FRANÇAFRIQUE: LE DOUBLE JEU DE FRANÇOIS HOLLANDE

La France, cette nation qui crie à qui veut l’entendre, le rôle qu’elle a joué dans l’institutionnalisation des lois qui gouvernent le respect des droits de l’homme, refuse la liberté, voire l’existence, sans discussion,

à l’Afrique. A tour de rôle, comme des marchands de cola, les présidents français parlent de « la mort » de la Françafrique, cette machine qui tue du noir ou de l’Africain pour le bénéfice de Paris, nous en parlerons. Comme Sarkozy avant lui, Mr Hollande le « gaucher » vient « d’enterrer » lui-aussi la Françafrique. Faut-il y croire ?

Le Président de la République François Hollande.

La France, cette nation qui crie à qui veut l’entendre, le rôle qu’elle a joué dans l’institutionnalisation des lois qui gouvernent le respect des droits de l’homme, refuse la liberté, voire l’existence, sans discussion,

à l’Afrique. A tour de rôle, comme des marchands de cola, les présidents français parlent de « la mort » de la Françafrique, cette machine qui tue du noir ou de l’Africain pour le bénéfice de Paris, nous en parlerons. Comme Sarkozy avant lui, Mr Hollande le « gaucher » vient « d’enterrer » lui-aussi la Françafrique. Faut-il y croire ?

Messieurs Hollande, Kabila et Diouf au sommet de la Francophonie
En R.D. C, octobre 2012.
Source : www.rfi.fr.

C’est avec grand intérêt que nous avons écouté Mr Hollande dans ses discours en route pour Kinshasa où le dernier sommet de la Francophonie s’est tenu avec toutes les fanfares que nous avions dénoncées (voir ‘adresse à Mr Abdou Diouf) en début de ce mois d’octobre. C’est curieusement la ville de Dakar que Mr Hollande, « le non-revanchard », a choisie pour dire à ses sujets africains que la Françafrique est morte. Pour l’histoire, nous rappelons que c’était aussi de Dakar que Mr Sarkozy a dit aux Africains qu’ils n’avaient jamais fait quelque chose pour l’humanité ; une Afrique sans histoire en somme.
Parlant du « cas Hollande », disons tout de suite que le président de la France, malgré sa gymnastique cherchant à masquer son vrai visage de colon comme tous ses prédécesseurs, n’a pas pu tromper tous les observateurs qui ont bien écouté son discours. Dans son intervention, il met un ensemble de pays au même pied d’égalité que la France cet état qui vie « du lait de la pauvreté » des nations africaines. Il dit qu’il y’aura désormais d’un côté la France et de l’autre l’Afrique. Mais s’est-il rendu compte de la moquerie envoyée au visage de toute l’Afrique en procédant ainsi ? Nous aurions accepté qu’il compare ou parle de coopération ou encore d’égalité entre la France et un tiers pays africain. Mais, prendre l’Afrique d’un côté et la France de l’autre pour faire sa parité, est une insulte qui mérite quelques lignes pour dire que nous ne sommes pas des dupes. Au second plan, c’est lui, Mr Hollande qui, publiquement, dans un discours taillé sur mesure, donc sans jus, vient tuer et enterrer lui seul la Françafrique. Ici, nous constatons que Mr Hollande n’est pas différent des autres présidents de la France qui ont sucé l’Afrique de sa sève (matières premières, hommes et femmes). Ce que nous voulons ici, ce sont des actes qui s’imposent par leur importance sur le sol africain et pour les Africains partout où ils se trouvent. Le temps des « je vous ai compris » gaulliens est passé. Le temps des prêtres blancs-espions qui partageaient les bonbons aux enfants dans les villages d’Afrique pour mieux exploiter ce continent est passé aussi. L’Afrique, en général, est indépendante depuis plus de cinquante années nous dit-on ; elle veut, elle peut et elle doit se prendre en charge. Les rhétoriques politiciennes ne sont pas ce dont a besoin l’Afrique. Elle n’a pas besoin, non plus, de tuteur-suceur-explorateur-assassin pour se relever de là où le colon qui vient jouer à « l’Ange Gabriel » l’a plongée. Si Mr Hollande ne sait pas ce qu’il doit poser comme actes, nous lui disons que l’Afrique n’a pas besoin de camps militaires français sur son sol pour se défendre ou pour bien se comporter. L’Afrique n’a pas besoin de la mainmise de Bouygues, d’ELF et bien d’autres compagnies françaises sur ses ressources. Ces corporations françaises qui rapatrient tout bénéfice, n’arrangent pas les Africains. Elles ne créent pas d’emplois viables en Afrique ou si elles les créent, ceux-ci ne reviennent qu’aux chômeurs français envoyés sur place en Afrique en « experts hors du commun ». Pour qu’il ait égalité et/ou coopération, nous demandons à Mr Hollande d’ouvrir les frontières de la France à tout Africain qui voudrait bien aller en France soit pour travailler, soit pour des vacances tout simplement. Nous lui tirerons le chapeau s’il fait cela.
A un autre niveau, nous nous intéressons aux contradictions entre le discours et le comportement de Mr Hollande. Mr Hollande tue et enterre la Françafrique à Dakar. Quelques heures plus tard à Kinshasa, le président des Français parle du Mali où il est prêt à jouer les « commandos ». Quelques jours auparavant, à l’Assemblée Générale de l’ONU (un autre monstre contre les pays du sud), Mr Hollande avait parlé du Mali et du rôle de la France dans le conflit qui déchire cette autre nation africaine comme si nous étions encore aux temps coloniaux où tout, vraiment tout venait de Paris et s’imposait aux Africains. Ces gestes seuls démontrent que la France joue de la comédie avec les Africains. Mr Hollande infantilise les Africains comme ses prédécesseurs. Nous sommes dans une situation de « blanc bonnet, bonnet blanc » ou dans une affaire chimique de « rien ne se perd, tout se transforme », Lavoisier ou encore dans une affaire de « tout Français reste un Français ».
Si la Françafrique est morte et enterrée après un tour à la morgue, pourquoi parlons encore d’un autre machin appelé Francophonie ? L’on nous dit que c’est pour défendre les droits de l’homme, la démocratie et la langue française, entre autres, bravo! D’abord, nous ne croyons pas que la tenue du sommet de la francophonie à Kinshasa ait émoussé la poigne de fer que Mr Kabila Josephe a sur la politique et les populations Congolaise. Quelles résolutions ont été prises par ce sommet contre la tyrannie de Mr Kabila ? Quelle assurance a été donnée aux fillettes, aux femmes et aux vieillards qu’ils ne seront plus les cibles privilégiées des forces gangstérises de Mr Kabila ? Absolument rien. En marge du grand sommet qui a vu des Congolais affamés nettoyer la rue principale menant de l’aéroport aux lieux des festivités avec des balais rudimentaires pour avoir leur pain saisonnier, de nombreuses compagnies américaines, canadiennes, anglaises, belges et françaises continuaient l’exploitation abusive des minerais de ce riche pays Africain (voir ‘Noir Canada’ d’Alain Denault, paru en 2001) . Messieurs Hollande et Diouf ont-ils demandé aux nombreuses compagnies qui dévastent les forêts congolaises de tenir compte des normes protégeant l’environnement dans leurs pays d’origine (Europe et Amérique) ? Non, car une fois en Afrique, les règles dites internationales changent de couleurs et leur application devient inappropriée, impraticable, puis impossible.
Nous persistons, la Francophonie est une « Union Française » dans un tissu culturaliste pour piéger beaucoup d’Africains qui pensent que tout ce qui vient de l’Occident est bon et bien pour eux. Quelles langues africaines connaissent une promotion au sein de la Francophonie ? Rien, aucune. La Francophonie tue toutes les cultures africaines. Parler uniquement le français alors qu’on a nos propres langues est synonyme d’abdication culturelle, voire de suicide culturel. Il faut quitter cette organisation-prison qui empêche les pays africains de mettre sur pied des programmes d’éducation prenant en compte leurs propres cultures. Un pays comme la Côte d’Ivoire a du mal à choisir une langue nationale à enseigner dans les écoles et universités comme c’est le cas au Sénégal, au Mali (encore si ces exemples vont résister à la force de la Francophonie). Les Africains dits francophones, dans leur majorité se plaisent à parler de leurs prouesses en français tout en se moquant de leurs propres langues. La Francophonie est une tour de contrôle institutionnalisée pour phagocyter les Africains. Elle est créée pour empêcher les Africains de s’échapper du piège français établi depuis Berlin de 1885. Si le Françafrique est enterrée comme le dit si bien Mr Hollande; nous demandons au nom de la démocratie et de la liberté au président français et à ses amis comme monsieur Diouf et les autres suppôts de la France imposés aux Africains de laisser ces derniers prendre le chemin qui leur va le mieux. La Chine, par exemple, apprend d’autres langues au nom des échanges entre nations et individus. Sinon, pour conquérir le monde, le pays de Mao n’a pas fait table rase de sa culture très diversifiée. Le Japon n’a pas abandonné sa langue et ses cultures, non plus. Au contraire, une culture à plusieurs variantes est très bénéfique pour son peuple. Alors, pour quelle raison la France des libertés des hommes, à travers la Francophonie, emprisonne des peuples qui veulent respirer le grand air ? Pourquoi veut-on que les Africains deviennent des robots coulés dans le moule français ? Pourquoi Blaise Kamanga devait cesser de parler le Lingala et cesser de parler comme un Africain, rouler sa langue pour plaire à un certain Dupont ? La seule raison derrière la mise en place de la Francophonie est l’intérêt de la France. Et, curieusement cette organisation, depuis sa création, connaît des Africains comme secrétaires généraux. Ces messieurs (Boutros-Boutros et Abdou Diouf) sont en mission pour la France comme l’est monsieur Obama contre les africains pour le compte des corporations américaines. Nous sommes dans le même scenario de diviser pour régner utilisé depuis par les colons. Un noir vendu est mis devant une compagnie ou une organisation pour tromper la vigilance de ceux que l’on veut exploiter, abuser, animaliser et assassiner. Sinon, qu’est-ce qu’a fait la Francophonie en Egypte lors des attaques des Occidentaux et des Américains contre les Africains ? Rien du tout. Ou était la Francophonie lorsque Mr Dramane le tyran prenait le pouvoir en Côte d’Ivoire à l’aide des bombes de la France ? Rien. Qu’est-ce qu’a fait la Francophonie dans la « super réélection » de Josephe Kabila au Congo ? Que fait la Francophonie pour le Burkina Faso où l’assassin Compaoré glane des records de plus 80% lors des élections présidentielles ? Quel rôle joue la France au Niger ? Le Gabon et le Togo où les fils remplacent leurs pères grâce au soutien de la france (la reculoncratie) ? Quel acte la France a-t-elle posé pour restituer la vérité et la démocratie partout en Afrique où elle est présente ? Le cas du Cameroun expose le double jeu de la France plus encore. La France dit que le président Gbagbo, après 10 ans de cohabitation avec les assassins dirigés par messieurs Dramane et Soro, était un dictateur attaché au pouvoir. Mais monsieur Paul Biya est un démocrate alors que ce dernier est au trône depuis novembre 1982. Même Compaoré est un bon démocrate selon la France qui distribue la démocratie avec des rebellions. Alors qu’il est au pouvoir depuis 1988 suite à des assassinats soutenus par la France par l’entremise de monsieur Houphouet Boigny, le mouton de Yamoussoukro (ceci n’est pas une injure; il se faisait appeler le bélier, or celui-ci est un mouton, donc tirer vous-mêmes la conclusion).
Enfin, l’une des preuves fondamentales qui montrent que la Françafrique n’est pas morte, si monsieur Hollande ne le sait pas, nous nous répétons pour dire que c’est la Francophonie. Elle est un outil subtil de soumission. Monsieur Hollande devra donc la démanteler avant d’enterrer la Françafrique. Car, un cancer ne se guérit pas après une ablation partielle de la tumeur ou suite à un diagnostique pur et simple.

Sylvain De Bogou
Écrivain, Journaliste et Spécialiste des Relations Inter.