Les Centrafricains ont voté sans incident pour leurs président et députés

BANGUI (AFP) le 24 janvier 2011 - Les Centrafricains se sont rendus aux urnes dimanche en nombre pour choisir leur président et leurs députés lors d’élections sans

De Afp.

BANGUI (AFP) le 24 janvier 2011 - Les Centrafricains se sont rendus aux urnes dimanche en nombre pour choisir leur président et leurs députés lors d’élections sans

incident majeur signalé, avec pour principal enjeu la paix dans leur pays miné par des conflits.
L’opposition a dénoncé des irrégularités lors du scrutin, accusations balayées par le président sortant François Bozizé, élu en 2005 et qui brigue un nouveau mandat.
M. Bozizé était arrivé au pouvoir en 2003 par un coup d’Etat dans ce pays rendu exsangue par de multiples rébellions, mutineries militaires et putsch.
Il est donné favori face à quatre autres candidats à la présidentielle que plus de 1,8 million de Centrafricains -sur près de 4,5 millions- étaient appelés à départager aux urnes.
Ses principaux adversaires sont le président qu’il a renversé Ange-Félix Patassé (1993-2003), l’ex-Premier ministre (2001-2003) Martin Ziguélé, un ancien assureur réputé bon gestionnaire, et Jean-Jacques Demafouth, ex-ministre de la Défense et chef d’une des principales ex-rébellions.
Les opérations de vote, initialement prévues de 06H00 à 16H00 locales (05H00-15H00 GMT), ont accusé du retard et ont dû être prolongées et exécutées, par endroits, à la lumière de la bougie faute d’électricité.Selon la commission électorale indépendante (CEI), elles avaient pris fin vers 21H00 (20H00 locales).
"Les bureaux qui ont accordé un temps supplémentaire aux électeurs pour accomplir leur devoir civique ont bouclé les opérations et s’attellent maintenant au dépouillement", a déclaré le porte-parole de la CEI, Rigobert Vondo, qui n’était pas en mesure de communiquer un chiffre sur la participation ni de fournir de tendances.
Les autorités ont assuré que les opérations électorales ont généralement été apaisées, y compris dans des zones ayant récemment été théâtres d’attaques meurtrières comme Birao et Ndélé (nord-est), selon le ministre de la Défense Jean-Francis Bozizé, contacté par téléphone.
Selon des Centrafricains, ces élections supervisées par 1.500 observateurs nationaux et internationaux ont enregistré une plus grande affluence que la présidentielle organisée en 2005.
A Bangui, des files d’électeurs ont été visibles toute la journée dans les bureaux surveillés par les forces de l’ordre.
"J’espère que ces élections apporteront la paix", a dit Rodrigue Koussidanga, ouvrier, 36 ans."Je veux que ces élections fassent évoluer le pays.Je veux du travail.Pour ça, il faut la paix et la sécurité", a pour sa part affirmé Gervain Koufeu, 26 ans, vendeur ambulant de boissons.
Ruffin Bandandele, gardien, a voté Bozizé."Avant lui, c’était les problèmes.Depuis qu’il est là, c’est calme et il y a du travail.Premier tour K.O.", a-t-il pronostiqué.
Michel Allé, cadre de 53 ans, était d’un avis contraire : "Voter Bozizé, c’est conclure un pacte avec la mort" et "permettre aux forces de défense et de sécurité d’accentuer les exactions contre les civils et de commettre des violations des droits de l’Homme".
Les résultats provisoires devraient être connus dans les huit jours.
Martin Ziguélé s’est déclaré "inquiet parce qu’on retrouve les mêmes problèmes partout : des gens qui ont des cartes mais qui ne sont pas sur les listes".
"Il y a des fausses cartes, des fausses listes électorales, des tentatives de vote multiples.C’est de la fraude", a affirmé Guy Simplice Kodegue, porte-parole de Patassé.
"Mauvaise foi", a rétorqué M. Bozizé : les opposants "ne seront jamais satisfaits.Je suis un simple électeur et candidat, attendons le résultat".
Cephas Germain Ewangui, observateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), a estimé samedi que d’éventuelles contestations mal gérées, "peuvent créer des conditions de déstabilisation du pays", doté d’énormes potentiels miniers et forestiers (uranium, diamants, bois, or) mais au développement entravé par l’instabilité.

AFP.