Coup de tonnerre : 7 partis d’opposition disent non aux élections législatives faussées d’avance du 6 mars 2021 en Côte d’Ivoire

Par Ivoirebusiness - 7 partis d’opposition disent non aux élections législatives faussées d’avance du 6 mars 2021 en Côte d’Ivoire.

Abidjan le 13 janvier 2021. 7 partis d’opposition disent non aux élections législatives faussées d’avance du 6 mars 2021 en Côte d’Ivoire.

Sept (7) partis et groupements politiques d’opposition, réunis en conférence de presse le mercredi 13 janvier 2021 à l’Hôtel Belle Côte de la Riviera à Abidjan, ont refusé non seulement le dialogue politique sans condition, tel que mené actuellement avec le pouvoir, mais aussi, la participation de l’Opposition aux élections législatives faussées d’avance, du 6 mars prochain.

Ci-dessous, le texte intégral de la déclaration conjointe du LE PIT - L’USD - LE RPCI - LE PCRCI - LC - AGIR-LE FDC, transmis à Ivoirebusiness, dans laquelle ils déclarent ne pas être concernés par ces élections législatives, d’avance faussées, imposées par Alassane Ouattara et qui se présentent comme une énième mascarade électorale visant à lui offrir une présidence à vie en Côte d’Ivoire.

Déclaration liminaire

A l’occasion de la rencontre du 11 novembre 2020, au Golf Hôtel, entre le Président HENRI KONAN BEDIE et Chef de l’Etat Alassane Ouattara, ce dernier avait appelé à un dialogue entre lui-même et le Chef de l’Opposition, en vue d’amorcer la décrispation de la vie SOCIO-POLITIQUE nationale.

En réponse à cet appel à des discussions, le Président HENRI KONAN BEDIE avait, le 9 décembre dernier, prononcé une adresse à la Nation, par laquelle il réclamait l’ouverture d’un dialogue national, incluant toutes les forces vives de la Nation.

Au terme de cette exigence, le Président HENRI KONAN BEDIE avait annoncé une grande marche pour la paix et la réconciliation, dont la date restait à fixer.
Suite à cette adresse à la Nation, l’opposition, le Peuple ivoirien et les observateurs de la vie sociopolitique nationale, attendaient une réponse claire et sans équivoque du Pouvoir, à savoir l’ouverture d’un dialogue véritablement inclusif et touchant à toutes les grandes questions nationales de fond.

C’est à notre plus grande surprise et alors qu’aucune des conditions de forme et de fond posées par l’ensemble de l’Opposition n’avaient été satisfaites, que certains partis et groupements politiques membres de l’Opposition, ont pris part à une session de discussions avec le Pouvoir, du 21 au 29 décembre 2020.

LES FAITS

Au lendemain du 31 octobre 2020, suite au simulacre d’élection présidentielle, l’opposition ivoirienne, tout en notant bien les incontestables acquis obtenus suite à l’exceptionnelle mobilisation des populations, a tiré de façon responsable les leçons de cette première période infructueuse. Aussi, avions nous commencé à nous réorganiser, pour relancer la lutte.
Cette période de réorganisation a été marquée le 13 novembre 2020, par une première déclaration de la CDRP, la plateforme politique dirigée par le Président HENRI KONAN BEDIE, qui avait posé des exigences claires, préalables à tout dialogue avec le Pouvoir.

Quelques semaines plus tard, à ‘occasion de son adresse à la Nation du 9 décembre 2020, le président HENRI KONAN BEDIE, a rappelé et réaffrmé lensemble des exigences de l’Opposition, que nous résumons comme suit:
le retour des exilés et la libération des prisonniers politiques et militaires;
L’ouverture d’un dialogue national inclusif, impliquant l’ensemble des acteurs sociopolitiques de notre Pays
L’élaboration d’une nouvelle Constitution, qui garantisse la stabilité démocratique, par la mise en place d’institutions fortes,
La mise en couvre d’une véritable réconciliation nationale,

L’indemnisation conséquente des victimes et de leurs familles respectives;
La réforme de la Commission électorale et du Conseil constitutionnel
La réorganisation de I’élection présidentielle de façon transparente, crédible et inclusive, dans un climat apaisé;

Le rétablissement de la confiance entre les ivoiriens, en assurant la bonne gouvernance économique, politique et administrative; Le retour de l’Etat de droit dans le respect des libertés fondamentales de tous les citoyens et
de la loi, notamment dans le maintien de l’ordre. C’est le lieu de rappeler, que le Président HENRI KONAN BEDIE a achevé son adresse à la Nation, en appelant à une libération sans condition et avant toute discussion, de tous les leaders, les jeunes, les femmes, les cadres et les militaires, injustement retenus dans les fers de la détention.

Au terme de cette adresse, les ivoiriens avaient fini par comprendre que la lutte engagée par
‘ensemble de l’Opposition, qui avait suscité le mouvement de désobéissance civile, puis le
boycott actif le 31 octobre, n’était en rien abandonnée.

C’est dans cette atmosphère que, certains partis et groupement politiques membres de l’Opposition, ont été conviés par le Gouvernement, à des discussions sur les commissions locales de la Commissions électorale.
Eu égard au contexte, cette invitation qui intervenait à une période capitale de notre lutte, ne pouvait pas être traitée de façon ordinaire.
C’est pourquoi, le dimanche 20 décembre dernier, la coordination des plateformes et partis de l’Opposition s’est réunie au siège du PDCI-RDA, pour analyser ladite invitation, en vue d’adopter
une position commune, quant à l’attitude à adopter.

Au cours de ces discussions, certains ont fait valoir que les conditions que I’Opposition avait posées avant toute discussion, n’étaient pas réalisées et que de ce fait, il nous était impossible de
répondre à cette invitation. Pour justifier leur réticences, ils ont fait notamment observer qu’en lieu et place d’un dialogue national, le chef de l’Etat proposait un dialogue très sélectif, tant par les participants de l’Opposition, qu’il a pris soin de choisir lui-même, que par le sujet étonnamment restrictif, inscrit aux discussions.
Certains autres partis et plateformes ont considéré qu’il ne fallait pas faire « la politique de la chaise vide « . Aussi, ont-ils recommandé que l’Opposition participe à ces discussions.

Devant cette situation qui risquait de nuire à l’unité et à la cohésion de l’opposition, un compromis a été trouvé.
En effet, les deux tendances se sont accordées, pour que l’Opposition réponde à l’invitation, mais uniquement pour écouter les représentants du Pouvoir. A cet effet, il avait été convenu de remettre au chef du Gouvernement, un mémorandum rappelant nos exigences et préalables.

Au retour de la première journée des discussions et à notre grande surprise, les partis et groupements politiques qui ont représenté l’opposition, nous ont annoncé qu’il leur a été demandé d’entamer des discussions sur la Commission électorale et sur f’environnement des élections, ainsi que les mesures d’apaisement.

A cet effet, deux commissions de travail avaient été instituées. Celles-ci devaient travailler pendant une semaine, du 23 au 29 décembre, pour arrêter des propositions consensuelles sur ces deux sujets.
Cette attitude inattendue, prise par les partis ayant participé à la rencontre du 21 décembre à la primature, est contraire à la position offensive et combattante que l’Opposition avait décidé d’adopter, en accord avec le Peuple de Côte d’Ivoire.

NOTRE ANALYSE

Pour nos sept (7) organisations que sont: LE PIT, L’USD, LE RPCI, LE PCRCI, LC, ainsi que les plateformes GPS et LE FDC, il s’agit là, d’un dévoiement de la ligne politique unitaire que l’Opposition avait adoptée tout au long de sa lutte.
An’en pas douter, ces faits fragilisent l’Opposition, portent également atteinte à son unité et à sa cohésion et nuisent gravement à la crédibilité des leaders politiques.

A cette étape de notre propos, les initiateurs de cette conférence de presse, voudraient saisir l’occasion pour rendre un sincère et vibrant hommage au Peuple de Côte-d’Ivoire qui, à l’occasion des manifestations des mois d’août, septembre et octobre dernier, s’est dressé comme un seul homme, pour défendre dans la majorité des localités du Pays, la démocratie, la liberté et la souveraineté de la Côte-d’Ivoire, menacées par une dictature implacable et prédatrice.

Rappelons-nous en effet, qu’au plus fort de la contestation populaire contre la candidature a un 3e mandat illégal d’Alassane Ouattara, une répression féroce s’est abattue sur les manifestants aux mains nues et ce, sous le regard complice d’une partie de la communauté internationale.
Enfin, il nous est impossible d’achever ces hommages, sans nous incliner sur la mémoire de nos frères et sœurs, que ces violences ont arrachés à notre affection. En souvenir du sacrifice suprême qu’ils ont consenti, en donnant leur vie pour leur Pays, nous voulons observer une minute de silence.

C’est donc, marqués par le deuil de ces nouveaux martyrs et plus que jamais déterminés à ne pas considérer comme vains et inutiles, leurs nobles sacrifices, que nous avons, avec le peuple de Côte d’Ivoire, décidé de poursuivre la lutte et de la gagner.
Pour revenir à notre analyse, nous réaffirmons avec force, qu’en la forme, les discussions engagées le lundi 21 décembre 2020, se présentent comme sans objet, puisque >’Opposition avait publiquement depuis 2019, fait des propositions claires qu’elle a remises au Gouvernement.

Ce sont ces propositions qui ont conduit la Cour Africaine des Droits de ‘Homme et des Peuples, dans son arrêt du 15 juillet 2020, à donner raison à l’Opposition, en ordonnant à l’Etat de Côte d’Ivoire de réformer en profondeur la Commission électorale.
Comme le reconnaissent eux-mêmes les membres de P’Opposition au terme de ces discussions, les résultats obtenus moisson sont maigres. ll n’échappera en effet à personne, que les participants de l’Opposition au dialogue, ont déclaré ne pas avoir signé le rapport final.

Par ailleurs, nous devons rester lucides. Les élections législatives qui sont annoncées, sont l’acte politique objectif majeur, destiné à authentifier le troisième mandat illégal que vient de s’octroyer Alassane Ouattara.

En outre, il n’est plus à démontrer qu’avec les discussions engagées le 21 décembre, le Pouvoir cherche sans y parvenir, à donner à l’opinion ivoirienne et au monde entier, Pillusion d’un consensus et d’une ouverture démocratique à mettre à son actif.
C’est pourquoi, nos sept (7) organisations ont cru bon de prendre ce jour, 13 janvier 2021, devant l’Histoire, leurs responsabilités pour dire non et stop !!
En effet, nous réaffirmons hier, aujourd’hui et demain, que la seule ligne politique qui vaille, est celle de rester conforme à nos engagements antérieurs arrêtés d’un commun accord.

NOTRE APPEL

Au terme de notre analyse, nous voulons devant la Nation entière, réaffirmer notre engagement total à défendre les intérêts des populations et de notre Pays la Côte d’Ivoire. l’Opposition ivoirienne, en réalisant son unité au cours de sa lutte
contre la dictature d’Alassane OUATTARA et contre ce 3e mandat anticonstitutionnel, avait fait naître dans le cceur et l’esprit des ivoiriens, un immense espoir de voir très bientôt le Pays restauré. II nous appartient donc, de ne pas décevoir cet espoir. Gardons-nous de tuer la confiance entre le Peuple et ses dirigeants politiques.

Nos sept (7) partis et groupements, qui restent attachés aux vertus du dialogue, réaffirment toutefois, que tout dialogue avec ce Pouvoir, devra tenir compte de l’intérêt supérieur de notre Nation et soumis aux préalables et exigences que nous avons consensuellement énoncés.
Aussi, déclarons-nous ne pas être concernés par ces élections législatives, d’avance faussées, imposées par Alassane Ouattara. Ces élections se présentent comme une énième mascarade électorale, qui vise à offrir une présidence à vie à Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire.

Conscients du coup sévère qui est porté par cette situation, à la cohésion et à la crédibilité de l’Opposition ivoirienne, nos partis et groupements politiques appellent à la tenue en urgence, d’une grande rencontre de clarification et de remobilisation de l’Opposition, en vue de relancer, sur les bases de nos engagements antérieurs communs, notre lutte pour sauver notre Pays.
Au terme de notre adresse, nous lançons un appel à tous les partis et groupements politiques, ainsi qu’à toutes les femmes et à tous les jeunes de ce Pays, aux ivoiriens de Côte d’Ivoire et de la Diaspora, afin qu’ils refusent de céder à tous ceux qui ont comme projet, d’asservir notre Peuple et de faire main basse sur les ressources de notre Pays la Côte d’Ivoire.

Fait à Abidjan, le 13 janvier 2021.
Ont signé :

LE PIT AKA AHIZI DANIEL
L’USD HENRI NIAVA
LE RPCI JEROME COULIBALY
LE PCRCI EKISSI ACHI
JEROME COULIBALY
LC GNANGBO KACOU
LE FDC BEHIBRO