Guinée: apaisement après la nomination d'un Malien à la tête de la commission électorale

CONAKRY (AFP) le 21.10.2010 - La nomination d'un Malien à la tête de la Commission électorale en Guinée peu après des violences à Conakry, a apaisé une situation très

Le général Sékouba Konaté, chef de l'Etat guinéen. De Afp.

CONAKRY (AFP) le 21.10.2010 - La nomination d'un Malien à la tête de la Commission électorale en Guinée peu après des violences à Conakry, a apaisé une situation très

tendue avant le 2è tour de la présidentielle de dimanche, dont les deux candidats ont souhaité mercredi qu'il ait désormais lieu comme prévu.
La nomination d'un Malien à la tête de la Commission électorale en Guinée peu après des violences à Conakry, a apaisé une situation très tendue avant le 2è tour de la présidentielle de dimanche, dont les deux candidats ont souhaité mercredi qu'il ait désormais lieu comme prévu.
Le général malien Siaka Toumani Sangaré, représentant en Guinée de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a été nommé mardi soir par décret du président de la transition guinéenne, le général Sékouba Konaté.
Il était jusqu'alors simple expert technique auprès de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), dont les précédents présidents guinéens avaient tous été contestés par l'un des deux candidats au second tour, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé.
Le décret du général Konaté précise qu'il sera assisté de deux vice-présidents, en l'occurence deux personnalités guinéennes ayant exercé la présidence de la Céni, Aminata Mane Camara, considérée comme une proche de M. Diallo, et Louncény Camara, jugé proche de M. Condé.
Ce dernier, qui présidait jusqu'à mardi la Commission, avait cristallisé sur sa personne la colère des jeunes partisans de Cellou Dalein Diallo qui sont descendus lundi et mardi dans les rues de Conakry pour exiger son départ, affrontant à coups de pierres les forces de l'ordre qui ont ouvert le feu.
Bilan, au moins deux morts, selon l'Observatoire national des droits de l'Homme (ONDH), et 29 blessés, selon des sources hospitalières, chiffres non confirmés de sources officielles.
Mercredi, les rues de Conakry étaient jonchées de pierres, pneus brûlés, restes de barricades, mais la situation était calme et les forces de l'ordre discrètes, a constaté un journaliste de l'AFP.
La nomination du général malien a été bien accueillie par les partisans d'Alpha Condé (18% des voix au 1er tour du 27 juin) et surtout ceux de Cellou Dalein Diallo (43% des voix).
"C'était notre principale revendication d'enlever Camara de la tête de la Céni, Même la nomination d'un étranger, nous y étions favorables", a déclaré Amadou Oury Bâ, vice-président de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), parti de Dalein Diallo.
"Le fait d'enlever Camara est une victoire pour nous. C'est un bon signe", a-t-il affirmé, ajoutant: "Nous sommes prêts pour le vote de dimanche".
M. Oury Bâ avait appelé lundi à paralyser le pays et à empêcher la tenue du scrutin pour protester contre le maintien à la tête de la Céni de M. Camara.
De son côté, François Lonsény Fall, un des leaders de l'Alliance arc-en-ciel qui soutient Alpha Condé, a affirmé que son camp était "favorable à une solution de compromis pour sortir la Guinée de la crise". "Nous accueillons favorablement" la nomination de M. Sangaré et "nous souhaitons bel et bien que cette élection se tienne comme prévu dimanche", a-t-il ajouté.
Même soulagement de la France, ex-puissance coloniale en Guinée.
La "désignation" du général Sangaré "vient mettre un terme salutaire à plusieurs semaines de contentieux sur la composition de la Céni, marquées par des incidents graves, menaçant la tenue du second tour de scrutin", s'est félicité Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères.
Depuis Montreux en Suisse où va se tenir le 13e sommet de la Francophonie, il a cependant laissé entendre que le second tour pourrait être repoussé d'une semaine.
"Les protagonistes, le président (de l'Organisation internationale de la Francophonie) Abdou Diouf, et moi-même, nous pensons que, non plus le 24 mais le 31, il doit y avoir des élections en Guinée suffisamment calmes et transparentes", a-t-il dit.