Esclavage en Libye/ Le coup de gueule de Claudy Siar porte ses fruits : Allons-nous vers un printemps africain avant l’heure ?

Par IvoireBusiness - Esclavage en Libye/ Le coup de gueule de Claudy Siar porte ses fruits. Allons-nous vers un printemps africain avant l’heure ?

Christian Vabé et Claudy Siar le samedi 18 novembre 2017 devant l'ambassade de Libye à Paris, pour dire non à l'esclavage et à la vente des êtres humains en Libye.

Quelles que soient les raisons pour lesquelles CNN a diffusé les images de vente d’esclaves en Libye (ce n’est certainement pas pour son amour immodéré de la justice), son reportage vient de créer un nouveau mouvement reflétant une prise de conscience globale d’une situation intenable. En relation avec d’autres mouvements tels que le mouvement panafricaniste de Kemi Seba, nous assistons à la naissance d’une véritable force transcontinentale facilement mobilisable, qui créera peut-être les électrochocs nécessaires aux changements des mentalités.

Le « Collectif Contre l’Esclavage et les Camps de Concentration en Libye » (CECCL), créé par Claudy Siar et Kemi Seba, a rassemblé plusieurs milliers de personnes samedi devant l’ambassade de Libye à Paris, et aussi dans d’autres villes comme Dakar, pour protester contre le trafic d’êtres humains en Libye. Les dirigeants africains semblent s’être réveillés, mais que peuvent-ils faire ? Emettre des condamnations verbales indignées ne suffira certes pas. La Libye, en réponse à l’indignation générale, annonce d’ores et déjà qu’elle mènera une enquête. Cela ne suffira pas non plus, car le problème est beaucoup plus profond et va bien au-delà d’une simple affaire de vente d’êtres humains. C’est toute la vision des rapports humains et des politiques appliquées à cette vision qui sont en cause.

Bien que l’on ne connaisse pas l’agenda de CNN ayant conduit à son reportage, on constate chez les réfugiés une impression générale de résignation et d’abdication difficilement compatibles avec l’idée que l’on se fait de personnes ayant décidé de tout quitter, de braver les routes, puis le désert, et qui n’en sont encore qu’à mi-chemin de leur destination finale qu’ils n’atteindront qu’après avoir affronté la Méditerranée, la partie la plus terrible de leur voyage. Il faut une volonté de fer, de la combativité et beaucoup de courage pour se lancer dans une telle aventure. On ne retrouve rien de tout cela dans le reportage de CNN. L’image véhiculée est toute autre.

Avic
Source: Réseau International