Crise post-électorale - Coups de feu à Bouaké - Des chefs de guerre donnés pour morts

Publié le vendredi 28 janvier 2011 | L'Inter - Encore des morts à Bouaké. C'est l'information qui nous est parvenue, hier jeudi, et que nous avons tenté de vérifier auprès des autorités

Rebelles des Forces nouvelles le 16 décembre 2010 à Abidjan.

Publié le vendredi 28 janvier 2011 | L'Inter - Encore des morts à Bouaké. C'est l'information qui nous est parvenue, hier jeudi, et que nous avons tenté de vérifier auprès des autorités

militaires de la capitale du centre, fief des Forces nouvelles (FN), depuis l'éclatement de l'ex-rébellion en septembre 2002. A en croire les sources non moins crédibles, qui nous ont donné l'information, une réunion secrète entre commandants de zone (Com'zones) des forces armées des Forces nouvelles (FAFN) a laissé un arrière-goût amer entre les hommes du Premier ministre Soro, leader des FN. Cette réunion à l'état- major de Bouaké, aurait pour objet de réfléchir sur l'évolution de la situation post-électorale et notamment l'option pour l'intervention des troupes de l'ECOMOG annoncées pour déloger du pouvoir Laurent Gbagbo et installer son rival Alassane Ouattara donné gagnant du scrutin du 28 novembre dernier par la Commission électorale indépendante (CEI). Les débats vont achopper au cours des discussions, sur des questions de leadership opposant deux camps. Pour des partisans du Premier ministre Soro, il faut remettre en scelle le secrétaire général des Forces nouvelles pour affronter militairement le locataire actuel du Palais proclamé vainqueur du même scrutin de novembre passé par le Conseil constitutionnel. Composés principalement du commandant du groupement d'instruction militaire des FAFN à Korhogo, Martin Fofié Kouakou, et du com'zone de Katiola, Hervé Touré dit ''Vetcho'', ceux-ci trouveraient trop mou le président du RDR pour tenir le bras de fer qui l'oppose à Laurent Gbagbo. En face, les indécrottables de Ouattara, avec pour tête de file le commandant du groupement d'instruction militaire de Bouaké, n'entendent pas les choses de cette oreille. Des échanges houleux vont s'en suivre, et la réunion se termine en queue de poisson. 19H, la ville de Bouaké est plongée dans le noir. Délestage dans la capitale du centre et bien d'autres localités de la zone baptisée ''Centre-Nord-Ouest'' (CNO) sous contrôle des Forces nouvelles. Dans le silence de la nuit, des coups de feu se font entendre. Les habitants n'en sauront pas grand chose. Mais, selon notre source, il s'agit d'un affrontement entre les deux clans rivaux, qui n'ont pu s'entendre à la réunion qui venait de s'achever. Bilan: des morts dans chaque camp. Les noms de deux gardes du corps du Premier ministre de Ouattara, Guillaume Soro, sont avancés. Il s'agit notamment des chefs de guerre ''Rougeot'' et 'St Clair''. Des éléments appartenant à l'unité du Lt Fofana, chef de sécurité de M. Soro. Dans le camp adverse également, l'on annonce un mort, en la personne de ''Ben Laden'', qui serait, lui, le chef de sécurité de la zone aéroportuaire de Bouaké. Ces informations sont démenties par une autre source proche des FAFN, qui ne nie tout de même pas qu'il y ait eu une réunion militaire avec pour ordre du jour les dispositions à prendre pour l'arrivée éventuelle des troupes de l'ECOMOG. En lieu et place d'une bagarre rangée, ladite source fait état plutôt d'un braquage qui aurait eu lieu dans le quartier ''Habitat de l'air''. Zone où résident des personnalités dont le Premier ministre Soro. Selon sa version, des individus, profitant de la pénombre du délestage, ont tenté d'opérer un vol au domicile de l'un des leaders de l'ex-rébellion, ''Ben Fouk''. Mais, la sentinelle postée à l'entrée a aussitôt sonné la riposte contre les malfrats, qui vont leur opposer une résistance armée et couvrir leur fuite par des coups de feu. Les échanges des tirs auraient fait une victime au sein de la garde attaquée. L'un des éléments, dont l'identité ne nous a pas été révélée, aurait ''pris un coup'' dans la fusillade nourrie, qui va alerter les voisins du quartier. En clair, il s'agissait tout simplement d'une banale opération de braquage et non d'un affrontement entre clans rivaux. Vrai ou faux? Difficile de se prononcer ! Toujours est-il que cette autre source confirme la réunion secrète tenue, tout comme les tirs sous le délestage, dans le fief de l'ex-rébellion. Quant aux morts, toutes nos tentatives pour en avoir confirmation ou infirmation sont restées vaines.

F.D.BONY