Présidentielle ivoirienne: un second tour à suspense

Le 05 novembre 2010 par RFI - Le second tour qui se profile en Côte d’Ivoire opposera donc, en principe, Laurent Gbagbo et Alassane

ADO et Gbagbo, en duel au second tour de la présidentielle.

Le 05 novembre 2010 par RFI - Le second tour qui se profile en Côte d’Ivoire opposera donc, en principe, Laurent Gbagbo et Alassane

Ouattara. Avec une inconnue: le comportement des électeurs du troisième homme du scrutin, Henri Konan Bédié. L’ancien président a obtenu lors du premier tour, dimanche 31 octobre 2010, près de 25% des suffrages. Laurent Gbagbo a pour sa part recueilli près de 38% des votes contre 32% pour Alassane Ouattara.
Au vu des résultats provisoires du premier tour livrés par la Commission électorale indépendante, le second tour entre Laurent Gbagbo, 65 ans, et Alassane Ouattara, 68 ans, s’annonce très ouvert. Mais une hypothèque non négligeable doit d’abord être levée : celle des contestations. Car si Henri Konan Bédié est éliminé, son parti, le PDCI, dénonce « une volonté manifeste de tripatouillage des résultats » et exige « le recomptage des bulletins de vote ». Idem pour Albert Toikeusse Mabri, arrivé quatrième - certes très loin derrière HKB - mais qui, lui aussi, conteste les résultats annoncés par la CEI.
Premier enseignement : la carte électorale conserve son ossature traditionnelle. Les bastions d’Alassane Ouattara sont bien chez les Dioulas, au nord de la Côte d’Ivoire (Odienné, Séguéla, Korhogo), où le candidat du RDR affole les compteurs avec des résultats dignes par endroit d’un plébiscite. Ceux d’Henri Konan Bédié demeurent chez les Baoulés, au centre-nord (Yamoussoukro, Daoukro), mais aussi au sud-ouest, dans la région du Bas-Sassandra (San Pedro, Soubré). Ceux de Laurent Gbagbo sont dans l’ouest et le centre-sud (Man, Daloa, Gagnoa), notamment chez les Bétés, ainsi que dans le centre-est, en pays Attié. Avec toutefois des surprises. La conquête par Laurent Gbagbo du pays Agni, dans le Moyen-Comoé et le Sud-Comoé, au sud-est du pays (Abengourou, Aboisso), à la frontière du Ghana. Ou la prise par Alassane Ouattara de la Vallée du Bandama (Bouaké, Katiola), au centre nord - dans les deux cas au détriment du PDCI.