COUR PENALE INTERNATIONALE : Singleton, la fille des Gbagbo, «refoulée» à La Haye

Publié le mercredi 28 décembre 2011 | L'Inter - Les raisons
Marie-Antoinette Singleton née Ehouman, l'une des filles jumelles issues du premier mariage de Simone Ehivet Gbagbo, fait en ce moment des pieds et des

Marie Antoinette Singleton.

Publié le mercredi 28 décembre 2011 | L'Inter - Les raisons
Marie-Antoinette Singleton née Ehouman, l'une des filles jumelles issues du premier mariage de Simone Ehivet Gbagbo, fait en ce moment des pieds et des

mains pour rendre visite à son père, l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo. Arrivée en milieu de semaine dernière à La Haye, aux Pays-Bas, en provenance de l'Amérique du Nord où elle est basée (elle vit au Canada mais séjourne régulièrement aux États-Unis), Mme Singleton voulait passer la fête de Noël avec l'ancien chef de l’État de Côte d'Ivoire, écroué à la prison hollandaise de Scheveningen depuis le 30 novembre 2011. Selon les informations en notre possession, la demande de visite introduite par la fille des Gbagbo près le Greffe du centre pénitentiaire n'a pas reçu de suite favorable. Et jusqu'à hier encore, l'ancienne Consul honoraire de la Côte d'Ivoire à D.C(District of Columbia dans l’État du Maryland aux États-Unis, n'avait pas pu rencontrer son père, malgré toutes les démarches entreprises par ses conseils juridiques. La jumelle de Patricia Ehouman épouse Méva n'est pas encore retournée au Canada. Elle s'est installée pour un temps à Bruxelles en Belgique, pays voisin de la Hollande, afin de pouvoir suivre de très près les procédures à l'effet de rendre visite à son ex-président de père. Mme Singleton espère fortement que cela pourra se faire avant où à l'occasion des fêtes de fin d'année, notamment la Saint-Sylvestre ou le Jour de l'An. Mais selon nos sources, Marie-Antoinette Singleton pourrait patienter plus longtemps que prévu avant de rencontrer l'ancien chef de l’État ivoirien, Laurent Gbagbo. Et pour cause. La demande d'audience de la fille de Simone Gbagbo a été rejetée par les autorités judiciaires de La Haye, pour la bonne raison qu'elle s'est beaucoup affichée ces derniers temps dans les médias nationaux et internationaux. Dans lesquels elle s'est souvent prononcée sur la chute du régime de la Refondation dirigée pendant une décennie par son père et sa mère, l'incarcération des personnalités LMP au nord de la Côte d'Ivoire, la procédure ouverte à la Cour Pénale Internationale (CPI) par les nouvelles autorités ivoiriennes contre l'ex-président Laurent Gbagbo, son transfèrement à La Haye dans des conditions qu'elle a notamment dénoncées sur certains médias internationaux, etc.

Pourquoi la CPI et le Greffe bloquent certaines demandes de visites

Certes, la Cour et le Greffe de la prison de Scheveningen n'ont pas signifié formellement à Mme Singleton, les raisons du rejet de sa requête de visite à son père. Mais il faut savoir que les autorités judiciaires de La Haye tiennent à jour une base des données de tous les possibles ou probables candidats aux visites aux détenus. Ils sont très regardants, nous ont confié nos sources, sur les interventions médiatiques des requérants et leurs prises de position publiques, la fréquence de leur présence sur internet, leur activisme politique, etc. Ces informations doivent être renseignées sur le Formulaire de demande de visite que doit remplir toute personne qui sollicite une audience auprès d'un détenu à Scheveningen. Certaines personnes sont «fichées» à La Haye, et le traitement de leurs dossiers peut être retardé exprès, ou classé sans suite. D'autres sources font aussi valoir comme raison possible du refus de visite à la fille de Gbagbo, le fait que Marie-Antoinette Singleton n'est pas l'enfant naturel ou légitime de l'ex-président ivoirien. Et que dans ce genre de cas, la procédure de visite est plus longue pour les proches des détenus autres que leurs conjoints et partenaires, leurs enfants de sang, leurs parents (ascendants).

Hamadou Ziao