Première victoire de Gbagbo à CPI : Gbagbo n’a aucun compte à l’étranger. Ses frais de justice sont donc intégralement payés par la CPI

Le 07 janvier 2012 par IvoireBusiness – « Woody » Laurent Gbagbo est réellement de retour dans l’arène politique bien que cette fois, l’arène soit la CPI.

Laurent Gbagbo.

Le 07 janvier 2012 par IvoireBusiness – « Woody » Laurent Gbagbo est réellement de retour dans l’arène politique bien que cette fois, l’arène soit la CPI.

En effet, il vient de gagner sa première bataille politique devant la juridiction internationale en obtenant finalement d’un greffier de la Cour pénale internationale l’aide judiciaire que réclame depuis trois semaines l’un de ses avocats, Maître Emmanuel Altit. Cela après enquête par les enquêteurs financiers de la CPI qui n’ont pas trouvé des biens à Gbagbo à l’étranger, «auquel des rumeurs jamais confirmées ont notamment prêté des avoirs aux Etats-Unis et en Afrique du Sud», affirme Le Figaro.
En clair, Laurent Gbagbo n’a pas pillé l’économie de son pays en détournant des milliards, et n’a aucun compte bancaire à l’étranger.

Selon Le Figaro, Laurent Gbagbo a été déclaré indigent : «Malgré les investigations engagées dès son transfèrement hors de Côte d’Ivoire, l’enquêteur financier mandaté par la CPI n’a en effet trouvé aucune trace d’avoirs attribuables à l’ex-homme fort d’Abidjan».
«Un examen préliminaire (…) laisse penser, a priori, que le demandeur ne dispose pas de ressources suffisantes pour prendre en charge tout ou partie des coûts de sa représentation légale devant la cour», indique la décision rendue par le greffier Esteban Peralta Losilla. Qui s’empresse de dire que l’aide judiciaire octroyée ne l’est qu’à titre provisoire, la CPI n’ayant pas renoncé à trouver des biens à Gbagbo, «auquel des rumeurs jamais confirmées ont notamment prêté des avoirs aux Etats-Unis et en Afrique du Sud», affirme Le Figaro.
Le fait qu’après plus de cinq semaines d’enquêtes, auxquelles ont évidemment collaboré avec zèle les dirigeants de pays occidentaux – particulièrement de la France, qui «piste» le fondateur du FPI depuis toujours, et qui a accentué son effort lors de l’opération de gel des avoirs des personnalités de son régime –, aucune fortune cachée ni aucun bien immobilier n’aient été découverts, est une victoire pour Laurent Gbagbo, quand on sait que les «biens mal acquis» des présidents africains pourtant amis de la France sont longuement documentés. Et que ses rivaux Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara revendiquent leur riche patrimoine immobilier dans l’Hexagone. Le chef d’Etat le plus détesté par la «communauté internationale» en Afrique serait-il donc un honnête homme ?
Tout porte à le croire. La CPI a donc été contrainte de prendre en charge selon Le Figaro, « la rémunération d’un avocat, d’un assistant juridique et d’un gestionnaire de dossier ainsi que le remboursement des frais engagés par la défense de Laurent Gbagbo à hauteur de 76 000 euros. «C’est un pas dans la bonne direction et nous sommes ravis que le greffe se soit finalement rangé à nos arguments», s’est réjoui Maître Altit. Qui a tout de suite déploré le caractère «manifestement insuffisant» de cette aide, «complètement inadaptée à la mise en place d’une défense effective et réelle dans une affaire de cette importance».
L’essentiel dans cette affaire est que Laurent Gbagbo apparaisse aux yeux de cette communauté internationale prompte à salir son image, comme un homme honnête et un véritable homme d’Etat. Et c’est déjà un acquis considérable pour les futures batailles juridiques à la CPI, qui s’annoncent titanesques.

Catherine Balineau