KONAN KOUADIO Siméon (KKS): Voeux 2020 à la Nation ivoirienne

Par Ivoirebusiness - Les Voeux de 2020 à la Nation ivoirienne de président KONAN KOUADIO Siméon (KKS).

Président KONAN KOUADIO Siméon (KKS), Président d’Initiatives Pour la Paix en Côte d’Ivoire IPPCI.

Vœux 2020

Chers compatriotes,

Nous voici au seuil d’une nouvelle année. Fidèle à la tradition, je veux rendre grâce à Dieu pour sa puissante main et sa mansuétude tout le long de la traversée de l’année qui s’éteint avec, je l’espère, son lot de déboire et d’incertitude.

Si la fin de chaque chose vaut mieux que son commencement, il suffirait alors de considérer la fin de l’année 2019 avec les événements de ces dernières semaines et leur lot de tension, d’angoisse et de restriction de droits et libertés digne d’un état d’exception, pour comprendre ce qu’elle aura été.

Une année qui n’aura pas été différente des précédentes, hypothéquée et prise en otage comme elle a été par la logique de la mesquinerie politique et des intrigues politiciennes au détriment du bien-être du peuple.

Une année qui, au regard de tous les indices sociopolitiques sur le terrain de la réalité, aura, c’est le moins que l’on puisse dire, bien mal porté le prête nom de ‘’année du sociale’’ a lui attribuée. Certes, des efforts ont été consentis et une certaine embellie au niveau des infrastructures économiques est indéniable.

J’en félicite le gouvernement. Toutefois, Contrairement à la rhétorique propagandiste, le niveau de vie de nos concitoyens dans les hameaux, villages et villes reste fortement plombé par la sous rémunération des efforts de nos parents paysans, l’inaccessibilité des soins de santé, le chômage grandissant avec à la clé, le taux de pauvreté qui avoisine les 50%.

Trêve de polémique ! Sujets économiques et preuves vivantes vous-mêmes de vos vécus de tous les jours, je vous laisse en juger. Ajoutez-y l’insécurité ambiante et les récurrents affrontements ethniques et inter-communautaires avec leur lot de désolation et vous avez une synoptique complète de l’état de la nation que nous lègue la défunte année.

Chers compatriotes,

La situation sociopolitique actuelle avec les événements dont nous subissons encore le contre coup avec la rigueur en cours de cet état d’urgence qui ne dit pas son nom, augure d’une année électorale explosive.

Avec le processus électorale qui peine à démarrer avec le désaccord total sur le cadre juridique et les questions fondamentales subséquentes, ajouté aux projets d’un 3e mandat de Monsieur Ouattara et de modification de la constitution à quelque mois seulement de la présidentielle d’octobre 2020, tous les ingrédients d’une crise pré et/ou post-électorale majeures sont réunis et, en moins d’un ultime sursaut de sagesse, d’humilité, de patriotisme et de responsabilité des acteurs politiques et notamment des tenants du pouvoir exécutif, un autre 2010 est à craindre.

Chers compatriotes,

Nous l’avons tous unanimement reconnue, tous les analystes et politologues avertis l’on attestée, la réconciliation nationale est et reste la condition sine qua non d’une paix durable. Désormais, elle est aussi devenue le préalable à toute élection paisible en Côte d’Ivoire.

C’est la raison profonde pour laquelle, devant l’immobilisme de ce chantier si vitale pour la paix sociale et au regard de la preuve et de la démonstration éloquemment administrées que la réconciliation ne peut être une réussite sous l’autorité d’un protagoniste, j’ai très tôt proposé l’observance d’une pause sous la forme d’une transition consensuelle inclusive dès la fin du dernier mandat du Président Ouattara, à l’effet de réunir, dans un cadre impartial et non partisan, les conditions d’une véritable réconciliation nationale et d’une élection paisible parce que juste et équitable.

Vous l’aurez compris, contrairement à la thèse qui veut qu’une telle proposition nourrisse forcément une intention et une visée insurrectionnelles, la transition que je prône et dont j’assume avec responsabilité et conviction la promotion, s’inscrit dans une approche bien démocratique et dans le strict respect de la constitution ivoirienne appelée à évoluer selon la volonté du peuple quand les circonstances et les exigences de paix sociale le commandent.

C’est la raison pour laquelle, depuis 2005 comme dès le 31 juillet 2018 j’en ai exposé les approches en appelant à un dialogue inclusif suivi d’une concertation nationale de toutes les forces vives de la nation pour en prendre souverainement et librement la décision et décider des modalités.

Aujourd’hui encore, alors que les menaces se font de plus en plus visibles dans un contexte sous régional explosif, je veux en appeler à la raison des acteurs et notamment des gouvernants sur l’impérieuse nécessité du dialogue et de la réconciliation nationale.

Chers compatriotes,

Les élections devront se tenir car notre pays a cruellement besoin d’une ré-légitimation de ses institutions et surtout d’un renouvellement du contrat social. Rassurez-vous, je serai au rendez-vous. Mais réunissons-en tout d’abord les conditions de transparence, de justice et d’équité pour des résultats garantissant la paix sociale parce que crédibles et sincères. Cela passe obligatoirement et préalablement par la réconciliation nationale à travers un processus sincère de PARDON – RÉCONCILIATION – PAIX comme proposé par mes humbles soins à la nation dès le 21 février 2001.
Election d’accord, mais la réconciliation d’abord !

Il y a un temps pour chaque chose, le temps de nous asseoir pour évacuer les lourds contentieux qui nous divisent depuis ces trente dernières années est arrivé. Il ne peut attendre car le temps de la gloire de cette nation est arrivé.

Oui cher compatriotes,

La nuit a certes été longue et les ténèbres ont certes été rigoureux, mais à présent, le jour se lève sur notre beau pays, tous levons-nous et soyons éclairés de sa lueur et sa lumière de mille éclats.

Bonne et heureuse année 2020.

Dieu bénisse la Côte d'Ivoire !

fait à Abidjan, le 01 Janvier 2020

KONAN Kouadio Siméon
Président d’Initiatives Pour la Paix en Côte d’Ivoire IPPCI
Candidat aux présidentielles 2010 et 2015
La voix des sans voix et des sans écritures