Grogne chez les FRCI: Les FRCI du PK17 au bord du soulèvement. Le ministre de la Défense Paul Koffi Koffi et le sous-chef d’état-major Déto Létoh, en pompiers !

Publié le vendredi 24 février 2012 | IVOIREBUSINESS – Plusieurs faits et non des moindres montrent un mécontentement grandissant au sein des FRCI, l’armée ivoirienne agissant à la solde d’Alassane Ouattara.

Koffi Koffi Paul, ministre de la Défense, au micro de Onuci-Fm.

Publié le vendredi 24 février 2012 | IVOIREBUSINESS – Plusieurs faits et non des moindres montrent un mécontentement grandissant au sein des FRCI, l’armée ivoirienne agissant à la solde d’Alassane Ouattara.

Une vidéo dont voici le lien (http://www.ivoirebusiness.net/?q=node/8441) a récemment montré que les FRCI d’Abobo manifestaient leur mécontentement devant les mensonges d’Alassane Ouattara et refusaient en conséquence de déposer les armes.
Ils disaient dans cette même vidéo que la chute du régime Ouattara viendrait sûrement d’Abobo.
Pense-t-ils tout haut ce que beaucoup de FRCI pensent tout bas ? Rien n’est moins sûr, toujours est-il que hier, c’est au tour des éléments FRCI du PK17 sur la route d’Abobo, d'entrer en rébellion.

Le ministre de la Défense Paul Koffi Koffi, le sous-chef d’état-major, Firmin Déto Létoh et le porte-parole du ministère de la Défense, Léon Allah Kouakou ont dû se déporter au PK17, sur la route de Dabou, pour désamorcer la bombe et apparemment sans succès.

De quoi s’agit-il ? Une source jointe sur place nous apprend qu’il s’agit d’un soulèvement national que prépareraient les FRCI contre leur propre régime, celui d’Alassane Ouattara. On tombe donc de tout haut.
La raison de ce soulèvement est que les FRCI affirment que personne ne s’occupe d’eux. Dans le cas du camp FRCI du PK17, l’infirmerie est non équipée, il n’y a pas de dortoir, pas de ration alimentaire pour ces soldats qui mangent à peine un repas par jour.
Chez ces FRCI, c’est le ras-le-bol devant tant de mensonges et tant de promesses non tenues par ADO, leur mentor en chef.
Notre voie (24/02) a pu interroger un soldat FRCI nommé « caporal T », qui a égrené d’autres griefs dont le fonds de commerce qui avait été promis à certains des leurs et qui ne vient toujours pas. «Certains d’entre nous ont laissé leurs familles à Korhogo, Boundiali, Man, etc., et ils n’ont pas de quoi manger, encore de quoi envoyer à leurs enfants. Le soulèvement que nous préparons allait dégénérer dans tout Abidjan et partout à l’intérieur du pays. Mais, croyez-moi, ce n’est pas fini. Il y aura un soulèvement d’ici la fin de l’année».
Aujourd’hui, on peut le dire, le caporal T. et ses camarades regrettent amèrement l’époque de Laurent Gbagbo : «Avec l’ancien régime, assure-t-il, on était à l’aise. Ce qu’il nous a dit quand il n’était pas sur le fauteuil, ce n’est pas ce qu’il fait aujourd’hui. Regardez par exemple. Nous qui sommes en vie, on ne veut rien faire pour nous. Et les morts alors ? Il y a trois mois que nous sommes en caserne et nous ne voyons rien venir. Même la nouvelle tenue, nous ne l’avons pas. Pourquoi ?»
Le porte-parole des frondeurs est sûr de ce que les nouvelles autorités ne veulent pas s’occuper des militaires qui les ont aidés à prendre le pouvoir. Selon lui, ce sont surtout les militaires venus d’Abobo qui paient le prix de leur méchanceté. Et comme ils ne peuvent pas rester là sans rien faire, certains sont retournés dans leurs familles les mains vides, quand d’autres ont choisi de faire des braquages pour survivre. «Tous ceux qu’on voit en ville qui font des braquages sont pour la plupart des Frci. Ils sont obligés de se chercher pour avoir à manger», dit-il, avant de porter l’estocade au nouveau pouvoir : «Si c’était le président Gbagbo, ça n’allait pas se passer comme ça!»

Il est aujourd’hui bien curieux que des FRCI s’adressent à la presse pro-Gbagbo pour faire passer leurs messages, signe que les temps ont bien changé et qu’un ressort s’est cassé.
C’est peut-être venu le temps de l’amertume et de la désillusion. Et aussi de la révolte. Cette dernière pourra-t-elle conduire à un renversement du régime? Il est trop tôt pour le dire. Pour l’instant, il s’agit de revendications corporatistes insistantes.
Mais en 1999, ces revendications corporatistes avaient conduit à la chute d’un autre Président : Un certain Henri Konan Bédié, par des jeunes gens amenés par le Général Robert Gueï.

SUGAR