Côte d'Ivoire/ Les Révélations du ''Canard Enchaîné'' : « L’entrée en guerre de la France contre les forces de Gbagbo a sonné comme une revanche personnelle de Sarkozy »

Par Ivoirebusiness - Côte d'Ivoire. Les Révélations du ''Canard Enchaîné'' « L’entrée en guerre de la France contre les forces de Gbagbo a sonné comme une revanche personnelle de Sarkozy ».

Les forces françaises Licorne devant le palais présidentiel de LAurent Gbagbo le 11 avril 2011, après l'avoir livré aux rebelles des Forces nouvelles rebaptisées forces republicaines de C.I (FRCI) par Alassane Ouattara.

Avec la bénédiction de l’ONU, Paris n’a pas laissé à personne d’autre le soin de bombarder la présidence ivoirienne ainsi qu’un camp militaire qui abritait aussi des familles.
Selon plusieurs témoignages d’officiers supérieurs au « Canard », la France a appuyé la conquête du sud du pays par les forces de Ouattara.

L’un d’eux, proches de l’Elysée, se félicite de « notre efficacité dans l’organisation de la descente sur Abidjan. » Un autre galonné, membre des services de renseignement, confie : « On a fourni des conseils tactiques aux FRCI » mais aussi « des munitions et des Famas (fusils d’assaut).

Les 900 hommes du dispositif permanent Licorne ont été notamment renforcés par des Rambo de la Direction des opérations (ex-Service action) de la GDSE et des Forces spéciales. Quelques uns, parmi ces derniers, se sont retrouvés en contact direct avec l’entourage de Ouattara.

A 19h30, quatre hélicos Puma, soutenus par des MI 24 de l’Onuci, commencent leur pilonnage, frappant au passage des objectifs aussi stratégiques que le CHU et un supermarché du quartier de Cocody. Pour la seconde fois en sept ans, « l’ancienne puissance coloniale » bombardait des soldats et des populations ivoiriennes.

L’armement des troupes de Ouattara, son équipement tout neuf ont suscité l’étonnement des Ivoiriens. Si l’aide du Burkina et du Nigeria est reconnue, d’autres pistes de financement apparaissent.

Selon des témoignages et des documents obtenus par « Le Canard », des proches de Ouattara ont monnayé, en 2009 et en 2010, d’importantes quantités d’or extraites des mines du Nord. Plusieurs tonnes ont été acheminées au Ghana voisin sous couvert des véhicules de l’ONU. Puis convoyées, par petites quantités, à Anvers (Belgique) pour y être transformées. A l’état de poudre, cet or a été négocié à plus de 15.000 euros le kilo...
Jean-François Julliard
Le Canard Enchaîné