LA CPI AVOUE ENFIN: GBAGBO A UN VASTE RESEAU DE SYMPATHISANTS. UNE VICTOIRE INESPEREE

Le 20 juillet 2012 par IVOIREBUSINESS - La décision ICC-02/11-01/11 de la CPI datée du vendredi 13 juillet 2012 dans laquelle la juge unique Silvia Fernández de Gurmendi, exerçant les fonctions à la Chambre

La juge Silvia Fernández de Gurmendi.

Le 20 juillet 2012 par IVOIREBUSINESS - La décision ICC-02/11-01/11 de la CPI datée du vendredi 13 juillet 2012 dans laquelle la juge unique Silvia Fernández de Gurmendi, exerçant les fonctions à la Chambre

préliminaire I à laquelle a été assignée la situation en Côte d’Ivoire, refuse d'accorder la liberté provisoire au Président Laurent Gbagbo, est sans doute une décision éminemment politique, car fondée sur des arguments réputés légers par plusieurs analystes.
Car en disant que « les assurances de M. Gbagbo ne sont pas en soi suffisantes pour accorder une mise en liberté provisoire et qu’ils sont compensés par des facteurs en faveur de son maintien en détention (paragraphe 55) », la juge argentine peine à convaincre son auditoire.

Elle récidive en disant que « la gravité des accusations portées contre M. Gbagbo, et la longue peine de prison qui peut en découler dans le cas d’une condamnation constituent une incitation pour lui pour prendre la fuite » (p.56).
On croit rêver !

Comment Laurent Gbagbo qui n'a pas fui sous des tonnes de bombes françaises peut-il aujourd'hui être accusé de vouloir se faire la belle en cas de mise en liberté provisoire. C'est inconcevable, c'est léger, et c'est un mensonge. C'est la preuve que la décision prise par la juge est une décision éminemment politique, et que le droit a foutu le camp par la fenêtre.

Mais c'est également une mine d'or pour ceux qui ont pris le temps de la décrypter en profondeur, car Laurent Gbagbo y apparaît sous un nouveau jour, par les bonnes œuvres de la CPI. Celui d'un homme adulé et très populaire. Le contraire de ce qui avait jusque-là été écrit et véhiculé au monde entier.
On se rappelle que la base du transfèrement de Laurent Gbagbo à la CPI était que ce dernier n'était pas populaire en Côte d'Ivoire, qu'il avait perdu l'élection présidentielle, qu'il s'accrochait au pouvoir, ce qui l'avait emmené à commettre des crimes de sang, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.
Ce argument vole aujourd'hui en éclats, avec l'aide inespéré de la CPI.
En effet, au paragraphe 60 de la décision de Silvia Fernández de Gurmendi, la Cour énonce qu' « ...il semble exister en Côte d'Ivoire un réseau vaste et bien organisée de sympathisants politiques de M. Gbagbo, comme cela a déjà été constaté (…) Il n'y a aucune indication que le réseau de soutien a cessé ses activités dans la période écoulée depuis la décision sur l'article 58 »parie, en se référant aux observations du Procureur de la Cpi, que la capacité du réseau de soutien à Laurent Gbagbo est établie. »

Laurent Gbagbo est donc un homme très populaire en Côte d'Ivoire et dans le monde, comme le reconnaît enfin la CPI.
Cette lettre de refus de la juge Silvia Fernández de Gurmendi d'accorder la liberté provisoire à Laurent Gbagbo, au lieu d'abattre ses millions de sympathisants à travers le monde, doit au contraire les galvaniser et les emmener à redoubler d'efforts et de vigilance pour obtenir sa liberté. Car à l'analyse, il s'agit en réalité d'une victoire pour Laurent Gbagbo, là où la CPI croyait l'atteindre en lui refusant la liberté provisoire.
Le procès du 13 août prochain, pourrait s'annoncer sous de meilleurs auspices pour ses partisans, qui nul doute vont se mobiliser de part le monde et à la CPI, comme jamais ils ne l'ont fait jusqu'à présent.

Christian Vabé