Guinée: Alpha Condé veut un "large gouvernement d'union nationale"

PARIS (AFP) le 17.11.2010 - Dans sa première déclaration après sa victoire, Alpha Condé a promis d'être "le président de la réconciliation nationale et du progrès pour tous".

De Afp. Alpha Condé se rendant à un bureau de vote à Conakry.

PARIS (AFP) le 17.11.2010 - Dans sa première déclaration après sa victoire, Alpha Condé a promis d'être "le président de la réconciliation nationale et du progrès pour tous".

L'opposant historique Alpha Condé qui, selon des résultats officiels provisoires, a remporté la présidentielle en Guinée, estime qu'"il faut un large gouvernement d'union nationale" pour "au moins deux mandatures", dans une interview mardi au journal français Le Figaro.
"Il faut un large gouvernement d'union nationale pour redresser le pays et cela pour au moins deux mandatures. Je ne parle pas d'un gouvernement de coalition mais d'union. Ce n'est pas quelque chose de politique mais l'union des bonnes volontés", dit M. Condé dans cet entretien. En Guinée, la durée d'un mandat présidentiel est de cinq ans.
L'annonce officielle lundi soir de la victoire d'Alpha Condé, 72 ans, à la présidentielle du 7 novembre (52,5%), selon des résultats provisoires, s'est accompagnée de violences dans les fiefs du perdant, Cellou Dalein Diallo (47,5%), faisant quatre morts.
Après 52 ans de régimes dictatoriaux ou autoritaires, les Guinéens ont voté pour la première fois librement à cette présidentielle.
Mais des violences politico-ethniques ont marqué la campagne électorale du second tour organisé plus de quatre mois après le premier tour du 24 juin. Estimant que "les tensions sont dues à des manipulations", Alpha Condé affirmequ'il n'est "pas inquiet".
Dans sa première déclaration après sa victoire, l'opposant historique avait appelé à la "concorde" et "la fraternité", estimant que "le temps est venu de se donner la main" et d'oeuvrer "à la réconciliation nationale".
Dans l'interview au Figaro, Alpha Condé souhaite également que le général guinéen Sékouba Konaté, président par intérim de la Guinée, reste impliqué dans les affaires du pays.
"Il serait profitable que le général accepte de jouer un rôle. Il garde le respect de ses hommes. Mais aussi c'est un ancien chef d'Etat. Il faut lui trouver une position qui le mette au-dessus de la mêlée. Cela dépendra de lui et de lui seul", dit-il.
Le général Konaté fut fin 2008 l'homme-clé du coup d'Etat ayant suivi la mort du président Lansana Conté. Après avoir présidé 10 mois le régime de transition, il dit ne pas aimer le pouvoir qu'il veut rendre aux civils.
Dans le même temps M. Condé estime que "l'armée est un vrai problème", que "près de 30% du budget c'est trop" et que "bien sûr il faudra envoyer beaucoup de militaires à la retraite".
Depuis 1984, la Guinée n'a été présidée que par des militaires.
Enfin, Alpha Condé appelle les Guinéens en exil à rentrer chez eux. "Il y a de nombreux cadres dans la diaspora en Afrique, en Europe, aux Etats-Unis. Ce sont eux qui peuvent le plus nous aider. En revenant, ils seraient comme des assistants étrangers qui aideraient à remettre le pays en marche. Ici, tout est à faire".