Exilés ivoiriens: Israël expulse 2000 immigrés ivoiriens depuis hier

Le 17 juillet 2012 par IVOIREBUSINESS – Depuis hier 16 juillet 2012, date de l’expiration de l’ultimatum du gouvernement israélien aux exilés ivoiriens, c’est le branle-le-bas de combat chez ces derniers. Ils sont

Exilés ivoiriens devant le parlement israélien, La Knesset., lors de la visite d'Alassane Ouattara dans le pays.

Le 17 juillet 2012 par IVOIREBUSINESS – Depuis hier 16 juillet 2012, date de l’expiration de l’ultimatum du gouvernement israélien aux exilés ivoiriens, c’est le branle-le-bas de combat chez ces derniers. Ils sont

rentrés dans la clandestinité la plus totale, car l’ordre a été donné aux policiers israéliens de les traquer dans leurs derniers retranchement, et de les expulser manu-militari.
Selon des exilés ivoiriens joints par IvoireBusiness, ils n’ont plus dès hier le droit de travailler. Tout employeur israélien qui emploierait un sans papier africain ou ivoirien, tomberait automatiquement sous le coup de la loi.
C’est un plan global de rapatriement des clandestins africains mis en place par le pouvoir israélien qui est à la base de tous ces désagréments.
Parmi les sans papiers africains, les ivoiriens sont au nombre de 2000 officiellement.
La plupart avait rejoint Israël clandestinement pendant la période de crise post-éléctorale de décembre 2010, pour y demander l’asile politique. Dans cette vague, on a essentiellement des pro-Gbagbo. Mais une autre vague date de 2000 et concerne majoritairement des pro-Ouattara.
Cet ultimatum d’expulsion a été fixé le 28 juin par le ministre de l'Intérieur israélien Elie Yishaï.
500 dollars par adultes et 100 dollars par mineurs, voilà ce que propose le gouvernement israélien aux ressortissants ivoiriens pour quitter le pays depuis hier soir, dernier délai.
Il y a un mois, Alassane Ouattara en visite en Israël avait donné son accord pour ce rapatriement. Mais pour Igal Shtayim, fondateur de l'association d'aide aux migrants Marak Liwinsky à Tel Aviv, beaucoup de réfugiés ivoiriens ne l'entendaient pas de cette oreille : « Fin juin, la cour israélienne a refusé aux 132 réfugiés ivoiriens l'asile et c'est pourquoi il a été décidé qu'ils devaient partir. Ils avaient deux semaines pour se préparer. Les réfugiés continuent de demander quelques jours de plus, un peu plus de temps, ils ne veulent pas partir maintenant ».
Certains d'entre eux ne voulaient pas rentrer en Côte d'Ivoire de peur d'être arrêtés par le régime Ouattara . Mais peu de choix semble aujourd'hui s'offrir à eux.
Une quarante de réfugiés ivoiriens récemment expulsés du Liberia avaient été arrêtés une fois arrivés en Côte d’Ivoire. Quatre parmi ces derniers auraient même trouvés la mort dans les prisons du régime. Le reste a été déporté dans une prison au Nord du pays, devenu un véritable goulag depuis un an.
« Le gouvernement déclare qu'il les mettra en prison, poursuit Igal Shtayim. Ils sont en train de construire un immense camp qui est en fait une prison et ils font tout ce qu'ils peuvent pour les mettre dehors. Une partie d'entre eux va accepter parce qu'ils veulent éviter d'aller en prison, donc certains vont probablement partir et juste une minorité décidera de rester, je pense ».

Catherine Balineau