Coup de tonnerre/Présidentielle 2020 : Le RHDP en feu après l’annonce de la candidature de Mabri « Ma candidature s’impose à tous au RHDP»

Par Ivoirebusiness - Coup de tonnerre/Présidentielle 2020. Le RHDP en feu après l’annonce de la candidature de Mabri Toikeusse « Ma candidature s’impose à tous au RHDP».

Le ministre Mabri Toikeusse, président de L'UDPCI, membre du directoire du RHDP au pouvoir.

Le rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix au pouvoir en Côte d’Ivoire, est traversé par un séisme politique après l’annonce par L’UDPCI (l'Union pour la Démocratique et la Paix en Côte d'Ivoire) de la candidature du ministre Mabri Toikeusse, à l’élection présidentielle de 2020.

L’information barre en effet la Une du quotidien le Nouveau réveil dans sa parution du 15 janvier 2020.
« Présidentielle 2020 : Coup de tonnerre au RHDP présidentielle 2020. L’UDPCI annonce la candidature de Mabri », titre notre confrère qui mentionne également en sa Une que « sa candidature pour le compte du RHDP est légitime et s’impose à tous ».

Une candidature perçue comme un crime de lèse-majesté pour les soutiens du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, successeur désigné du Président Alassane Ouattara à la prochaine élection présidentielle, et un impardonnable affront au chef de l’Etat qui tente par tous les moyens d’imposer son successeur en n’hésitant pas à employer la manière forte.

Dans ces conditions, l’avenir au gouvernement du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique semble désormais compromis, sa disgrâce selon une source n’est plus qu’une question de temps.

Il pourrait même être accusé de malversation financière et arrêté, apprend Ivoirebusiness toujours selon nos informations.
Le cas de Guillaume Soro contraint à l’exil et accusé de tentative de coup d’Etat et de détournement de fonds pour avoir annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2020, est encore frais dans les mémoires.

Un autre se prépare aussi à subir les foudres du Président Alassane Ouattara pour velléité de candidature à l’élection présidentielle. Il s’agit du ministre des Affaires Etrangères Amon Tanoh Marcel, dont les ambitions défraient depuis un moment la chronique.

D’ailleurs il ne participe plus aux réunions du RHDP et le torchon brule entre lui le Président Alassane Ouattara, de même qu’avec le Premier ministre. Ambiance !

Tout se passe selon une source comme si le parti au pouvoir allait être intégralement consumé par le feu, tant les différents camps s’affrontent et tous les coups sont permis.
L’après Ouattara risque de laisser son parti en ruine et décimé par la guerre des clans et des ambitions.

Une constante dans cette lutte fraticide pour la succession du Président Alassane Ouattara : Tous ou presque ne veulent pas de la candidature d’Amadou Gon Coulibaly à l’ élection présidentielle, car il n’en a selon eux pas l’étoffe et accumule échecs et scandales depuis trois ans qu'il est à la Primature.

Avec lui, AGC pour les intimes, le parti est assuré de perdre les prochaines élections, affirment-ils.

Même le directeur exécutif du RHDP, le ministre Adama Bictogo, ne veut également pas entendre parler d’une quelconque candidature de Gon.

En effet, malgré la propagande officielle proclamant déjà la victoire du RHDP en 2020, la majorité des militants du parti pensent que Gon est un mauvais choix pour porter le parti à la victoire. Ils pensent qu’il fera perdre le parti d’où la multiplication des candidatures et des actes de défiance.

Que faire dans ces conditions ? Simple pour les tenants de la ligne dure : couper des têtes pour mettre tout le monde au pas.

L’opération dégommer Mabri qui a déjà été entamée avec l’émergence dans le Tonkpi de son rival Albert Flindé, rentrera bientôt dans sa vitesse de croisière.
Et selon nos informations, de gros moyens seront dégagés par le pouvoir pour l’évincer de la présidence de l’UDPCI.

Une stratégie abondamment utilisée par le pouvoir pour fragiliser presque tous les partis politiques ivoiriens, du FPI de Gbagbo au PDCI-RDA d’Henri Konan Bédié, en passant par le MFA d’Anaky Kobenan Innocent, et le parti Upci du ministre Gnamien Konan.

Mais une méthode qui semble aujourd’hui éprouvée. Pas sûr que ça marche comme par le passé. Les cas de Gbagbo, Bédié, et Soro, qui ont survécu à la terrible répression qui s’est abattue sur leurs partis, sont là pour rappeler que le pouvoir ne fait plus peur et que même la politique de diviser pour mieux régner a montré ses limites.

Affaire à suivre…
Nous y reviendrons.

Patrice Lecomte