La Cédéao réunie en sommet extraordinaire à Abuja sur la crise ivoirienne

ABUJA (AFP) le 07.12.2010 à 07:58 - Les chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), se réunissent mardi à Abuja pour

ABUJA (AFP) le 07.12.2010 à 07:58 - Les chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), se réunissent mardi à Abuja pour

un sommet extraordinaire sur la crise en Côte d'Ivoire, déchirée entre deux présidents proclamés, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.
Aucun dirigeant de la Côte d'Ivoire - un des 15 membres de la Cédéaeo - n'a été invité à participer à cette réunion, a annoncé lundi à l'AFP son porte-parole. "Les invitations ont été lancées, mais aucune à la Côte d'Ivoire", a déclaré le porte-parole de la Cédéao.
Mais M. Gbagbo, au pouvoir depuis 10 ans, a envoyé des émissaires en tournée dans la sous-région à la veille de cette rencontre.
La finalité du sommet d'Abuja est de tenter de résoudre la grave crise en Côte d'Ivoire où les deux candidats au second tour de la présidentielle, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, ont été proclamés vainqueurs.
La Côte d'Ivoire est en pleine tourmente depuis que M. Gbagbo a été proclamé vendredi vainqueur de la présidentielle avec 51,45% des suffrages par un Conseil constitutionnel acquis à sa cause, qui a invalidé les résultats de la Commission électorale indépendante (CEI) donnant son rival en tête avec 54,1%.
Alassane Ouattara bénéficie d'un très large soutien international. L'ONU, les Etats-Unis, la France, l'Union européenne, la Grande-Bretagne, la Francophonie mais aussi l'Union africaine et la Cédéao ont avalisé les résultats de la CEI et reconnu sa victoire.
Barack Obama a formellement mis en garde Laurent Gbagbo contre un "isolement accru" et dit qu'il subirait les "conséquences de ses actes injustes" s'il s'accrochait au pouvoir, a indiqué lundi un responsable de la présidence américaine à l'AFP.
Dimanche, la Cédéao a condamné l'investiture de Laurent Gbagbo et annoncé une réunion extraordinaire des dirigeants régionaux sur la situation dans l'ancienne colonie française.
Le sommet d'Abuja s'ouvre dans l'urgence pour tenter de trouver une solution alors que le pays, coupé en deux depuis huit ans, se retrouve avec deux présidents et que leurs partisans pourraient être tentés de se radicaliser, plongeant le pays dans le chaos.
A Abidjan, l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki a appelé lundi les dirigeants ivoiriens à faire "tout leur possible" pour "préserver la paix" dans le pays après une médiation de deux jours à Abidjan au nom de l'Union africaine.
A Abuja, le porte-parole de la Cédéao, Sunny Ugoh, n'était pas en mesure de donner davantage de précisions sur les mesures qui seront abordées pendant le sommet.
Depuis le deuxième tour du scrutin présidentiel le 28 novembre en Côte d'Ivoire, des incidents violents à Abidjan et dans l'ouest du pays ont fait "au moins 20 morts", selon Amnesty international.