Diaspora/ Côte d'Ivoire: L’intérêt de notre pays commun passe avant des positions égocentriques, Par Dr Claude KOUDOU

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - L’intérêt de notre pays commun passe avant des positions égocentriques, Par Dr Claude KOUDOU.

Dr Claude Koudou.

Notre pays est dans la situation que nous savons. Face à cela, la diversité de nos opinions sur cette situation devrait constituer une certaine richesse. Et nous devons nous élever ensemble, en se donnant la main pour relever ce pays dans une ambiance de mutualisation de nos efforts, de nos talents, de nos compétences et de nos expériences respectifs.

S’il est vrai que nous avons tenté des choses qui n’ont pas toujours connu le succès escompté, il faut également dire que l’humilité, l’esprit de solidarité effective et la rigueur ont souvent manqué dans nos entreprises, au point où nous avons surestimé certaines ressources humaines notamment des acteurs publiques de premier plan.

Est-ce parce que nous n’avons pas réussi par le passé que nous ne réussirons pas ce que nous sommes en train de mettre en chantier par exemple dans la Diaspora ? Le contexte de la convocation de « l’Assemblée constituante » du 31 août 2019 à Paris-Le Bourget nous paraît plutôt être un moment spécial. Puisque nous croyons en une prise de conscience réelle de ce que les rumeurs, les « a priori », les préjugés, la manipulation et la mauvaise foi peuvent déconstruire.

Par ailleurs, il nous semble que nous devons tirer objectivement toutes les conséquences de ce qui n’a pas marché et en évitant des procès d’intention tous azimuts, des amalgames et des rumeurs souvent infondées, pour nous donner toutes les chances de réussir. Il importe aussi de noter que nous devons apprendre à nous connaître pour construire ensemble et dans la diversité, plutôt que de nourrir des inimitiés et de la défiance avec des constructions de l’imaginaire.

Souvent, les plus jeunes nous demandent et à juste titre : « que faisons-nous de concret ? » Un tel questionnement devrait mobiliser toutes les énergies pour qu’après les critiques légitimes, chaque « insatisfait(e) » fasse des propositions dans le sens d’une amélioration durable des projets. L’attitude un peu facile qui nous remonte, des plus jeunes et parfois des détracteurs d’un certain âge - que nous pouvons comprendre – mais qui se résignent, sur la base d’amalgames, de position simpliste ne va pas dans le sens de la construction.

Que ceux qui doutent de la Diaspora suivent les travaux de notre Assemblée constituante du 31 août 2019, pour apporter leurs propositions et leur savoir-faire. Nous nous lançons le défi de prendre en compte les différentes opinions.

En fait, nous estimons que c’est en s’ouvrant, en mutualisant les énergies positives que nous réussirons ensemble et non en restant dans du défaitisme construit sur des insuccès antérieurs de certains devanciers que nous pouvons bâtir l’avenir.

Enfin, retenons que tous nos aînés ne sont ni suffisants ni « bloqués ». Ceux qui font preuve d’humilité et qui respectent les points de vue des plus jeunes sont heureusement encore nombreux. Il est temps de les identifier et de les approcher non seulement pour bénéficier de leurs expériences mais aussi pour leur apporter un complément d’idées pour réussir de grandes choses ensemble.

La réalité est que rien n’a jamais marché dans un choc des générations. En vérité, nous sommes victimes de notre angélisme, nos égoïsmes respectifs et de notre manque d’organisation. Nous devons travailler pour faire se dissiper le sectarisme de certains, créer un climat de confiance et un environnement favorable à entreprendre ensemble.

Pour finir, il nous semble que nous pouvons partager que, quelles que soient nos positions et nos sensibilités, nous devons agir pour que notre pays , notre continent commun ne soit pas prisonnier de clans. Cela veut dire que nous avons le devoir de nous mobiliser pour préserver tout ce qui est intérêt collectif. Rien ne se construit durablement dans ce monde sans l’exercice de la contradiction. Trop souvent, nous observons que ceux qui prônent la démocratie sont rétifs à son exercice. Cela n’est pas de nature donner de le crédibilité. Prenons-y garde !

Dr Claude KOUDOU,

• DEA du Centre scientifique d’Orsay (Université de Paris-Sud), Docteur ès Sciences de l’Université Pierre et Marie-Curie (Paris-VI JUSSIEU) ;
Enseignant-Ecrivain ; Directeur de la Collection « Afrique Liberté » chez les Editions L’Harmattan ;

Président de l’ONG « Convergences pour la paix et le Développement de l’Afrique », CPDA ;

Membre de la Coordination des Intellectuels africains et des Diasporas Africaines ;

Auteur et co-auteur de plusieurs livres et articles dont « Côte d’Ivoire, Pour un nouveau mode de coopération entre l’Afrique et la France » (2007 ; Ed. L’Harmattan) ; « Quelle politique de l'Etat et quelles contributions de la diaspora au processus de développement ? » (2008 ; Ed. L’Harmattan) et « Ivoirien de l’Extérieur, Quel projet de retour ? » (2009 ; Ed. L’Harmattan).

A participé à plusieurs colloques internationaux par exemple à Caracas (Vénézuela), en juin 2011 sur « la Solidarité et la Démocratie chez les Afro-descendants » et à Addis Abeba (Ethiopie), en décembre 2012 sur « les 10 ans de la Cour pénale internationale et la gouvernance mondiale ».
• Membre du Directorat scientifique de l’Organisation de l’Assemblée constituante de la Diaspora ivoirienne et africaine du 31 août 2019.