Côte d'Ivoire/ Un cadre du PDCI donne des conseils au Ministre Adjoumani: " Comment sortir la haute tête après votre dernière sortie de route"

Lettre Ouverte à monsieur KOUASSI KOBENAN ADJOUMANI, ministre des Ressources Animales et Halieutiques de Cote d'Ivoire.

Abidjan, le 27 fevrier 2020
09h15
Par JYEE

Objet : Comment sortir la tête haute de votre dernière sortie de route.

Monsieur le Ministre,

Le samedi 22 fevrier 2020, en France, dans le cadre du 57ème Salon International de l'Agriculture de Paris, vous avez été interpellé publiquement par un jeune activiste ivoirien, Ibrahim Soumahoro, sur la question des libertés bafouées en Côte d'ivoire avec l'arrestation en décembre dernier de 5 députés de la nation proches de l'ex-président démissionnaires de l'Assemblée Nationale, Guillaume Soro, aujourd'hui en exil.

"Monsieur le ministre Adjoumani, vous êtes fiers quand vous êtes ici en France pendant que vous emprisonnez nos députés en Côte d'Ivoire, vous êtes fiers quand vous êtes dans un pays démocrate?". Tels ont été les propos du jeune homme...

Vous avez aussitôt intimé l'ordre à votre garde rapprochée de lui arracher son téléphone vu que le jeune homme filmait lui même la scène en direct à l'aide de son téléphone portable. Laquelle garde rapprochée s'est mise a exécution un peu plus tard (2 jours plus tard) en tabassant le pauvre jeune homme...à mort.

A l'instant où je vous écris ces lignes, Ibrahim Soumahoro est en soins intensifs entre la vie et la mort.

A travers votre comportement, c'est la problématique des droits de l'Homme et du recours systématique à la violence en Cote d'ivoire qui est ainsi posée avec acuité car vous êtes le porte parole de votre parti, le RHDP au pouvoir actuellement. Dans les démocraties modernes et républicaines, la violence comme expression politique est bannie. On ne peut y recourir sans perdre tout crédit.

Monsieur le ministre,

Tel l'éléphant du Gontoungo, comme vous vous faites souvent appeler, volubile, habitué aux monologues et agissant sans contradiction aucune, roulant en carrosse toutes sirènes déployées avec les grosses cylindrées payées par les contribuables ivoiriens...tel l'éléphant du Gontougo disais-je donc, vous avez agi comme un animal de foire, narcissisque inconscient de l'impunité, du mensonge et de la toute puissance, ne faisant pas honneur à la Côte d'Ivoire, notre bien commun.

Vous avez oublié ou ignoré que la France est un pays de droit ou ce genre d'agression publique gratuite n'est pas tolérée.

Honte à vous...

Face à une aspiration démocratique, vous avez répondu par la violence...peut-être à l'image de ce qui se fait dans votre pays? C'est en tout cas la meilleure façon de salir le RHDP que vous représentiez.

Monsieur le Ministre,

En démocratie, on convainc dans la contradiction...
L’exemple a pourtant été donné quelques jours auparavant par le président francais Emmanuel MACRON en personne qui a donné le tournis à son service de protocole pour répondre aux interpellations d'un de ses citoyens sans fuir le débat en abordant même les questions qui fâchent. Il a même répété cela face à un activiste camerounais il y a peu. Cela ne vous a semble-t-il pas beaucoup inspiré.

Monsieur le Ministre,

Devant la production systématique et quasi industrialisée d’impairs venant de vous, l’on pourrait penser que vous êtes en mission pour le PDCI au RHDP pour l’accabler de tous les maux.

Cependant, force est de constater que cette option ne résiste pas à une analyse très simple : la violence orchestrée par vos molosses à Paris n’est pas une composante de l’ADN des militants du PDCI-RDA.

Vous êtes une honte pour la République...

Demissionnez, cher monsieur, avant que l'on ne vous démissionne car c'est ce qu'il vous reste de mieux à faire.
Cet épisode francais etait un indice de validation de votre maturité politique et
vous avez lamentablement échoué.

La seule sortie honorable que vous puissiez avoir après ce spectacle deshonorant pour notre pays est tout simplement la démission de votre poste de ministre de la République.

Une plainte a été déposée bien évidemment. Tous vos loubards mêlés à cette agression physique ont été identifiés et interpellés par les forces de l'ordre. Ils répondront de leurs actes.

Dans l'espoir que vous saurez suivre mon conseil et sortir la tete haute de cette histoire avant que les premiers responsables de votre parti ne vous montrent eux-mêmes la sortie, si tant est qu'ils aient encore un minimim de respect pour leurs militants,

Je vous prie d'agréer, monsieur le ministre, l'expression de mes salutations distinguées.

Jean Yves ESSO ESSIS
Président des Cadres Dynamiques du PDCI-RDA