Nouvelles violences au Nigeria: au moins 39 morts depuis vendredi

JOS (Nigeria) par AFP le 27.12.2010 18:29 - De nouvelles violences ont éclaté dimanche dans le centre du Nigeria, où cohabitent difficilement chrétiens et

Armée Nigériane à Jos. De Afp.

JOS (Nigeria) par AFP le 27.12.2010 18:29 - De nouvelles violences ont éclaté dimanche dans le centre du Nigeria, où cohabitent difficilement chrétiens et

musulmans, faisant au moins un mort, ce qui porte le bilan des affrontements depuis vendredi à au moins 39 tués.
Au Vatican, le pape Benoît XVI a de son côté déploré les "violences absurdes", qui ont débuté la veille de Noël, contre des chrétiens du Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec plus de 150 millions d'habitants.
Dimanche, "il y a eu quelques échauffourées entre deux groupes mais la situation est maintenant sous contrôle", a déclaré à l'AFP le commissaire Abdulrahman Akano de la police de l'Etat du Plateau (centre), dont Jos est la capitale.
"Nous n'avons vu qu'un mort" et "une ou deux maisons ont été incendiées", a-t-il dit sans donner davantage de précisions sur la victime. Un correspondant de l'AFP avait vu auparavant deux maisons en train de brûler et de la fumée venir d'un autre quartier.
Trente-deux personnes avaient été tuées et 74 blessées vendredi, dont beaucoup faisaient leurs courses à la veille de Noël, dans des explosions à Jos, à la limite entre le nord majoritairement musulman et le sud principalement chrétien de ce pays en proie à des violences intercommunautaires.
Une église avait également été visée, selon le gouverneur local.
Selon le commissaire Akano, les affrontements ont opposé les "locaux" aux "prétendus colons". Les chrétiens du groupe ethnique Berom sont souvent qualifiés d'autochntones alors que les musulmans des groupes ethniques Hausa et Peuls sont perçus comme des migrants plus récents.
De nombreux observateurs attribuent les violences dans la région à une lutte pour le pouvoir, tant politique qu'économique, entre ces deux groupes.
Le pape a déploré ces "violences absurdes": "j'ai appris avec une grande tristesse l'attentat dans une église catholique des Philippines, pendant la célébration de Noël, tout comme les attaques contre des églises chrétiennes au Nigeria", a-t-il dit après la prière de l'angélus.
Dimanche, l'armée avait été déployée en force pour patrouiller dans les rues de Jos afin d'empêcher une nouvelle flambée de violences dans une région où l'approche des élections présidentielles, prévues en avril, a fait monter la tension.
A Jos, des soldats arrêtaient et fouillaient des voitures dimanche. Et des forces de l'ordre venant d'autres Etats devait être déployés selon la police.
Le chef d'état-major de l'armée, le général Azubuike Ihejirika, a estimé que les attentats de vendredi à Jos, sans précédent, changeaient la donne dans la région.
"Le recours à des bombes ajoute une dimension terroriste" a-t-il dit à Port Harcourt (sud) cité dimanche par les médias locaux, alors que les violences dans le centre du Nigeria entre communautés chrétienne et musulmane n'incluaient généralement pas d'attentats à l'explosif.
"C'est la première fois que des explosifs de cette puissance sont utilisés", apparemment de la dynamite, avait déclaré samedi le commissaire Akano de la police de l'Etat du Plateau.
La police n'avait pas encore déterminé qui était derrière les attentats, avait-il dit.
Outre les attentats commis à Jos, des membres présumés de la secte islamiste Boko Haram ont attaqué, également vendredi, trois églises dans la ville de Maiduguri, dans le Nord, incendiant l'une d'elles et faisant six morts, selon l'armée.
Dans une première réaction, le président nigérian, Goodluck Jonathan, a promis samedi de faire traduire en justice les responsables d'attentats "qui ont tué de nombreux Nigérians innocents, tant chrétiens que musulmans" à Jos.
Le vice-président nigérian Namadi Sambo devait se rendre sur place dimanche mais la visite a été annulée. Aucune raison n'a officiellement été donnée.
L'ambassade américaine a condamné les violences, appelant dans un communiqué le gouvernement à traduire en justice ses auteurs et recommandant à ses citoyens vivant dans les régions touchées de rester vigilants.