Politique: DECLARATION DE LA CDRP-France SUITE A LA CONDAMNATION DU PRESIDENT DE GPS PAR LA JUSTICE IVOIRIENNE ET LE RETRAIT DE LA COTE D’IVOIRE DE LA COUR AFRICAINE

Par Ivoirebusiness - DÉCLARATION DE LA CDRP-France SUITE A LA CONDAMNATION DU PRÉSIDENT DE GPS PAR LA JUSTICE IVOIRIENNE ET LE RETRAIT DE LA COTE D’IVOIRE DE LA COURS AFRICAINE DE JUSTICE.

La plateforme CDRP autour de son président Henri Konan Bédié. Image d'archives.

DÉCLARATION DE LA CDRP-France SUITE A LA CONDAMNATION DU PRÉSIDENT DE GPS PAR LA JUSTICE IVOIRIENNE ET LE RETRAIT DE LA COTE D’IVOIRE DE LA COURS AFRICAINE DE JUSTICE.

Le 29 avril 2020, le gouvernement a décidé de retirer notre pays de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP). Cette décision radicale étant le niveau le plus élevé, d’une part, d’un refus de se conformer à l’ordonnance de la CADHP exigeant la suspension du mandat d’arrêt contre le Président de GPS et la libération des dirigeants de cette formation politique sous mandats de dépôt dans différents centres pénitentiaires ivoiriens ; d’autre part, de la condamnation expresse à 20 ans de prison ferme de Monsieur Guillaume SORO par la justice ivoirienne.

Il est à noter que cette condamnationà 20 ans de prison ferme s’ajoute à celles de :

• Madame Simone GBAGBO, ancienne première dame de Côte d’Ivoire, le 10 mars 2015
• Monsieur Laurent GBAGBO, ancien Président de la République, le 19 janvier 2018
• Monsieur Noël AKOSSI-BENDJO, cadre du PDCI et maire du plateau, le 02 juillet 2019
• Monsieur Charles BLE GOUDE, Président du COJEP, le 31 décembre 2019

Sous une apparence de légalité, la manière dont la justice est rendue sur ces dossiers interroge :
Pourquoi cette traque judiciaire des opposants ?

Pourquoi d’anciens alliés de monsieur Ouattara tombent-ils systématiquement sous le coup de la loi dès qu’ils décident de se rendre disponibles pour servir les Ivoiriens, autrement que sous les fourches caudines du parti unifié ?

Que cache la mystique des 20 années d’emprisonnement ferme ?

Enfin, que nous dit cette transe judiciaire du projet de démocratisation et de respect des droits de l’homme dans notre pays ?

A l’évidence, il y a de la frilosité et de la panique dans les rangs des tenants du pouvoir.

Au demeurant, cette entreprise dedécrédibilisation outrancière et continue de la justice ivoirienne est de nature à rabaisser l’image de notre pays.

En outre, il y a un cynisme sans nom à verrouiller l’appareil judiciaire en interne et à empêcher les Ivoiriens et les organisations de la société civile de saisir la seule juridiction indépendante africaine qui puisse encore les rétablir dans leurs droits. Le gouvernement OUATTARA semble n’avoir pas compris le sens de sa signature au bas du protocole instituant la CADHP.

Cette cour est bel et bien un instrument au service du renforcement des droits des peuples et de la société civile africaine.Un instrument au service du renforcement de la démocratie. En lui tournant le dos, le Président OUATTARA et son gouvernement s’octroient le permis d’attenter sans témoin extérieur à nos droits et à ceux de l’opposition politique.

Par ailleurs, la CDRP constate avec regret que par ce retrait de la Côte d’Ivoir de la CADHP, le Président OUATTARA et le RHDP affirment leur refus catégorique de la mise en place d’une CEI consensuelle et préparent un passage en force.
Face à la gravité de la situation, la représentation de la CDRP en France :

• Condamne avec fermeté ces agissements d’un régime en fin de course et qui souhaite se maintenir au pouvoir en utilisant des ficelles autocratiques archaïques.
• En appelle à la communauté internationale ainsi qu’à tous ceux qui peuvent encore avoir de l’influence sur le Président OUATTARA à user de leur leadership pour épargner à la Côte d’Ivoire et aux Ivoiriens une nième crise. C’est maintenant qu’il faut arrêter la stratégie du pire qui esten train de se déployer dans notre pays au seul motif que Monsieur OUATTARA veuille rester au pouvoir à vie.

En tout état de cause, la CDRP-France appelle la diaspora ivoirienne à rester mobilisée pour les mots d’ordre et les actions à venir.

Fait à Paris, le 30 avril 2020
Pour la CDRP France
Jean-Paul BADDY
Coordonnateur CDRP France