Mission permanente de la Côte d’Ivoire à L`ONU : La vérité sur l`affaire des faux visas

Publié le vendredi 19 août 2011 | L'Inter - Depuis quelques jours, le chef de Mission permanente de la République de Côte d’Ivoire près l’ONU, SEM Youssoufou Bamba et ses collaborateurs sont

Youssouf Bamba, Ambassadeur de Côte d'Ivoire à l'Onu.

Publié le vendredi 19 août 2011 | L'Inter - Depuis quelques jours, le chef de Mission permanente de la République de Côte d’Ivoire près l’ONU, SEM Youssoufou Bamba et ses collaborateurs sont

sur la sellette. En effet, il a été révélé dans la presse une affaire concernant la délivrance frauduleuse d'une centaine de visas par la Mission permanente ivoirienne près l'ONU. «C'est un faux grotesque et grossier», s'est emporté un proche de SEM Youssoufou Bamba, qui a révélé que l'objectif visé par la publication de cet article était «d’abattre le symbole que constitue New York». En effet, et faut-il le rappeler, c'est New York qui fut la première représentation ivoirienne dans le monde à accueillir le premier ambassadeur nommé par Alassane Dramane
Ouattara. La Mission permanente ivoirienne près l'ONU fut la rampe de lancement de
toutes les actions qui, à terme, entrainèrent la chute du régime Gbagbo. Parmi ses
actions, les célèbres résolutions sur les armes lourdes et le gel des avoirs du clan
Gbagbo. Pour s'être rebellés contre l'autorité du gouvernement Aké N'gbo en ralliant
le camp Ouattara, les diplomates en poste à cette représentation ont payé le prix fort
par la suspension par Abidjan, de leurs salaires pendant près de 5 mois (de décembre
2010 à avril 2011), le non-paiement de leurs loyers et autres avantages. Un des
conducteurs en poste à la Mission, M. Siriki Ouattara, a payé de sa vie, faute d’argent
pour se faire soigner, laissant derrière lui une veuve et des orphelins
inconsolables. «L'ambassadeur et toute son équipe, malgré toutes les menaces et
pressions inimaginables parfois physiques, actions de sabotage, empêchements
d’accéder aux locaux de la mission, ont su faire preuve de résistance, d’abnégation
et de sacrifices afin de faire triompher la démocratie dans notre pays. Leur courage
a donné du fil à retordre aux Refondateurs. Dans une ultime tentative d’intimidation,
ils ont même envisagé leur radiation de la fonction publique», explique ce proche,
pour montrer combien New-York fut un symbole vivant de la lutte. «Les éléments
pour lesquels ces gens en veulent à SEM Youssoufou Bamba, c'est d'abord la
réduction du personnel qui était pléthorique et budgétivore. Ensuite, il y a la légalité
constitutionnelle qu'il a rétablie. Enfin, il y a eu la fin du recrutement sur la base
ethnique, du droit de cuissage, du copinage et du militantisme», nous a fait savoir
notre source pour démontrer les origines de la cabale, affirmant que des anciens de la
Mission, mis en congé, avaient juré d’avoir la peau des diplomates légalistes, avec à
leur tête le chargé d’affaire Bafetigue Ouattara. Concernant le prétendu scandale des
visas à la Mission permanente ivoirienne à l’ONU, notre source a été claire. «La secrétaire qui a été citée comme complice du Chargé d’affaires, au moment des prétendus faits, a été mise en congé technique du 15 mars au 14 juin 2011, à l’image d’autres agents pendant la même période. Par quelle magie, alors que celle-ci était en congé technique, a-t-elle pu délivrer des papiers dont aucune trace ne figure dans les registres de la mission ?», s'interroge-t-il pour faire sous-entendre une face cachée à la cabale contre l'Ambassadeur et son équipe. Ce qui choque à New-York dans cette affaire, ce sont les amalgames relatifs aux «préoccupations» de la mission américaine dans une affaire, la délivrance de visas, qui elle relève de la souveraineté de la Côte d’Ivoire. C'était un peu comme si Abidjan se plaignait du fait que l’ambassade américaine installée ici délivre peu ou trop de visas. Pour l'heure, les diplomates de la Mission affichent une grande sérénité et entendent, par devoir de réserve, ne pas tomber dans le piège qui leur est tendu.

JMK