadou Gon s’est semble-t-il mieux préparé (peut-être parce qu’il était dans le secret des dieux) et pourrait l’emporter. Pourquoi ? Parce que dans son combat aveugle pour être LE candidat, Hambak a fait trop de mal à bien des personnes et parfois inutilement. Il faut dire aussi qu’ADO a tout fait pour l’exposer comme l’homme de tous les coups tordus. Il a donné de lui une image de voyou, de loubard.

Entretemps, patiemment, le clan Gon le dépouillait et l’isolait de tout.
D’abord au niveau de l’État, on a nommé le Général Vagondo Ministre de la Sécurité. C’est un fidèle parmi les fidèles de Gon pour le contrer et diluer les pouvoirs d’Hambak.
Ensuite, on lui a arraché les Renseignements qui sont depuis confiés à Photocopie qui est un fidèle de Gon et qui protégera toujours les intérêts de son frère aîné ADO.
Puis, la Gendarmerie qui relève du Ministère de la Défense est devenue la chasse gardée du Colonel Ibrahim Gon Coulibaly, jeune frère du PM.
Enfin, à la tête des Forces armées ivoiriennes, le Général Doumbia y a été nommé sur un quiproquo. Hamed Bakayoko pensait le maîtriser par le biais de son frère aîné Zoumana Bakayoko qui fut l’époux de la défunte cadette du Général Doumbia. Ignorant manifestement que ce dernier ne répond que de Téné Birahima Ouattara dit Photocopie.
Alors, que reste-il à Hamed Bakayoko aujourd’hui ? Que de l’esbroufe !

Mais, ce n’est pas terminé. Dans sa région d’origine, il est totalement encerclé par le clan Gon. La nomination d’Amadou Soumahoro à la tête de l’Assemblée nationale a fini de sceller son sort.
En effet, Amadou Soumahoro est le paravent contre le péril d’Hambak et est un fidèle parmi les fidèles de Gon. Les deux familles sont unies par les liens du mariage. Amadou Soumahoro ayant épousé une nièce de Gon du prénom de Binta. Et la mission qui a été confiée à Amadou Soumahoro est claire : éteindre et laminer Hamed Bakayoko dans le Worodougou.
Depuis lors, Amadou Soumahoro s’y attelle avec bonheur en sillonnant le Worodougou flanqué de son épouse Binta pour battre la campagne de Gon. Amadou Soumahoro n’a jamais pardonné à Hamed Bakayoko son arrogance et n’a jamais eu une seule once de confiance en lui. Il l’a toujours traité de grand manipulateur et maître chanteur.

Ce week-end de Pâques a été le théâtre de la phase de belligérance de la bataille que se livre les deux camps dans le Worodougou. Les cadres de la région ont été sommés de déclarer leur appartenance à l’un ou l’autre des camps : Hambak ou Gon.
Lorsque les émissaires d’Amadou Soumahoro sont allés pour faire des dons au nom du Premier Ministre Gon, le clan Hambak a demandé expressément aux populations de boycotter les dons du Premier ministre.
Dans les localités de Dualla, Diarabana, Bobbi, on ne voyait que les hommes de main d’Amadou Soumahoro dont les nommés Vasko de Gama qui est l’homme des affaires occultes, son suppléant Diomandé Vassama et enfin son chargé de mission Idriss Bakayoko alias Christ Polo (embauché à l’Assemblée nationale), obligeant ainsi Hamed Bakayoko à demeurer dans son ranch hollywoodien, fulminant contre tous !

Après les photos de son sacrificateur Awaza publiées dans la presse, Hamed Bakayoko a instruit de convoquer une réunion de crise à Séguéla. Toute sa troupe a répondu présent. Tous étaient réunis, notamment son sacrificateur Awaza Bakayoko devenu célèbre, la famille Bakayoko et alliés. Ordre du jour : Comment renverser la situation mystiquement ? Comment imposer la candidature et assurer la victoire de leur fils comme Président de la République en 2020 ?
Comme il fallait s’imaginer, Awaza le sacrificateur en guise d’introduction à la réunion jura sur tous les grands dieux en ces termes : « Que le tonnerre gronde. Que les éclairs déchirent le ciel. Hamed sera Président, sauf si nos ancêtres, les Bakayoko ne viennent pas de Koro ! Jamais Gon ne passera l’été ! »
C’est vous dire le degré d’animosité qu’il y a entre ces deux clans. Des deux sacrificateurs, l’on a hâte de savoir qui l’emportera. Le dangereux Awaza Bakayoko ou le redoutable Vasko de Gama ? Malin qui saura le dire !

Aux dernières nouvelles, le clan Bakayoko, sous le prétexte de prières, fera de grandes cérémonies cabalistiques à Séguéla ce week-end. Il est prévu des séances de prières mystiques et des immolations de bœufs pour conjurer le sort et faire briller l’étoile de leur fils Hamed Bakayoko. Des missions seront dépêchées sur la terre des ancêtres des Bakayoko à Koro ainsi que dans la sous-région.

Dieu seul sait lequel des camps sortira vainqueur de ce duel. Pour l’instant, Hamed Bakayoko semble en difficulté, victime de la tactique du python.

Par CHRIS YAPI L'enquêteur Tous Terrains
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