Economie: La dette publique de la France frôle le seuil des 100 % du PIB

Par Le Parisien - La dette publique de la France frôle le seuil des 100 % du PIB.

À la fin du troisième trimestre 2018, la dette publique s’établit à 2 322,3 milliards d’euros. LP/Anthony Lieures.

Selon l’Insee, la dette publique a atteint 2.322,3 milliards d'euros au 30 septembre, soit 99,3 % du PIB, en hausse de 0,3 point par rapport au trimestre précédent.
La dette publique de la France a poursuivi sa hausse au troisième trimestre, se rapprochant un peu plus du seuil symbolique des 100 % du PIB, a indiqué l’Insee ce vendredi.

La dette publique a atteint 2.322,3 milliards d'euros au 30 septembre, soit 99,3 % du Produit intérieur brut (PIB), en hausse de 25 milliards (+ 0,3 point) par rapport au trimestre précédent, a précisé l’institut statistique.

Cette hausse se produit après l’intégration de la dette de la SNCF dès le deuxième trimestre par l’institut statistique. Au 31 mars, la dette française avait atteint 99,6 %.

Déficit à 3,2 % l’année prochaine
La dégradation de la dette devrait s’accentuer ces prochains mois en raison des annonces, le 10 décembre, d’Emmanuel Macron visant à apaiser la crise des Gilets jaunes. Ces mesures (hausse de la prime d’activité, défiscalisation des heures supplémentaires, CSG annulée pour les retraités touchant moins de 2000 euros) devraient conduire la France à un déficit public de 3,2 %. Au-delà donc du fameux seuil des 3 % fixé par les règles européennes.

Les nouvelles dépenses s’élèveront à 10 milliards d'euros et seront compensées à hauteur de 4 milliards d'euros. Quelque 500 millions d'euros doivent notamment être récupérés grâce à la mise en place dès le 1er janvier d’une taxe sur les géants du numérique et 1,8 milliard grâce au décalage d’un an de la baisse de l’impôt sur les sociétés pour les plus grandes entreprises.

La France prévoit également 1,5 milliard d'euros d’économies supplémentaires, qui restent à définir.

Une croissance au ralenti
Autre mauvaise nouvelle pour l’économie française : ce mardi, l’Insee a déjà prévenu que la croissance française devrait connaître un net ralentissement et revenir cette année à 1,5 %, contre 2,2 % l’an dernier.

Sur le quatrième trimestre, elle a divisé par deux et amputé de 0,2 point sa prévision précédente à 0,2 %, imputant ce ralentissement au climat des affaires, mais aussi au mouvement des Gilets jaunes, malgré une « accélération du pouvoir d’achat » sur la fin de l’année.

« Nous avons revu à la baisse la prévision de consommation des ménages sur le trimestre », a expliqué Julien Pouget, chef du département de la conjoncture de l’Insee lors de la présentation à la presse de la note de conjoncture.

« Dans notre scénario, le mouvement des Gilets jaunes représente 0,1 point de croissance trimestrielle en moins au quatrième trimestre, mais il n’est pas exclu que l’impact soit plus important », a-t-il précisé.

Relance de la consommation
Dans ce contexte, la bonne nouvelle pour le gouvernement pourrait venir de la consommation en début d’année prochaine, qui pourrait bénéficier de mesures comme la baisse de la taxe d’habitation et des cotisations sociales, qui s’ajoutent au recul du prix du pétrole.

L’institut de statistiques estime ainsi que le pouvoir d’achat des Français progressera de 1,4 % en 2018, comme l’année précédente, grâce à une forte accélération sur le dernier trimestre due aux mesures gouvernementales et à la baisse du pétrole.

Pour l’Insee, les principales incertitudes pesant sur la croissance sont le protectionnisme à l’international, le Brexit en Europe et le mouvement des Gilets jaunes en France.

H.W avec AFP

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