Italie: un premier bateau de migrants africains arrive de Libye, suivi d'autres

LAMPEDUSA (Italie) (AFP) le 28.03.2011 - Une première embarcation transportant des migrants africains en provenance de Libye, avec à bord près de 300 personnes, est arrivée dimanche dans le sud de l'Italie et était suivie de trois autres,

LAMPEDUSA (Italie) (AFP) le 28.03.2011 - Une première embarcation transportant des migrants africains en provenance de Libye, avec à bord près de 300 personnes, est arrivée dimanche dans le sud de l'Italie et était suivie de trois autres,

selon les garde-côtes et des organisations humanitaires.
Le bateau, le premier à arriver en Italie depuis le début de la rébellion contre le colonel Mouammar Kadhafi, avait quitté Tripoli dans la nuit de jeudi à vendredi, avec 284 passagers pour l'essentiel des Erythréens et Ethiopiens dont 80 femmes et 12 enfants.
L'embarcation qui prenait l'eau et dont le moteur fonctionnait mal, a été accompagnée par les garde-côtes italiens jusqu'à la minuscule île de Linosa, près de Lampedusa, ont indiqué à l'AFP des responsables d'organisations humanitaires sur Lampedusa.
Une Ethiopienne qui avait accouché à bord a été secourue samedi par un hélicoptère militaire italien et transportée à Palerme tandis qu'une autre passagère enceinte, également hospitalisée, a perdu son bébé.
Dès leur arrivée à Linosa, les migrants ont été transférés sur un ferry à destination de Porto Empedocle en Sicile d'où ils seront acheminés vers un centre pour demandeurs d'asile.
Deux autres bateaux transportant environ 500 migrants africains sont en train de rejoindre les côtes italiennes. Et une quatrième embarcation a été signalée en direction de Lampedusa, avec 300 personnes à son bord, surtout des Somaliens et Erythréens, selon l'agence Ansa.
Selon le père Mussie Zerai, un prêtre érythréen qui a été en contact avec les migrants par téléphone satellitaire, quatre ou cinq bateaux transportant un millier de personnes ont quitté les côtes libyennes ces derniers jours à destination de l'Italie.
"Des centaines de vies de réfugiés ont été sauvées mais il y en a beaucoup d'autres qui sont piégés en Libye", a déclaré le père Zerai, sur le site internet de son groupe d'aide aux immigrés Habeshia. Il a appelé "l'Union européenne à faire preuve de solidarité dans cette période dramatique en accueillant les réfugiés érythréens, éthiopiens et somaliens".
Ils fuient "l'escalade militaire, les attaques et les représailles", a assuré Laura Boldrini, porte-parole en Italie du HCR, en réclamant une "protection internationale".
Ces dernières années, la Libye formait un véritable rempart contre le départ vers l'Europe de centaines de milliers de candidats à l'émigration en provenance d'Afrique sub-saharienne.
Un traité conclu en août 2008 entre l'Italie et la Libye avait entraîné, selon les autorités italiennes, la diminution de 94% des débarquements de clandestins en Italie, avec une politique de refoulement immédiat, dénoncée par les organisations de défense des droits de l'homme.
Mais après le début de l'insurrection libyenne, réprimée dans le sang, et le lancement de l'intervention militaire, le colonel Kadhafi a affirmé qu'il cesserait "de lutter contre l'immigration clandestine pour que des millions de noirs affluent vers l'Europe".
Rome a affirmé craindre une vague d'au moins 200.000 à 300.000 immigrés en cas de chute de Mouammar Kadhafi.
AFP.