Politique : Bernard Doza crache encore du feu « Alassane Ouattara, avec ses propos politiciens, qui utilise le complexe tribal, ne fera pas long feu, au pouvoir »

Le 28 février 2012 par Le Quotidien d’Abidjan - Quotidien d’Abidjan : Bonjour M. Bernard DOZA, que pense-vous des propos, du président Ouattara, sur la question du « rattrapage des

Bernard Doza.

Le 28 février 2012 par Le Quotidien d’Abidjan - Quotidien d’Abidjan : Bonjour M. Bernard DOZA, que pense-vous des propos, du président Ouattara, sur la question du « rattrapage des

nordistes », qui auraient été opprimés, par les différents gouvernements ivoiriens…
Réponse B.Doza.
Ces propos volontairement médiatisés, par Alassane Ouattara, justifient la colonisation intérieure de la Côte-d’Ivoire, aujourd’hui, par une dictature ethnique, venue du nord. Ils sont destinés, à surtout rassurer le nouvel « électorat mondial», contre la volonté des peuples, qu’est devenue, la « communauté internationale », qui a mis Ouattara au pouvoir à Abidjan, le 11 avril 2011, au nom des intérêts du lobby colonial français.
Ces propos, consacre le discours de victimisation, que le leader du RDR avait déjà prononcé en 1999, dans les salons de l’hôtel Méridien à Paris, sur le fait : « qu’on ne veut pas qu’il soit président en Côte-d’Ivoire, parce qu’il est du nord et musulman »…
Quotidien d’Abidjan : Mais, il a cette fois parlé, d’une majorité numérique, que le nord représente désormais, face à des « minorités agissantes » qu’il faut, que l’état protège.
BD : Depuis 1990, quand on veut être le président de la Côte-d’Ivoire démocratique et moderne : On parle, de partis politiques, de programme politique, de mobilisation nationale, pour attirer l’électorat ivoirien, mais pas de suprématie régionale, encore moins de minorités ethniques. Parce qu’un état moderne, se bâtit d’abord, sur le socle unificateur, qui est : la nation. Donc, le débat sur la question du pouvoir de l’ethnie et de la majorité régionale, c’est le passé. Ce sont les germes de la division intérieure de l’état africain, organisé par les colons, sur lequel, à reposé la philosophie du parti unique, au nom de « l’unité nationale ». Cet argument est aujourd’hui, le propre, de tout homme politique, qui est incapable de mobiliser le peuple, avec un discours national…
Quotidien d’Abidjan. Comment peut-on gérer l’état ivoirien en 2012, avec un pouvoir tribal, et réaliser la cohésion nationale ?
BD : En Côte-d’Ivoire, nous avons eu pendant 33 ans, un président : Félix Houphouët-Boigny, qui gouvernait, avec l’idéologie du pouvoir tribal (la domination intérieure de l’état par l’ethnie). Cela à donné l’impression de marcher (malgré les répressions sanglantes des contestations), parce que c’était l’époque de la guerre froide… En février 1982, derrière le soulèvement du syndicat des enseignants de l’Université d’Abidjan, contre la dictature du parti unique, Houphouët a vu les manœuvres d’une « minorité agissante », c’est le : « complot Bété ». Nous l’avons farouchement combattu, et à Paris et à Abidjan, il est tombé le 02 mars 1990. La Côte-d’Ivoire ne reviendra plus au pouvoir du tribalisme d’état, parce que le tribalisme ne crée pas la cohésion nationale, au contraire…
Quotidien d’Abidjan : Ouattara, a le soutien de la communauté internationale depuis les élections de 2010 et il est appuyé localement, par un régime et des soldats du nord.
BD : Alassane Ouattara, avec ses propos politiciens, qui utilise le complexe tribal, ne fera pas long feu, au pouvoir. Parce qu’il vient, comme Houphouët en 1975, de donné des consignes à son administration et son gouvernement, pour ne pas embaucher certains ivoiriens du Sud et de l’Ouest (plus particulièrement les « bété »), qui seraient à la recherche d’un emploi. Donc, quelques soit, la puissance, des forces militaires qui le gardent, nous le combattrons et il tombera bientôt...
Quotidien d’Abidjan : Depuis les années 90, le nord à commencer à résister, parce que longtemps perçu, comme : « l’autre Côte-d’Ivoire » par différents gouvernements, d’où le « rattrapage » de Ouattara.
BD. La Côte-d’Ivoire de 2012 est cosmopolite, sur le plan ethnique et politique. Le métissage ethnique, à fait des ravages dans tous les foyers ivoiriens. C’est en cela, que le discours tribal est devenu un piège, une occasion de chute, pour tous les politiciens novices. Aucune famille de Côte-d’Ivoire, ne peut se vanter d’être restée, ethniquement authentique à 100%, sur les deux générations nées, après l’indépendance de 1960, aussi bien dans les régions, que dans les centres urbains, de nôtre pays.
Quotidien d’Abidjan : Vous croyez vraiment à la disparition de l’ethnie et de la région dans la Côte-d’Ivoire de 2012?
BD. Regarder la carte électorale des présidentielles de 2010. Laurent Gbagbo, qui est d’une ethnie minoritaire (bété), fait à lui seul 46% de l’électorat au second tour (version CEI) contre Ouattara et Bédié, réunie dans le RHDP. Comment à t-il fait ? Il a tenu un discours national, pour la défense des intérêts du peuple ivoirien, depuis 1990.
Les ivoiriens ont commencé à comprendre la division des classes sociales, dans la société et dans la gestion du pouvoir d’état : c’est –à dire, je peux être, baoulé où bété comme le président, et vivre dans la misère sociale. Pourquoi ? Parce que je ne suis pas le président, et je n’appartiens pas à sa classe sociale. La région et l’ethnie du président, qui sont toujours, des arguments sentimentaux de certains leaders, ne prennent plus, parce les gens ont désormais compris : « que cela ne donnent pas à manger », surtout, au plus petit des ivoiriens, qui est dans le ghetto.
En tout cas, comme Ouattara, ne croit pas à la Côte-d’Ivoire du peuple ivoirien (sans distinction ethnique), il peut toujours devenir le président de la région du nord, avec comme capitale : Korhogo. Si, par la force des choses, nous sommes obligé d’aller, vers la confédération, après la révolution.
Quotidien d’Abidjan : Et pourtant, certains ivoiriens l’apprécient, il vient de revoir l’état des bitume dans la capitale et au nord. Il vient d’augmenter le SMIG, ce qu’aucuns gouvernements n’a fait, depuis 30 ans, même pas, celui de la gauche socialiste, de vôtre ami Laurent Gbagbo.
B.DOZA : Laurent Gbagbo à été empêché de gouverner, par les hommes de Ouattara, encagouler dans la rébellion, dès 2002. Pour ramener la paix (de 2003 à 2010), Gbagbo à fait le tour des capitales africaines et européennes en cherchant la paix, au frais du trésor public. Parce que la recherche de la paix à un coût. Oui, et Ouattara le sait. De Lomé à Marcoussis, jusqu’à Ouagadougou, en passant par (trois fois) Accra et Pretoria, qui, payait les billets d’avions des invités, les frais d’hôtels, les « grosses enveloppes » des personnalités (qui venaient plus, pour l’argent, que pour signer la paix)… Qui payait les frais des gouvernements budgétivores (d’Union nationale) avec touts les partis signataires des accords de Marcoussis à Ouagadougou, et qui payait le salaire des fonctionnaires (malgré la crise), c’est le trésor ivoirien du pouvoir Gbagbo. On ne peut pas suivre deux lièvres à la fois (chercher la paix et développer la Côte-d’Ivoire). Alors cessons de mentir, nous verrons Ouattara à l’œuvre, quand il sera bientôt dans la même situation… Ouattara a augmenté le SMIG (bloqué depuis la grande crise de 1983) de 35.000CFA à 60.000CFA. Mais, il a fallu, que je lui envoi une lettre ouverte, dès le mois de juin 2011, pour qu’il s’en souvienne (alors qu’il a été premier ministre de 1990 à 1993).
Par contre, a-t-il bloqué, les prix des denrées de première nécessité, pour contrer la flambée spéculative ? Non. A-t-il réajusté, le salaire des fonctionnaires bloqués depuis 1983, en fonction, de la hausse du SMIG de 2012? Non. A-t-il bloqué les licenciements abusifs qui frappent les travailleurs d’un pays, qui sort de 11 ans de crise. Non, Donc, c’est du saupoudrage. Je ne me ferai jamais d’illusions, sur un homme politique, qui a été capable d’appeler l’Union européenne, pour frapper la Côte-d’Ivoire d’un embargo sur les médicaments, suivi de la fermeture des banques et des sociétés de transferts d’argents, pour affamer le peuple ivoirien du sud, à cause de son soutien à Laurent Gbagbo.

Quotidien d’Abidjan : C’est donc l’impasse politique, comment s’en sortir?
BD. Ouattara à des solutions pour ramener le calme en Côte-d’Ivoire, c’est la répression des démocrates et principalement, des pro-Gbagbo. Il gèle, leurs comptes, pour les faire mourir socialement, donc physiquement à petit feu… Il continue de lancer des mandats d’arrêts à tout va, pour maintenir la pression... La répression, contre ceux qui croient encore à la démocratie prend une nouvelle dimension. Une section des FRCI, est démobilisée et transformé, en nervis tribal, son rôle : Traquer de l’opposant, pour maintenir le climat de terreur, post 11 avril 2011. C’est une stratégie. Car, en sous main, Ouattara crée des passerelles (ce sont des personnalités venu du camp Gbagbo), pour recueillir les moins courageux des militants de gauche. Ils viendront faire allégeance, alors le pouvoir installera la nouvelle démocratie version Ouattara : c’est-à dire une « opposition de participation », qui travaillera à la contribution de la gestion du pouvoir, plutôt qu’à la défiance des autorités…
Quotidien d’Abidjan : C’est la fin du multipartisme et de l’alternance politique, arraché à Houphouët-Boigny depuis 1990 ?
BD : Nous sommes dans une colonisation tribale. Son rôle, est de soumettre la Côte-d’Ivoire démocratique et plurielle, à une tyrannie-pro musulmane, venue du nord, dans une dynamique de vengeance sociale et politique.
Quotidien d’Abidjan : Vos propos, inquiètent la CNP, l’organe de régulation des médias ivoiriens, qui nous a écris.
BD. Ah oui ! Que fait M. Eugène Dié Kacou, devenu le censeur officiel de la dictature, quand, je vois le FPI, qui commémore, le 18 février 1992, enfermé dans les locaux du CNRD.
Quand j’entends le discours de la peur, d’un Laurent Akoun, qui dénonce devant des journalistes, l’insécurité grandissante en Côte-d’Ivoire. Et que le lendemain (21 février), le journal : Le patriote, du ministre de l’intérieur Ahmed Bakayoko, le met à la Une, avec comme titre évocateurs: « Les refondateurs crient à l’insécurité. Et pourtant… …Voici Laurent Akoun en plein footing à Abidjan, sans garde du corps».
La photo et le texte, est un appel au meurtre, qui parle, comme preuve de la sécurité, revenue depuis l’arrivée de Ouattara au pouvoir. Ce même jour, « le Patriote », médiatise, l’audition judiciaire (comme simple témoin), du ministre Amani N’guessan, sur la question des achats d’armes par le gouvernement ivoirien de Laurent Gbagbo aux Etats Unis, le titre intérieur: Amani N’guessan « cuisiné hier », vient pour nourrir la chasse aux sorcières, qui continue, contre les partisans du président Gbagbo. C’est n’est plus, de la démocratie, c’est la tyrannie. Et, M. Eugène Kacou, ne suspend pas le journal « le patriote », pour « incitation à la violence… »Parce qu’il est, le journal du nouveau maître des lieux…
Quotidien d’Abidjan : Que doit-on faire ?
BD : Nôtre combat au CAPL, c’est de doter la Côte-d’Ivoire, d’une presse indépendante du pouvoir politique et des financiers. Car les financiers, sont souvent les relais des hommes du pouvoir. L’état doit financer l’indépendance de la presse, pour une information vraie, pour le peuple IVOIRIEN, et nous y travaillons.
Quotidien d’Abidjan : Merci

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