Main tendue d’Affi, prétendue crise entre la VP Simone Gbagbo et le SG Assoa Adou : Les éclairages d'Hubert Oulaye, Pdt comité contrôle du FPI

Par Ivoirebusiness - Le Président du comité de contrôle du front populaire ivoirien (FPI), Pr Hubert Oulaye, s’est confié à la presse au micro de nos confrères Cyrille Nahin et Franck Anderson Kouassi concernant les sujets brulants de l’heure, notamment la main tendue de Pascal Affi N’guessan au FPI et la prétendue crise entre la 2e vice-présidente du FPI, Mme Simone Ehivet Gbagbo, et le secrétaire du parti Dr Assoa Adou.

Hubert Oulaye, président du comité de contrôle du FPI.

À quand la réunification du FPI, surtout avec la main tendue de Pascal Affi N’guessan qui dit que Simone Gbagbo est une probable candidate pour la présidentielle 2020 ?

Il tend la main ? Je ne sais pas qu’il tend la main. Le FPI n’a plus de relation avec Affi N’guessan, qui a été exclu du parti depuis le congrès de Mama, en 2015, pour violation de nos textes. Il n’est donc plus membre du parti. Il est encore tenu pour président parce que le pouvoir Ouattara le considère comme tel, tout comme il considère Séka Séka président du PIT (Parti ivoirien des travailleurs), comme il considérait Moutayé au départ, puis quelqu’un d’autre aujourd’hui, comme président du MFA (Mouvement des forces d’avenir)…

C’est bon de le savoir. La légalité est donnée artificiellement par le pouvoir à Affi. Il s’en prévaut. C’est normal. Cela l’arrange et le pouvoir veut que les choses soient ainsi. Il devient ainsi un obstacle juridique au vrai FPI. Voilà la situation.

Récemment, nous avons appris qu’il devait effectuer une mission auprès du président Gbagbo qui a mal tourné à Paris. Je ne sais pas trop pourquoi il est revenu avec des injures à la bouche, des insanités en direction du FPI du président Gbagbo. Puisqu’on dit qu’il s’est excusé, ce qu’on lui demande, c’est de reconnaître que le président du FPI, ce n’est pas lui mais le président Gbagbo. Est-ce qu’il l’a dit ? S’il ne l’a pas dit, les excuses, c’est pour les insanités qu’il a lancées mais ce n’est pas cela qui nous intéresse.

Il constitue une entrave aux mains du pouvoir pour empêcher le FPI d’avancer. C’est tout. C’est ce que j’attends d’Affi, et il n’a pas besoin d’aller à La Haye pour cela. Il peut rester à Abidjan et dire qu’il reconnaît le Président Gbagbo en qualité de président du FPI depuis le congrès de Mama ou Moossou. Qu’il lui remet son parti, c’est tout.

Un FPI réunifié ne serait-il pas plus fort pour reconquérir le pouvoir ?

Nous ne sommes pas en palabre avec Affi N’guessan. On l’a exclu. C’est différent. S’il pense qu’il est un membre du parti et que celui-ci peut lui apporter quelque chose, il peut faire amende honorable et revenir. Ce n’est pas la première fois. Don Mello l’avait fait et est revenu tout doucement.

Le président Gbagbo l’a accepté. Affi était sur le chemin de Bruxelles avec Agnès Monnet. Il a reculé, Agnès a continué et elle est de retour au FPI. Nous l’attendons. S’ il veut revenir, on met une procédure en place, à condition qu’il reconnaisse le président Gbagbo comme président du parti. Assoa Adou est prêt à prendre acte de cela, et c’est terminé.

Qu’en est-il du cas Simone Gbagbo, deuxième vice-présidente, qui semble recluse au FPI ?

Il n’en est rien. C’est le congrès de Mama, puis celui de Moossou, qui ont désigné Laurent Gbagbo président du FPI, alors prisonnier à La Haye et Monsieur Assoa Adou, secrétariat général, avec qui il travaille. Sous l’égide du congrès de Mama, il a confié le parti à un intérimaire.

Après le congrès de Moossou, où il a été réélu, il a dit qu’il allait suivre le fonctionnement du parti. N’eut-été Bensouda, il serait là en train de diriger son parti. Pour l’heure, on est obligé d’attendre un peu. Il n’est plus en prison mais à Bruxelles d’où il suit le parti. Chacun est à son poste et travaille.

Les vice-présidents, dont Simone est la deuxième, sont des collaborateurs directs du président. Certainement, elle doit être en rapport avec lui en cas de besoin, comme les autres vice-présidents. Il n’y a aucun problème à ce niveau. Le secrétaire général est celui qui gère au quotidien. Au quotidien, celui qui gère le PDCI, c’est Guikahué, c’est la même chose. Il n’y a donc pas de problème autour de cela.

Simone Gbagbo ferait-elle une bonne candidate pour le FPI en 2020 ?
Je suis le président du comité de contrôle, le gardien politique et juridique du parti en charge de la bonne marche de nos textes, du respect des décisions du congrès. Je ne peux pas dire quelque chose à ce sujet. La convention, ou le congrès, dira qui sera candidat. Pour l’heure, c’est le président Gbagbo notre candidat.

Interview réalisée par Cyrille NAHIN et Franck Anderson Kouassi