DYNAMIQUES ECONOMIQUES EN AFRIQUE NOIRE : METHODOLOGIE D’ACCOMPAGNEMENT, Par Dr Attébi Kock Obhusu

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - DYNAMIQUES ECONOMIQUES EN AFRIQUE NOIRE. METHODOLOGIE D’ACCOMPAGNEMENT, Par Dr Modeste Dadié Attébi Kock Obhusu.

Dr Modeste Dadié Attébi Kock Obhusu.

Il n’est de secret pour personne que l'artisanat, les petites et toutes petites entreprises familialesainsi que les initiatives portées par les groupements villageois ou communautaires constituent les poumons des économies africaines. C’est ce qui fait vivre un grand nombre de familles.Cette dynamique va s’accentuer dans les années à venir du fait des contextes que nous connaissons.

Desfemmes et des hommes à l'épreuve des privatisations, des effets directs et collatérauxdes guerres et des rebellions s'activent, s’organisent, travaillent. Ceux qu’on a pour habituded’appeler les africains des petits métiers apportent la preuve que l'Afrique pourrait constituerun espace économique plus viable encore si l’essentiel de ses énergies de base étaient libérées et surtout soutenues par les pouvoirs publics de façon sérieuse.

Ce sont ces dynamismes microéconomiques intérieurs qui vont se traduire sur le plan macroéconomiquepar des modifications économiques structurelles. L’on a tendance à penser que la course folle à l’endettement extérieur et le recours intempestifde certains Etats à des multinationales endossées aux secteurs de rente que sont l’eau, l’électricité, les activité portuaires, le chemin de fer, etc. sont plus porteurs de perspectives.

Il faut accompagner ceprocessus porté par ce qu’il convient d’appeler la société vivante qui va ouvrir le continent à de nouveaux horizons.Dans cette optique, plusieurs organisations nationales et transnationalesaujourd’hui pilotées par des membres de la diaspora africaine, principalement des espaces anglophones et lusophones semettent en place. Certaines travaillent dans l’urgence et d’autres ont fait le choix d’inscrire leur intervention dans une approche plus soutenue avec pour prioritéd’intervenir sur le long terme en partenariat avec des structures publiques locales.

C’est dans cette perspective qu’il y a quelques années, nous prenions l’initiative de créer Pylothe Conseil, un cabinet d’ingénierie économique et sociale. Deux pays nous ont fait confiance dans le cadre de procédures d’appel à candidature pour accompagner des structures locales communautaires alors que nous ne faisions que nos premiers pas dans le domaine et donc sans expérience préalable à faire valoir mais avec la ferme volonté de réussir à impulser une dynamique. Il s’agit du Nigeria et de la Namibie.

Si les retours sur les missions que nous avons effectuées au Nigeria n’ont pu être à la hauteur de nos attentes, ceux sur la Namibie expriment une très nette satisfaction de nos partenaires locaux. Les projets mis en place dans ces deux pays continuent, des années après, de servir de références.

Aussi, dans le cadre des relations devenues plus affectives que professionnelles avec des responsables locaux certains amis ont souhaité que nous fassions une large diffusion du guide pédagogique qui a servi de support à nos interventions.

En attendant de répondre à cette « commande », il nous est paru important de partager avec nos amis facebookers les grandes lignes de cette approche à partir de laquelle les outils ont été construits en son temps par Pylothe.

Attention, entendons-nous bien. Ces lignes ne constituent pas du tout une propédeutique à la création d’activités. Ellesdonnent simplement la trame de notre approche méthodologique qui analyse la question de la créationd’activités sur le continent dans ses aspects essentiels.

Ainsi, la première partieexpose la méthodologie d’accompagnement dans ces grandes lignes et la seconde partie expose la stratégie de créationd’activités. Ici, notre espoir est que ces lignes puissent contribuer à susciter un élan chez ceux et celles qui ambitionnent d’accompagner des acteurs sur le terrain à travers des initiatives d’organisation non gouvernemental.

METHODOLOGIE D’ACCOMPAGNEMENT DE PROJET EN AFRIQUE

L’accompagnement de projet en Afrique
Pour un organisme international, la décision d’intervenir en Afrique dans le cadred’un appui technique et matériel à la création d’entreprise provient de l'identificationpréalable d'un besoin. Cette identification peut se faire de façon formelle (prospection active) ouinformelle (observation active).

Elle provient le plus souvent de la formulation d'une demande par unacteur, un groupe d'acteurs ou une institution locale. Mais elle peut être aussi lerésultat d'une mission effectuée par un émissaire de l'organisme ou du diagnosticdu représentant permanent d'une organisation multilatérale. C'est sur la base decette identification plus ou moins formelle que s'élabore le projet d'intervention.

La mobilisation des données économiques

L'accompagnement d'un processus de création d'activités constitue incontestablementun engagement qui va au-delà de l'économique. C'est un engagementmultidimensionnel à fort contenu relationnel, humain. Il dépasse donc le cadre du simpleet classique transfert de savoirs.

Ce qui, en toute logique, exige sérieux et professionnalisme.D' où la nécessité d’une réflexion approfondie et d’un minimum depréparation préalable au niveau de l’équipe de direction de l’organisme d’appui.

La bonne maîtrise de la situation économique locale

Pour réussir leur mission, les représentants de la structure d'accompagnementdoivent avoir une bonne maîtrise de la situation économique, sociologique etpolitique du pays. Dès lors, il est nécessaire à l'accompagnateur de se documenterpour connaître les paramètres structurels essentiels de économie nationale.

Ces paramètres essentiels sont ceux qui affectent de façon significative et traduisentdonc objectivement la situation économique locale. Ils peuvent être endogènes (fortement et directement dépendants d’éléments locaux) ou exogènes (liés à des facteurs extérieurs). Leur connaissance permet de mieux appréhender les comportementséconomiques individuels et macroéconomiques. Concrètement, ils’agit de connaître:

- le mode de répartition microéconomique des revenus: commentd’une façon générale les familles habitant la zone d’intervention répartissentleurs revenus entre consommation et épargne.
- le mode de répartition fonctionnelle des revenus : comment sont rémunérés lesdifférents facteurs qui contribuent à l’activité de production. Il s'agit là, d'appréhenderla place de chaque facteur et notamment le capital et le travail sur le marchélocal.
- le taux de croissance économique des cinq dernières années : la connaissancede cet indicateur permet de saisir la situation et le mouvement économique dupays en termes réels et de comprendre ainsi les changements qui s'y opèrent au niveau structurel. Généralement, l'indicateur utilisé est le Produit National Brut.
- les données démographiques la pyramide des âges, la population active, la situationde l’emploi, le taux de mortalité, le taux de natalité, l'espérance de vie, lapopulation totale, la nomenclature des professions et des catégories socioprofessionnelles. La connaissance de ces données peut aider à expliquer les situationsde pénurie ou surproduction sectorielle et partant de là, à aborder avec luciditéles marchés locaux.
- les relations intersectorielles: les échanges qui se réalisent entre un ensembled’entreprises ayant la même activité mais dont les activités secondaires sontdifférentes.
- la structure du budget de l'État et le processus de planification économiquenationale.
- La situation technologique locale, la répartition géographique des activités et leniveau de l’inflation.
- Les plus importants courants d’échange et la balance commerciale du pays: afinde mieux comprendre l’évolution des termes de l’échange et ajuster la politiquede prospection commerciale en conséquence.
- La politique nationale de valorisation des ressources locales : agriculture, pêche,tourisme, énergie, etc.

La délimitation globale du projet

Sur la base de ces éléments, la réflexion des intervenants va être axée essentiellementsur des questions relatives à la délimitation globale du projet. Cette délimitationconsiste à déterminer des éléments opérationnels. Il s’agit de définir unréférentiel au projet, d’en déterminer les facteurs généraux de pertinence, d'élaborerpar anticipation les éléments d'évaluation et de déterminer les moyens à mettreen œuvre.

La détermination du Référentiel Projet

Déterminer un référentiel au projet consiste pour l'accompagnateur à répondre àdeux questions essentielles : Quelle est la vocation du projet pour l'ensemble dela communauté ?
Quelle réponse individuelle apporte-t-il à la situation existante ?

Même s'il est l'œuvre d’un individu, il ne faut oublier que toute créationd’activités apporte toujours une réponse d’ensemble à un problème, que ce soitdirectement ou indirectement. Par les améliorations apportées aux fonctionnementset à l'exploitation d’un secteur donné, il peut par exemple entraîner un fluxmonétaire important pour les créateurs et les autres intervenants. Il est donc importantde définir par avance cet aspect des choses.

La détermination des facteurs de pertinence du projet

Les facteurs de pertinence d'un projet comprennent à la fois les besoins et lesrisques liés au projet.Pour mettre en exergue les facteurs de pertinence du projet, il faut procéder àl’analyse de la situation générale aux niveaux local, national et régional. C’est laraison pour laquelle la connaissance des paramètres structurels est importante.

Elle conduit à situer précisément les besoins concrets et immédiats auxquelsrépond le projet et à déterminer la place des différents acteurs sur l’échiquieréconomique en allant au-delà du ou des commanditaires directs du projet. Parexemple dans le cadre d'un projet relatif à une exploitation agricole, il faut tenircompte des pratiques culturales: catégorisation des cultures, leur rotation, desbesoins alimentaires, de l'étendue moyenne des exploitations, du nombre d'actifs participants, du revenu annuel procuré par chaque produit.

La détermination des facteurs de risque du projet

Dans la même perspective, il faut rechercher les facteurs de risque du projet. Cesrisques peuvent porter sur une déstabilisation de l’équilibre écologique ou unedérégulation préjudiciable du système économique et de l’activité commerciale.

La mise en place d’outils d’évaluation
La détermination d’éléments d’évaluation

Il faut prendre le soin d’élaborer par anticipation des éléments d'évaluation, c'est-à-dire déterminer par avanceles critères qui permettront d'apprécier la réussite du projet à chacune de sesphases et de mesurer à la fin, son impact non seulement pour son commanditairedirect mais aussi sur la réalité économique et sociale locale.

Sur le plan technique,il est donc utile d’élaborer une grille contenant des éléments faciles à interpréteret capables de susciter facilement des solutions de la part de l’acteur ou desacteurs du projet. Sur le plan de l’appréciation globale, il faut que ces élémentspermettent de répondre à des questions aussi simples du type :

1- ce projet a-t-il permis, dans sa phase actuelle, d’apporter par exemple une
réponse à un problème réel : emploi, condition de production, de surproduction,
de pénurie ?
2- ce projet a-t-il permis de débloquer par exemple des situations commercialespour certaines personnes par l’amélioration de la qualité et l’augmentation desquantités de produits offertes ou par une réorientation des méthodes de distribution?
Cette anticipation permet d’apporter des correctifs au fur et à mesure et donc degagner en efficacité.

L’évaluation des moyens d’action

Les moyens constituent le pilier de l'action d’appui. Aussi l’organisme d'appui nepeut sérieusement s’engager dans une telle aventure sans évaluer par avance lesmoyens nécessaires à son intervention. De quels moyens aura-t-on besoin pouratteindre les objectifs visés ? Et quels en seront grosso modo les effets ?

Structuration du projet et organisation technique

Pour bien cerner le public prioritairement concerné par le projet, les responsablesde l'organisme de soutien doivent discuter sérieusement avec les commanditaires.Ces discussions préliminaires permettent non seulement de mieux cadrer leprojet mais aussi de confronter les visées du projet avec les objectifs généraux del’assistance.

Suivant la nature du projet, il peut s’adresser à tel type de publicplutôt qu’à tel autre. Ainsi on a des projets qui ne reçoivent de financement ques’ils s’adressent exclusivement aux femmes, aux jeunes, aux paysans, aux citadinsou aux diplômés de l’enseignement technique etc. Il est donc important
pour tout demandeur de soutien de s’assurer par avance du champ et surtout desconditions d'intervention de l’organisme.

La détermination des objectifs du projet

Les objectifs d’un projet sont définis selon deux axes. Pour un projet donné, ondistingue des objectifs dits opérationnels et des objectifs dits généraux. Les objectifsopérationnels souvent se mesurent à travers des indicateurs essentiellementstatistiques. Pour les déterminer, on utilise l'approche économétrique dite méthodepar les coûts qui consiste à maximiser chaque fois le résultat d’une actiondonnée en minimisant le plus possible les coûts. C’est le fameux principe de lamaximisation sous contrainte.

La détermination des objectifs généraux quant à elle fait appel à la méthode diteméthode des effets. Il s’agit de mesurer par anticipation l'impact du projet sur lavie sociale et économique de l’espace dans lequel il se réalise. Concrètement, ils’agit de définir les besoins auxquels répond le projet vis à vis de son initiateur etvis à vis du milieu dans lequel il se réalise.

Le projet vise-t-il pour son commanditaire à améliorer son revenu ou à augmenterla productivité de son activité ?
S’inscrit-il dans une perspective d’épanouissement collectif ou individuel ?

Les moyens d’action et les acteurs du projet

La définition des besoins
Lors des premiers contacts avec les commanditaires, l’organisme doit rechercherà se faire une idée des besoins. Dans un premier temps, il n’est pas gênant queces besoins soient définis de façon globale car ce n’est qu’au fil des actions quese fera la clarification. Ce n’est donc que par la suite qu’il faudra chercher à êtreplus précis. Ces besoins peuvent aller de la mise en place d’actions de formationà la gestion, au perfectionnement technique. Vont-ils être satisfaits ? Etcomment ?

Par exemple si un stage est nécessaire, est-il possible de l'effectuer sur place ounécessite-t-il un déplacement à l’extérieur?
C'est à ce niveau de questionnement que l’accompagnateur doit recourir à saconnaissance des institutions administratives du pays. Cette connaissance doitpouvoir lui permettre de trouver les éléments de réponse les plus appropriés.

Sur quelle base est-il opportun d’engager un partenariat avec les structures administratives,
associatives et professionnelles locales ?

Est-il nécessaire de mettre en place un système de financement et sur quellesbases pour optimiser les résultats de l’intervention ?
Il n’est gênant que l’accompagnateur ait une connaissance sommaire de la situationpourvu qu'il engage une démarche active d’information. La réponse à cesquestions peut être aussi fournie soit en partie soit de façon exhaustive par les échanges avec lesautres acteurs. Dans certains pays, il existe même des structures spécialisées dansce type d'information

La coopération

L’on ne peut intervenir de façon solitaire dans la conduite d’un projet de créationd’entreprise surtout dans un environnement aussi complexe et mouvant commecelui de l'Afrique. La mise en place du projet réunit donc nécessairement surscène plusieurs acteurs que l’on peut regrouper pour simplifier en trois entités: lescoordonnateurs du projet qui sont les représentants de l'organisme d’appui, lecomité de liaison du projet qui est composé de représentants du groupe concernépar la réalisation du projet et les commanditaires qui sont ceux qui en ontformulé directement la demande.

Les coordonnateurs du projet

Leur rôle consiste à assurer l’administration générale du projet. Ils en assurent àce titre la planification des travaux, l’établissement du budget et s’occupent dupaiement des salaires. Ils contrôlent les différentes phases des opérations.

C’esteux qui synthétisent après consultation des différents protagonistes les élémentsde pertinence du projet. De ce fait, la coordination doit absolument être composéede personnalités ayant à la fois des compétences techniques, le sens de lacommunication et une capacité à synthétiser dans des termes claires et précis lesbesoins.

Cela va donc de soi qu’elle joue un rôle de première importance dans laréalisation du projet. De la capacité d’une équipe de coordination à cerner lesbesoins réels du projet dépendra l’échec ou la réussite des actions engagées.Le comité de liaison est composé de représentants locaux servant d’intermédiaires entre la coordination et les commanditaires.

Ces derniers sontélus ou désignés en fonction de leurs compétences professionnelles ou de leurmaîtrise de la langue de travail des représentants de l’organisme d’appui. Ilsparticipent à la clarification de l'expression des besoins.

Au besoin, ils s'assurentles commentaires des visites et l’exploitation des supports pédagogiques éventuelsportant sur les méthodes, les aspects logistiques etc. Ils assurent ainsi un rôlede lien entre les acteurs directs et la coordination. Si le mode d’organisationadopté au départ, rencontre des difficultés de fonctionnement, c’est le comité deliaison qui sera chargé de réfléchir sur une organisation plus adaptée. Dans lecadre de projets collectifs, il cherchera par exemple à regrouper les acteurs sur unmode efficace et dans le cas d’une procédure d’attribution de crédits fera lespropositions qu'il faut.

Les commanditaires du projet

Afin d'optimiser leurs actions s’il s'agit d’un groupement d’artisans oud’entrepreneurs, leur mode d’organisation doit être le plus rationnel possible.C'est-à-dire que cette organisation doit être toujours appuyée sur des critèrespertinents. Il peut s’agir de critères correspondant à la géographie locale ou aumode d’organisation de l’activité concernée par le projet. Il est important que lesacteurs directs maintiennent le contact avec le comité de pilotage et la coordination.Avant tout, il ne faut pas oublier que c’est bien à eux que le projet appartient.

Planification et programmation des opérations

La planification a pour but de coordonner les activités de façon à les rendre cohérentes.Elle débute toujours par une étude de faisabilité qui permet d’assurer unemeilleure programmatique des opérations. Elle donne lieu à de fréquentes rencontres,dans un climat qui doit être convivial entre les divers acteurs et permetde prendre contact avec les autres structures et les personnalités non directementimpliquées dans le projet Afin de mieux appréhender les problèmes, il est vivementrecommandé aux membres de la coordination de ne pas se limiter simplementaux comptes rendus du comité de liaison aussi compétent et fiable soitil.

Cette attitude a pour seul but de rendre efficaces les opérations et participe duprofessionnalisme nécessaire et n'a donc rien de suspicieux étant donné que labase du travail se veut établie sur des rapports de confiance. Il est important depréciser que c’est une précaution destinée à mieux qualifier les données recueilliesou fournies par le comité de liaison.

Mobilisation de l’information

L'action de coordination

Le Coordinateur accompagnateur doit en toute circonstance chercher à validerne serait ce de façon informelle chacune des données recueillies auprès des uns etdes autres. Une fois qu’il a réussit à mobiliser le maximum d’informations et vérifier leur fiabilité, il doit pouvoir s’assurer du degré et des possibilitésd’engagement de l’organisme par rapport aux moyens mis à sa disposition par ladirection. Dans cette perspective, son équipe confronte les moyens à affecter àchaque action aux exigences du projet avec en ligne de mire la recherche del’efficacité. S’il est seul membre de l'équipe présent sur le terrain, il doit contactersa direction.

La consultation de la direction

Après consultation de sa direction, une décision provisoire devra être prise. Ilpeut s’agir de continuer suivant la logique initiale ou d’opérer des ajustementspar rapport aux termes classiques des interventions de l’organisme. Il est rarementquestion d’arrêter le projet sauf si les facteurs de risques sont trop élevés.Par suite, il convient de déterminer les modalités pratiques des opérations à travers la mise en place d'un calendrier et d’un cahier de charges énumérant lesdifférentes actions à entreprendre.

Étude de faisabilité

Les questions pertinentes
L'étude de faisabilité donne lieu à l’élaboration de questions pertinentes auxquellesil faut apporter des réponses sans détours.

Le type de questions à poser est par exemple :

1-La région concernée dispose-t-elle de ressources suffisantes pour que l'activité enquestion puisse prospérer convenablement ?
Si non est-il nécessaire de mettre en place une stratégie visant à dépasser cettecontrainte ? Laquelle ?
2-Quels sont les différentes voies de communication régionales et leur état ?

S’il s’agit par exemple de mettre en place une coopérative agricole de commercialisation,il sera question de déterminer le niveau de la production du secteur,d’étudier le circuit de collecte tel qu’il se présente, d’analyser les principaux axesde communication existants.

La rédaction de rapport

En ce qui concerne les conditions économique à proprement parler, il faut examinerl’état de la concurrence, la situation économiques des clients, des usagerset l’impact indirect du projet par rapport au développement d’activités annexesc'est-à-dire examiner le jeu du principe économique des effets induits etd’examiner les bases de gestion des externalités créées.
Quels autres organismes interviennent dans la région et dans le même secteurd’activité ?

Quels sont leurs principes généraux d’interventionQuel est l’état des relations entre les structures financières nationales et les promoteursde petites entreprises ?

A quel niveau administratif chaque décision relative au secteur est prise ?

L’étude de faisabilité est aussi l’occasion d’apporter des réponses à des questionsd’ordre juridique :

- Quelle raison sociale adoptée ?
- Existe-t-il des dispositions particulières en matière de protection del’environnement ?
Au terme de cette dernière la coordination doit pouvoir consigner dans un rapportdétaillé tous les résultats afin d’assurer un meilleur cadrage de ses interventionset apporter chaque fois que cela est nécessaire les ajustements appropriés.

Partenariat local et organisation du travail

Le contexte administratif africain

Le contexte administratif africain se caractérise par une propension marquée desagents du service public au détachement par rapport aux responsabilités qui leursont assignées. Il ne faut pas se le cacher. Pour y être efficace, il faut bien connaîtreles modalités spécifiques de collecte des informations propres au contexte.

Dès lors, il apparaît utile de rechercher une alliance avec des structures maîtrisantbien les différents paramètres du circuit. Il est cependant vivement recommandéà la coordination d’apprécier le plus judicieusement possible l’opportunité et lesmodalités de cette collaboration.

A cet effet, elle doit pouvoir établir des fiches techniques contenant le maximumd’informations sur les partenaires : leur direction, leurs activités, etc. Et établir sespropres repères par l'affectation d’indices de fiabilité, une espèce de coefficient derisque collaborateur.

La concertation des partenaires

De concert avec tous les autres protagonistes du projet, la coordination doit déterminerl’ère géographique couverte par le projet. Elle doit assurer la répartitiondes fonctions entre les principaux acteurs au regard de leurs compétences respectives.En sa qualité d’administrateur de projet le responsable de la coordination doitassurer lui même la répartition du travail entre les divers exécutants. A cette occasion,il doit prendre toutes les dispositions nécessaires afin que les informationspuissent circuler normalement. Il devra veiller à ce que les comptes rendus orauxfassent l’objet d’écrits sur les points déterminants des opérations.

L’interculturel dans le projet

Il doit donc être capable de donner des consignes claires et nettes aux uns et auxautres et prendre des dispositions matérielles relatives: à la mise en place d’unrépertoire contenant les informations utiles : adresse, téléphone, télécopie desdifférents contacts, la liste des entreprises intervenant dans la filière : détaillants,distributeurs grossistes, fournisseurs, vendeurs et réparateurs de matériels deproduction, l’élaboration de formulaires de travail : formalisation des procédures

La rédaction de rapports d’activités précisant les différentes phases des travaux,les effets etc.
Tous ces éléments sont utiles car ils permettent en cas d’absence prolongée d’undes acteurs, y compris le responsable coordonnateur lui-même, d’éviter l’arrêtdes travaux. Il doit donc faire preuve à la fois d’autorité, de tact et d’intuition pourque l’implication de tous soit au maximum et réelle. Il doit conseiller le petitentrepreneur sur la tenue de son lieu de travail s’il s’agit d’un atelier : veiller à lapropreté du lieu de travail, respecter les conditions générales de sécurité, raccourcirles détours quotidiens inutiles, rompre avec les habitudes et pratiques stériles.
Ce sont des éléments importants qui manquent très souvent aux entrepreneursafricains. Cette démarche doit reposer sur la pédagogie et la diplomatie.

La politique d’équipement

S’agissant de l’équipement, la coordination doit adopter une politique d’achat etd’acquisition optimale. En recensant les outils de base et en comparant les différentscircuits d'approvisionnement afin d’adopter une logique efficace qui minimiseles effets. Mais attention; la recherche du meilleur effet ne doit pas se fairede façon obsessionnelle et aveugle car il faut tenir compte d'autres paramètres.
Devant un problème d’équipement il faut prendre en compte d’autres élémentsaussi importants. Par exemple : l’état de chaque machine ou des accessoires, leseffets d'entretien du matériel associé, les possibilités de trouver ultérieurement etfacilement les pièces de rechange, l’efficacité de la machine : son rendement etson adaptabilité aux conditions de production, etc. Il n'est pas question de plaquerune technologie clinquante mais dénuée de toute utilité.

Le choix des technologies

A ce propos, il convient de se reporter au témoignage de l’ancien ministre ivoiriende l'agriculture Denis Bra Kanon. Ces propos, au delà de leur aspect anecdotique,permettent de bien comprendre que le sérieux s'impose en matière dechoix de technologies. Il écrit : Plus que d’un transfert, (...) il s’agit dans bien descas d’un placage dont on ne peut attendre une grande efficacité. Cette mise engarde nous conduit à aborder la question primordiale des projets de création :celle du financement.

Mise en place de conditions d’accès aux crédits
Il n’est de secret pour personne qu’en Afrique tout comme partout ailleurs leprincipal obstacle des petits entrepreneurs est le financement. Cette situations’explique en partie par un certain nombre de facteurs parfois objectifs, souventsubjectifs dont les plus significatifs sont : l’absence de confiance de la part dusystème bancaire, le manque de garanties et la méconnaissance de l’entrepreneurafricain du fonctionnement du système bancaire.

La logique financière en Afrique et l’entrepreneur local
A côté de ces justifications classiques, l’entrepreneur africain est dans bien descas, tout simplement victime du manque de professionnalisme de certains cadresdes banques et institutions de crédits.

La nécessité d’anticipation

Stratégie d’activation de l’épargne informelle

Conscients du problème, la plupart des organismes anticipent en intégrant paravance dans leur démarche ces données. Ils prévoient par avance une certaineenveloppe financière sinon il faut dire que toute leur logique n’aurait aucun sens.

Ils mettent en place des stratégies d’activation de l’épargne informelle locale.Cependant si cette enveloppe financière de l’organisme ne suffit à faire face auxbesoins qui ont été déterminés, il faudra à l’accompagnateur se lancer dans desdémarches de recherche de financements complémentaires auprès d’autresstructures. En présence d’une situation dans laquelle, le promoteur ne disposeraitpas de garanties suffisantes, il est nécessaire de mettre en place un fonds spécialen tenant compte bien sûr de sa capacité à rentabiliser son projet et donc de sonaptitude à rembourser.

Par contre dans le cas d’une personne présentant des garanties, il faut répertorierles biens dont il dispose et établir son dossier de demande de prêts en conséquence. Au cas où la valeur de ces biens ne suffit pas, et c’est souvent le cas, àcouvrir le montant du crédit sollicité alors l’organismed’appui doit recourir toutsimplement à son propre fonds de promotion d'investissement. Il peut aussi faireappel à d’autres structures locales ou étrangères.

Si le projet n’implique qu’un individu, il peut lui être conseillé de rechercher desassociés de confiance où il peut être dirigé vers des sociétés de capital-risque.

La logique de mutualisation des risques financiers

Pour un projet impliquant plusieurs personnes, il convient de mettre en place unsystème de mutualisation des charges en adoptant dans la mesure du possible laméthode de péréquation la plus optimale. Dans cette perspective, rappelons uneapproche qui consiste pour l’accompagnateur à adopter une logique d’incitationaux regroupements sur des bases professionnelles. Ces regroupements pourraientdonner lieu à la constitution d’une structure de cautionnement mutuel:création d’une cellule de micro finance. La garantie financière solidaire ainsiconstituée pourrait permettre de compenser le manque de nantissement.

LA CREATION D’ACTIVITE EN AFRIQUE

Le créateur africain face à la logique d’activité
La volonté de créer son activité ne peut suffire à jauger la détermination et lescapacités d'un candidat à la création. Cet acte, même s’il émane le plus souventd’un réel désir, suppose des choix vis à vis de son entourage. Ces choix sont faitsnécessairement de ruptures et obéissent en cela à des logiques qui échappent aucontrôle du créateur. Le défi de la création d'entreprise nécessite donc un minimumde perception du fonctionnement du système qu’est l’Entreprise.

Il n'y a certes pas de mystère dans cet acte mais force est de reconnaître que lacomplexité grandissante de notre environnement, rend de plus en plus compliquéesles choses. Dès lors, il est important pour le candidat à la création d’adopterà la base une démarche visant à mobiliser au mieux les éléments utiles afin depréserver ses chances. Cela consiste avant toute chose, à situer ses propres capacités.

La démarche d’autoévaluation

La démarche autoévaluation consiste à déterminer soi-même ses forces et sesfaiblesses par rapport à la perspective de création. Il s’agit de faire le point sur sescompétences, ses ressources, sa résistance physique, son comportement vis-à-vis du travail, sa réaction face aux situations complexes et aux difficultés, sa capacitéà diriger une équipe et à anticiper les événements. Ensuite à confronter les résultatsobtenus avec l’appréciation des autres.

En Afrique, avec la longue crise desannées quatre-vingt, créer son activité a consisté pour beaucoup de personnes àse sortir provisoirement d’une impasse sociale. Cependant le fait est qu’il y aaujourd’hui chez les entrepreneurs africains une projection sociale réelle dépassantle cadre de la débrouillardise. Ce qui nécessite une prise de conscience desenjeux de l’aventure. Il ne s’agit pas seulement de gagner temporairement sa vie.

Il est important de faire reposer son désir sur des perspectives plus vastes et réalistes. Il faut s'informer des principes fondamentaux qui conditionnent le succès de la création d’activité.

Le créateur : homme-orchestre

Le projet doit être basé sur les capacités de son porteur qui doit garder en mémoirele principe selon lequel le ciel n’aide que celui qui s’aide. C'est-à-dire qu'il nedoit pas attendre des autres, y compris la famille, plus qu’ils ne peuvent apporter.Il doit s'informer sur les risques liés à son projet, éviter les investissements superfluset ne pas hésiter à solliciter les compétences extérieures en cas de difficultés.Le créateur idéalement doit avoir :

la volonté, la motivation, le sens de la responsabilitéet de l'initiative, l’esprit de persévérance, l’intelligence, la discipline, lel’observation, la santé, l’esprit de synthèse et de méthode, le goût del’indépendance, la capacité de gestion du stress et l’habileté à la négociation.

Homme-orchestre, il doit savoir qu’avant le décollage de son activité, il sera à lafois : stratège du marketing, vendeur, acheteur, comptable, financier, chef depersonnel, responsable de production et coordonnateur logistique.

Définition et clarification du concept

Situer la valeur utilitaire du produit
Définir le concept du projet, c’est déterminer clairement les caractéristiques duproduit que l’on s’apprête à offrir aux consommateurs. Le marché obéit à desrègles précises et implacables. Il faut donc exclure d’emblée tout principe aléatoireet l’amateurisme en s’interrogeant sur l’utilité réelle de son produit.

Connaître le public destinataire
Cette interrogation doit partir de la connaissance du public destinataire : particuliers,entreprises, collectivités publiques, marché extérieur etc. La mise au pointdu produit va varier sur certains points suivant le public.

Les autres questionsdéterminantes, consistent à s’interroger sur la cadence de la production : sera tellerégulière ou suivra telle une saisonnalité ? Quels en sont alors les paramètres ?
Les réponses à ces questions seront apportées par l’étude de marché.
L’étude de marché est un moyen qui permet à l’entrepreneur d’examiner la réalitééconomique de son produit par rapport au marché visé.

La réalité du marché

Cette réalité économique se mesure à travers l’existence de clients au regard duprix, de la qualité, de la fonctionnalité et de l’image du produit. L’étude se réalisesouvent en plusieurs phases. Lors de la première phase, le créateur cherche àdéterminer avec précision les informations qui vont lui être utiles et recense lesdifférentes sources d’information. La seconde phase donne lieu à la préparationdu questionnaire et à la planification de l’étude. Dans la troisième phase il mènel’enquête sur le terrain. La méthode envisagée lors de cette collecte est liée à lanature des données que l’on cherche à recueillir. La quatrième phase permet detraiter les données.

Le traitement des informations

Ce traitement peut être descriptif ou statistique. S'il est statistique, il doit nécessairementdonner lieu à une codification spécifique pour faciliter l’exploitation.L’analyse des données doit faire l’objet d’une attention particulière en s’appuyantsur une bonne connaissance de l’environnement afin d’éviter des conclusionshâtives. A ce propos, rappelons cette anecdote devenue au fil du temps un grand classique del’enseignement de la gestion d’entreprise.

Deux représentants de l’entreprise Bata sont chargés de se rendre en Afriquepour évaluer l’étendue du marché. Le premier réagit le plus vite, il envoie untélex catégorique Ici, personne ne porte de chaussures, le marché est inexistant.

Je rentre au siège social. Le second interprète tout autrement la réalité, son message affirme. Tout le monde est pieds nus. Marché potentiel infini. Thomas Bataapprouve le second, il décide d’être la première entreprise occidentale d’envergure à pénétrer ce marché. Le résultat fut à la hauteur des espérances:Bata construisit grâce à son marché nouveau, l’industrie de la chaussure la pluspuissante pour son époque.

Les éléments déterminants

La dernière phase consiste à rédiger un rapport d’enquête précisant les conditions,les limites et les résultats obtenus. Il doit contenir des réponses précises sur :
L’accessibilité physique aux marchés et les facteurséconomiques, la potentialité du marché :
la demande en qualité et en volume, lescaractéristiques des clients : le profil des clients, leurs exigences, les différentspoints de vente, leur comportement d’achat, le prix d’acceptabilité ou prix psychologique,les réseaux de distribution, les concurrents : leurs méthodes decommunication, leurs moyens, les barrières éventuelles: normes de réglementation,particularités juridiques.

Les pistes d’information

Le créateur doit soigneusement s’informer sur le marché notamment sur sesclients potentiels et la concurrence. Cette démarche est fondamentale car c’estelle qui lui permettra de mesurer ses chances. Pour cela, il doit explorer les différentespistes de mobilisation de l’information.

L'activité informelle jouant un rôleimportant dans les différents secteurs d’activités en Afrique, il doit visiter lesmarchés et les ateliers pour s’informer des problèmes liés à l’activité : l'évolutiondu marché, les aléas des saisons, les sources d’approvisionnement.

Si le produitest purement commercial, le cas des commerces de proximité, l’appréciation del’emplacement s'avère très utile : zone de chalandise, étude du plan cadastralpour connaître la situation et les projets d’urbanisation, les locomotives commercialeslocales etc.

Les statistiques des ministères ministère du commerce, ministèrede l’industrie, ministère de l’agriculture, ministère du tourisme les publicationsdes chambres de métiers, la presse syndicale, les organisations non gouvernementaleslocales sont aussi des sources d’information qu’il faut chercher àexploiter. Il lui faut éviter les éléments d’information qui ne seraient pas directementexploitables pour valider son produit. Il est connu que le succès de la créationrepose sur l’adéquation du produit à un besoin réelle.

L’analyse du couple Produit - Marché

Cette adéquation est elle-même le résultat d’une bonne analyse du couple Produit- Marché. L'existence d’un marché se mesure à la solvabilité des clientspotentiels et àLa suffisance de sa taille. Par rapport aux éléments de concurrence, il devradéterminer les produits identiques et les produits différents, mesurer la taille desconcurrents directs et indirects, leurs stratégies commerciales et si possible financières.Entre autres éléments à considérer, il y a la détermination du prix du produitqui devra tenir compte de plusieurs paramètres: les canaux de distribution,les délais de livraison et la zone d'implantation.

La mise en évidence des spécificités du produit

Au terme de cette démarche, le créateur doit être en situation de se faire une idéeclaire sur la qualité et les spécificités de son produit et situer sa part théorique demarché. En amont, il est important de bien choisir ses équipements: matériels,véhicules et ses sources d’approvisionnement.

Parmi les moyens matériels, le local est déterminant. La politique d’acquisitiondes locaux de production, de vente et stockage par exemple, selon le typed’activités, devront répondre à des critères auxquels il faut penser par avance.

Quant à la politique d’exploitation, elle doit être conçue avec clarté : le recrutementdu personnel, l'organisation du service, la gestion des relations avec lesintermédiaires. La démarche d’analyse en amont doit aussi porter sur les frais dedéplacement, de démarches administratives, d'entretien du matériel, d’emballagedu produit, de son conditionnement, de son mode de livraison.

Cette démarche globale doit pouvoir faciliter la détermination des besoins financiersdu projet et aider à établir une comptabilité prévisionnelle.

Cette comptabilité prévisionnelle permet à la fois au créateur de se déterminer enayant en main des données matériels de son projet mais aussi d’aller solliciter despartenaires ou négocier les financements.
Cette comptabilité prévisionnelle s’établit sur trois ans. Les principaux élémentsqui le composent sont : le bilan, le compte de résultat, le plan de financement, leplan de trésorerie, le seuil de rentabilité et le besoin en fonds de roulement.

L’élaboration du plan de développement

Le plan de développement, encore appelé Business Plan est la matérialisation endonnées objectives des éléments de l’étude du marché. Il sert d’outild’anticipation des décisions, d’instrument de communication avec les différents partenaires etconstitue un élément de référence permanente. Il comprend en général deuxparties.

Le créateur : son profil
La première présente le créateur à travers son parcours professionnel et sesconnaissances et décrit le concept en insistant sur les données majeures révéléespar l’étude de marché. Elle doit aussi intégrer les contacts professionnels sérieuxpris par le créateur et son partenariat.

Le projet : sa dimension financière
La deuxième partie quant à elle, présente le projet dans sa dimension financière.De ce fait, on y trouve les orientations à moyen et long terme de l’entreprise, uneestimation de ses besoins financiers, une évaluation détaillée du chiffre d’affaires:les quantités et les prix de vente, la présentation des différents postes de charges,le résultat prévisionnel, les entrées et sorties financières mensuelles et le bilananticipée.
A ces parties il est toujours conseillé d’ajouter les différents éléments susceptiblesde conforter l’opportunité et le sérieux du projet.L’objet du business plan est surtout de montrer la viabilité du projet dans sa dimensionfinancière.

La description du concept
La description du projet consiste à exposer les éléments qui justifient la créationde l’entreprise c’est à dire les facteurs de pertinence. Elle doit mettre l’accent surles éléments de différenciation par rapport aux autres produits concourant à lasatisfaction des mêmes besoins. Elle renferme les éléments suivants :
-le secteurd’activité et le produit : commerce, service, agriculture, industrie.
-les débouchés : marché national, international, local, structure du marché, évolutiongénérale du marché, etc.,
-la concurrence : leur position sur le créneau, les fournisseurs, les sous-traitants
-les clients : le prix, la politique de distribution, estimation des ventes, les caractéristiques
du consommateur, la structure de la consommation, leur attitude vis àvis des labels, les motivations d’achat, la ventilation des clients en clients certains,clients possibles, clients éventuels et clients improbables. Les objectifs commerciaux: le chiffre d’affaires, la part théorique de marché, les marges bénéficiaires.
-les moyens de fonctionnement : apport personnel, les associés, les prêts bancairesobtenus.
Les formes juridiques de l’entreprise
Choisir un statut juridique pour son entreprise va au-delà du simple devoir deformalité administrative. Suivant le statut adopté, les conséquences en termefiscal et les responsabilités seront différentes. C’est donc un aspect de la créationqui mérite d’être analysé avec les conseils d’un spécialiste. Il n’existe pas de statutqui soit à priori plus protecteur. Tout dépend des conditions dans lesquelles seréalise le projet et les perspectives du créateur.

L’Immatriculation
Afin d'obtenir le document qui officialise la création, c'est-à-dire l’acte de naissancede ce bébé le créateur doit retirer des formulaires, les remplir et les déposercontre un accusé de réception. Ils sont ensuite soumis à vérification par l'administrationcompétente. Si l'immatriculation nécessite la rédaction de statut, il estvivement conseillé
Avant de les déposer de se faire assister par un spécialiste.

CONCLUSION

Créer sonactivité constitue un pari passionnant. Mais celui-ci n’est pastoujours facile à tenir. Cela est encore plus difficile lorsque l'argent manque et quel'idéologie de l’abattement de l'Etat Providence connaît une montée en flèche.Cependant l’aventure reste pleine de promesses. Pour beaucoup d’Africains elleest aujourd'hui la voie la plus sûre pour se promouvoir socialement. Alors, ilssont chaque année un peu plus nombreux, hommes et femmes, à puiser au plusprofond d’eux-mêmes la force et l’énergie nécessaires pour aller au bout de leurrêve. Dans l’informel, ils sont nombreux à avoir fait l’aventure. Incontestablementles africains de base donnent aujourd'hui le ton.Reste aux principaux décideurs de créer les conditions propices à de nouvellessynergies plus adaptées et plus conformes à ces aspirations nouvelles. Puisse ces lignes, qui rappelons le, ne constitue qu’une introduction à la logique de création, etque nous avons volontairement voulu synthétique, apporter sa part de lumière àceux et à celles qui sont candidats à l'aventure exaltante. Une aventure qui lesplonge ainsi aux profondeurs oubliées de notre continent.

Docteur Modeste DadiéAttébi Kock Obhusu
Economiste
Ingénieur en ingénierie sociale
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