Interdiction de l’espace aérien ivoirien : L’Onuci s’est pliée à l’autorité de Gbagbo

Le 15 mars 2011 par le Temps - Les hélicoptères, les avions de transports de troupes et autres drones (avions espions) ont réduit leurs fréquences dans le ciel

Hélico de l'Onuci.

Le 15 mars 2011 par le Temps - Les hélicoptères, les avions de transports de troupes et autres drones (avions espions) ont réduit leurs fréquences dans le ciel

ivoirien. Ils s’y font même très rares et l’on est loin des ballets aériens arrogants servis au quotidien pour narguer les Ivoiriens. Les derniers aéronefs aperçus dans le ciel sont certes ceux de l’Onuci, mais c’est avec l’autorisation préalable des autorités ivoiriennes, comme initialement exigé dans le communiqué du gouvernement paru le mercredi 9 mars 2011. En effet, de sources militaires, l’Onuci a formellement plaidé auprès de l’état-major des Armées ivoiriennes, en vue de porter secours à 24 des siens bloqués par des populations à San Pedro. Les journaux de l’opposition n’ont donc aucune raison de jubiler. Le gouvernement légal, légitime et officiel du Pr Aké N’Gbo a pris, mercredi 9 mars 2011, la décision d’interdire le survol de l’espace aérien de la Côte d’Ivoire. Une autorisation est désormais exigée. Mais comme il fallait s’y attendre, ladite décision a appelé une avalanche de réactions. « Nous n’avons pas eu de saisine officielle de l’autorité compétente. Pour l’instant, l’Onuci continue d’exécuter son mandat que lui a confié le Conseil de sécurité, à savoir contribuer à l’instauration ou au maintien de la paix et de la stabilité en Côte d’Ivoire ». A réagi le lendemain jeudi 10 mars, le porte-parole de l’Onuci Hamadoun Touré. Pendant que de son côté, le gouvernement du « Golf Hôtel » d’Alassane Dramane Ouattara invitait naturellement « l’Onuci et la Licorne à survoler et à atterrir sur l’ensemble du territoire ». Etant donné que l’armée d’Alassane Ouattara ne dispose d’aucun aéronef et a besoin d’appuis aériens sans lesquels les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire feraient d’elle une bouchée. La France également a donné de la voix, une fois n’est pas coutume, en qualifiant la décision du gouvernement Aké N’Gbo de «nulle et de non avenue». Le président français intervient en lieu et place du Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et de son Représentant en Côte d’Ivoire Young Ji-Choï, les premiers concernés par cette décision. Sarkozy induit que désormais, le seul interlocuteur de Laurent Gbagbo dans la guerre que la France livre à la Côte d’Ivoire, ce n’est ni Alassane Dramane Ouattara, ni Ban Ki-moon encore moins son Représentant Y.J. Choï. Mais c’est bel et bien le président de la République de France : Nicolas Sarkozy. Pour revenir à la mesure d’interdiction de survol du ciel ivoirien, il est à savoir qu’au-delà de tout ce tintamarre, une autre réalité implacable s’est imposée. Celle qui veut que l’Onuci prenne conscience des dangers qu’elle fait courir à ses soldats. Les premières et seules cibles qui paieraient les frais d’une éventuelle défiance contre les autorités ivoiriennes, ce sont ces soldats qui proviennent de divers pays du monde. Et non Nicolas Sarkozy. La France n’aura donc pas son clash pour faire ses décomptes macabres, et accabler le gouvernement ivoirien. L’Onuci de son côté n’a pas eu suffisamment de courage pour aller plus loin que ses déclarations de défiance à l’égard de l’Etat et du gouvernement légal ivoirien. La puissance de feu de l’armée régulière ivoirienne n’est plus à démontrer, même si ces derniers temps, les troupes du Général Philippe Mangou font l’économie des provocations et attendent le moment opportun pour porter la réplique et libérer le pays.
Simplice Allard