Fête de la liberté Duekoué 2019 : Le discours de clôture du SG du FPI, Dr Assoa Adou (Texte intégral)

Par Ivoirebusiness - Fête de la liberté Duekoué 2019. Le discours de clôture du SG du FPI, Dr Assoa Adou (Texte intégral).

Le FPI à la fête de la liberté les 26 et 27 avril 2019 à Duekoué, dans l'ouest ivoirien.

Madame la Première Dame, Madame SIMONE GBAGBO, 2ème Vice-Présidente du FPI,
Camarade Hubert OULAYE, président du Comité de Contrôle du FPI,
Monsieur GEORGE ARMAND OUEGNIN, Président de EDS,
Mesdames et messieurs les représentants du corps diplomatique,
Mesdames et Messieurs les Chefs traditionnels, les chefs religieux,
Mesdames et messieurs les représentants des partis politiques et des organisations de la société civile,
Camarades Vice-Présidents, Secrétaires Généraux Adjoints, Secrétaires Nationaux Techniques et secrétaires Nationaux de régions,
Camarades secrétaires Généraux de Fédérations, de Sections et de Comités de Bases,

Camarades militantes, camarades militants
Mesdames et messieurs.

Je voudrais tout d’abord adresser mes salutations fraternelles et militantes à toutes et à tous pour votre participation massive aux cérémonies de la 20ème édition de la fête de la liberté à DUEKOUE.
J’adresse mes félicitations et mes remerciements au comité d’organisation de la 20ème Edition de la fête de la liberté conduit par le Secrétaire Général Adjoint KOUA JUSTIN pour la réussite de cette grande manifestation.

Je salue particulièrement les chefs coutumiers, les responsables religieux, les représentants des partis politiques et des organisations de la société civile.
A vous frères et sœurs du peuple martyr Wê je dis yako, mille fois Yako, pour les épreuves et les humiliations endurées.
DUEKOUE a été choisie pour l’organisation de la fête de la liberté parce que DUEKOUE et les villages environnants tels que GUITROZON, PETIT DUEKOUE, NAHIBLY constituent désormais un symbole dans notre lutte pour la démocratie et la souveraineté nationale.

C’est ici qu’en mars 2011 en une seule journée les rebelles ont massacré, en présence des forces de la communauté internationale, plus de huit cent (800) personnes dont des femmes, des enfants et des vieillards égorgés. Ce nombre de 800 est certainement en dessous de la réalité ; beaucoup de suppliciés ayant été jetés dans des puits dans le but délibéré de rendre l’eau impropre à la consommation. On n’avait jamais connu dans notre pays une telle horreur. C’est un véritable génocide qui mérite reconnaissance et réparation. La Côte d’Ivoire doit commémorer chaque année ce génocide Wê.

Ce qui m’a secoué en arrivant ici Duékoué, c’est le récit qui m’a été fait sur la mort du nourrisson dont on m’a donné le nom ; il s’appelait SIE BLE Delphine. Ce nourrisson n’avait que quelques jours et quelques heures sur terre. Les rebelles sont arrivés, ils ont coupé les deux seins de sa maman, ils l’ont éventré, ils ont retiré le cœur, la rate, et tout ce qu’ils voulaient. Ils n’ont pas voulu que l’enfant vive ; ils l’ont égorgé et ont retiré tout son sang. Quel horreur ! C’est le comble de l’horreur. C’est ce que nous avons entendu. On se demande au moment où les êtres humains se livrent à de tels massacres, s’ils sont encore des humains ou des animaux. Je vous laisse apprécier.

En tout état de cause, NAHIBLY est notre ORADOUR-SUR-GLANE, ce village français devenu tristement célèbre où 642 personnes avaient été massacrées le 10 Juin 1944 par les Nazis.
NAHIBLY, c’est aussi notre SREBRENICA, lieu de massacre de 800 hommes, femmes et enfants bosniaques du 11 au 16 Juin 1995 en BOSNIE-HERZEGOVINE.

Les massacres de nos populations ne datent pas d’aujourd’hui. Durant la période coloniale, les peuples qui refusaient de se soumettre étaient massacrés par les troupes coloniales. Souvenons-nous de la soit disant pacification opérée en Côte d’Ivoire par le gouverneur ANGOULVANT qui se targuait d’avoir choisi la force militaire comme méthode pour imposer la colonisation. A la fin de la « pacification » en 1911, en pays Baoulé, selon les chercheurs sur 1.500.000 habitants, il ne restait plus que 160.000.

Hier comme aujourd’hui c’est cette même logique de la force et des massacres qui a été appliquée en Côte d’Ivoire pendant la crise post électorale. Il fallait instaurer la terreur. Comme à NAHIBLY, à ABIDJAN, devant la résidence présidentielle, des jeunes résistants aux mains nues ont été massacrés par centaines.

Peuple de Côte d’Ivoire, YAKO, AYOKA, ASSE.
Nos pleurs sont légitimes. Mais nous devons sécher nos larmes. Et c’est vous-mêmes peuple Wè qui nous y encouragez, quand vous dites : « poisson ne finit pas dans l’eau ».

Camarades militantes, camarades militants
Honorables invités

Au moment où nous sommes à Duékoué nous saluons le retour d’exil de nos camarades : la ministre Angèle GNONSOA, les ministres Emile GUIRIELOU et DOSSO Charles Rodel. Mais n’oublions pas tous ceux qui sont encore en exil, en prison et ceux qui sont morts.
Aujourd’hui la Côte d’Ivoire est sinistrée. Et cette région qui nous accueille est particulièrement frappée : des populations ont été dépossédées de leurs maisons, de leurs terres occupées par des ex-rebelles transformés en paysans. C’était une véritable entreprise d’extermination et de repeuplement par ces bandes armées. Une telle situation est absolument inadmissible.

Sur le plan national la jeunesse fuit le chômage et la misère pour agrandir le cortège des migrants qui meurent par milliers dans le Sahara, les prisons libyennes et en Méditerranée.
L’Ecole Ivoirienne est détruite, les services de santé sont à l’agonie. Les populations vivent dans la précarité et subissent douloureusement le « rattrapage ethnique ».
Partout dans le pays, on assiste à la mévente des produits de rente : cacao, café, hévéa, palmier à huile, coton, anacarde.

Les paysans Ivoiriens sont devenus, comme au moyen âge en Europe, des serfs « taillables et corvéables à merci ». Pendant ce temps une minorité clanique vit dans l’opulence du fait de la corruption et des détournements de deniers publics.

Camarades militantes, Camarades militants,

Notre pays, la Côte d’Ivoire est en ruine, frappé par de multiples catastrophes :
- Catastrophes économiques et financières : le pays croule sous le poids de la dette intérieure et extérieure ;
- Catastrophes écologiques marquées par la destruction de la forêt, la pollution des eaux de surface et les nappes phréatiques ;
- L’insécurité se manifeste dans beaucoup de nos contrées et à nos frontières. Je veux parler des djihadistes qui sont au Burkina, au Mali et au Niger.

- Face à cette situation désastreuse de notre pays, que faire ? Le président Laurent GBAGBO demande à la direction, aux fédérations, aux sections et aux comités de base du FPI de s’engager résolument dans la réconciliation nationale. La Côte d’Ivoire à un besoin urgent de sérénité et de paix. Comme le dit l’adage « On ne se bat pas au chevet d’une mère malade » ; et la Côte d’Ivoire est plus que malade. Elle est dans un coma profond. Nous avons le devoir de l’aider à en sortir. Nous ne pourrons le faire efficacement que par la réconciliation.

Nous avons lutté pour le multipartisme, que nous avons obtenu en 1990. Puis nous avons mené le combat pour la démocratie dont les acquis sont systématiquement détruits par le régime en place.
Nous voulons un Etat démocratique, laïc et solidaire. Un Etat de droit, un Etat où le citoyen jouit de la liberté d’expression, d’organisation, et de manifestation.

Un Etat où la minorité est protégée, les droits et les lois respectés, où l’avancement social se fait par le mérite et non par l’appartenance ethnique, religieuse, clanique ou familiale.
Un Etat démocratique est essentiel pour nous permettre de construire et consolider la nation Ivoirienne.

Camarades militants, camarades militantes,
Nous vous assignons cette noble et exaltante tâche de réconcilier les Ivoiriens.
Cette réconciliation nous permettra de définir avec toutes les forces vives de la nation des règles démocratiques consensuelles afin d’éviter que les élections ne soient sources de violences et de tueries. Comme ce fut le cas en 2011 et tout récemment lors des élections locales à Grand-Bassam, Port-Bouet et Plateau.

Nous avons le devoir d’aller vers tous les Ivoiriens sans distinction d’ethnie, de religion, ni de parti politique pour les amener à la réconciliation. Pour le président Laurent GBAGBO, nous devons former une nation. Pour ce faire, le FPI doit aller la rencontre de toutes les forces vives pour sauver la Côte d’Ivoire.

C’est nous le peuple et le peuple a le droit d'exiger la paix et la sérénité. C’est ce que GBGBAGBO nous demande de faire. Il nous demande aussi de nous battre, afin que le génocide WÊ soit reconnu. Et, comme le font les arméniens, il faut commémorer, chaque année ce génocide WÊ.

Camarades militants, cette mission que nous a confiée le président Laurent GBAGBO est une tâche noble et nous sommes capables de relever ce défi.
La mort est partie de DUÉKOUÉ, la vie aussi doit partir de DUÉKOUÉ.

Le président Laurent GBAGBO me charge de vous dire qu'à la prochaine fête de la Liberté, il sera parmi nous à Yopougon en 2020.
Camarades militantes , camarades militants,

Laurent GBAGBO a été acquitté et il est inamissible qu’il soit encore dans une situation de liberté conditionnelle. Toute la Côte d’Ivoire attend son retour pour la réussite de cette réconciliation nationale.
Nous invitons les gouvernants actuels à s’engager dans ce processus de réconciliation vraie gage d’un avenir radieux pour le peuple de Côte d’Ivoire.

C’est sur cette note d’espoir du retour du président Laurent GBAGBO parmi nous que je déclare close la 20ème Edition de la fête de la liberté à DUEKOUE.
DUEKOUE 2019 est terminée rendez-vous est pris pour ABIDJAN-YOPOUGON EN 2020 avec le Président Laurent GBAGBO.
Vive le Front Populaire Ivoirien
Vive le Cavally
Vive le Guémon
Vive le peuple Wê
Vive la Côte d’Ivoire
JE VOUS REMERCIE.

Dr Assoa Adou

SG du FPI