MALI: LA COPAM exige de libérer nos armes et la concertation nationale souveraine

A l’initiative historique de la COPAM, les idéaux démocratiques et patriotiques de la concertation nationale souveraine ont gagné en popularité dans tout le Mali au point qu’elles ont abouti le 6 Juillet

A l’initiative historique de la COPAM, les idéaux démocratiques et patriotiques de la concertation nationale souveraine ont gagné en popularité dans tout le Mali au point qu’elles ont abouti le 6 Juillet

2012 à la signature d’un protocole d’Accord par 22 regroupements de partis syndicats et associations qui ont résolu de boycotter le sommet (CEDEAO et groupe de contact-Mali) de Ouagadougou du 7 Juillet et de privilégier le droit absolu du peuple malien à décider de son propre sort et ceci à Bamako !
Le FDR et ses alliés se sont retrouvés seuls à Ouagadougou comme la 5ème colonne de la CEDEAO. Contraints et forcés de se rallier du bout des lèvres à la « concertation nationale », le FDR n’a pas cessé de manœuvrer pour la retarder et même l’empêcher. Nous avons notamment entendu un haut responsable FDR prétendre qu’avant la concertation nationale, il faut les concertations régionales et que de toutes façons la concertation nationale ne saurait être souveraine, car il y’a les institutions en place ! La réponse de la COPAM est sans détour à une telle cécité politique.
En l’absence des conditions pour tenir à souhait des concertations, une concertation nationale qui s’efforce de rassembler (comme ce fut le cas de la glorieuse convention nationale souveraine des 21 et 22 mai 2012 qui a rassemblé plus de 500 délégués de nos 8 régions) sera dix mille fois plus démocratiques que les décisions de n’importe quel homme seul.
Le Pr. Dioncounda TRAORE de retour de Paris, sachant parfaitement le caractère exceptionnel, c'est-à-dire-hors constitution- de la situation que nous vivons,(pour ne pas dire la nécessité inévitable du changement dans nos institutions qui sont aujourd’hui toutes sujètes à débats), s’est permis de proposer de nouveaux organes de transition : le Haut Conseil d’Etat avec un Président et deux Vice-Président, le gouvernement d’union nationale que le Président nomme, le Conseil National de Transition (CNT Consultatif) et la Commission Nationale de Négociation (CNN).
Il faut d’abord s’étonner que tous ceux qui s’évertuaient à nous bassiner les oreilles avec le « retour constitutionnel » sont devenus subitement muets devant les propositions de Mr. Dioncounda TRAORE qui s’éloigne tant de « l’ordre constitutionnel » !
Au contraire, ils ont salué la « hauteur de vue », « le caractère fédérateur », « rassembleur » et même « l’esprit de partage » de ces propositions ! Or ces propositions sont destinées non pas à partager quoi que ce soit, mais à ravir « les pleins pouvoirs » au Premier Ministre.
Pour la COPAM il n’appartient pas à la CEDEAO, et le peuple malien ne le lui permettra pas, de décider qui doit détenir les pleins pouvoirs dans cette situation transitoire.
C’est au peuple malien, réuni en convention nationale, de le décider en toute souveraineté et indépendance .
Puisque le Pr. Dioncounda TRAORE a « la hauteur de vue » et « le sens élevé du patriotisme » il se doit d’exiger de la CEDEAO la livraison immédiate des armes maliennes bloquées dans les ports ouest-africains. Mais au lieu de cela il s’empresse de donner son accord au plan d’intervention de la CEDEAO chargée d’empêcher la libération du Nord Mali par nos propres forces et de garantir la partition du nord sous couvert de « fédéralisme », plan soutenu par les puissances de l’OTAN. On se demande jusqu’où vont s’arrêter les aplatissements quand on mesure l’ampleur des immixions et ingérences qui voient une diplomate, à Bamako tenez-vous bien, discourir quotidiennement et violemment à l’ORTM et dans la presse malienne contre Amadou Aya SANOGO, l’armée malienne et exiger même la tenue immédiate des élections, comme si le Mali et son peuple ne méritent aucun respect de sa part !
La formation du gouvernement d’union national et l’appel à l’intervention des troupes de la CEDEAO semblent servir de prétexte pour vider la concertation nationale de tous ces principaux objets de souverainneté. Ainsi les Autorités en place précisément par le pouvoir qu’elles détiennent, tentent vainement de désagréger les rangs des partisans de la «concertation nationale » et veulent en faire une simple instance de légitimation des organes imposés par la CEDEAO, au mépris de notre Constitution, de l’Accord-Cadre et de la volonté de notre peuple.
Voilà pourquoi et comment, se servant d’un Comité Technique pour la Rédaction des TDR dont la composition a surpris par sa petite qualité et par la faiblesse de ses propositions, les Autorités n’ont tenu aucun compte du contenu du « Protocole d’Accord » du 6 Juillet 2012 adressé à Monsieur le Premier Ministre par Vingt-deux (22) Regroupements significatifs pour demander la convocation d’une concertation nationale :
- Ouverte et à caractère inclusif.
- Les résolutions sorties de cette concertation auront un caractère exécutoire et souverain grâce à la légitimité populaire conférée par la classe politique, la société civile, les confessions religieuses, les regroupements de partis politiques, d’associations et de syndicats.
Au lieu de cela, la dernière version des TDR font royalement l’impasse sur :
1. Le caractère souverain et incontournable de la Concertation Nationale.
2. L’analyse rigoureuse et complète de l’Etat de la Nation au point de dénigrer les évènements intervenus le 22 Mars 2012 initiateurs du Changement, légitimer les diktats et autres agressions de la CEDEAO et ses commanditaires et enfin transformer la concertation et la réduire à un simple rassemblement pour « compléter » des organes existants.
3. Les défis réels de notre pays en transition qui sont politiques, militaires, sécuritaires, économiques, sociaux et culturels.
Pour la COPAM, la concertation nationale est l’occasion pour recoudre le tissu social malien, conforter et légitimer les organes de transition, recréer la cohésion nationale et libérer notre pays sous occupation.

Bamako, le 20 Septembre 2012.