Côte d’Ivoire : Le silence des agneaux ou la bataille du Plateau, Par Jean-Yves Esso Essis

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - Côte d’Ivoire. Le silence des agneaux ou la bataille du Plateau, Par Jean-Yves Esso Essis.

Noël Akossi-Bendjo, ex-Maire du Plateau, au lendemain de sa condamnation, par le tribunal correctionnel du Plateau, à vingt ans de prison ferme et plus de 10 milliards de francs CFA (plus de 15 200 euros) d’amende.

Le silence des agneaux ou la bataille du Plateau, Par Jean-Yves Esso Essis

Membre du Bureau Politique du PDCI-RDA
Président des « Cédéistes » ou des Cadres Dynamiques du PDCI (CD-PDCI)

INTRODUCTION

Tout a commencé par une déclaration du porte-parole du gouvernement ivoirien, Sidiki Tiemoko Toure, à l’issue du Conseil des ministres du mercredi 1er aout 2018, annonçant qu'une figure du PDCI, Noël Akossi-Bendjo, est révoqué de son poste de maire de la commune du Plateau. Il est soupçonné de « grave déviation dans sa gestion et faux en écriture publique ».

Le porte-parole n’a pas souhaité préciser le détail des faits reprochés au désormais ex-maire du riche quartier d’affaire du centre d’Abidjan.

« Nous sommes dans la stricte application de la loi, il n’y a pas de révocation ciblée », a répondu Sidi Tiémoko Touré aux journalistes qui s’interrogeaient sur la légalité d'une telle révocation d’un élu.
En séjour privé à Paris, Noël Akossi-Bendjo n’avait pas été prévenu de cette décision, tombée comme un couperet, ce mercredi 1er août 2018.

On sentait néanmoins déjà l’étau se resserrer autour de lui avec l’arrestation de la directrice de la comptabilité de la mairie du Plateau et je crois savoir qu'une convocation de la Brigade de recherches lui avait également été adressée alors qu’il séjournait au Maroc dans le courant du mois de juillet 2018.

Déjà, fin février, l'ancien chef d'Etat major de l'armée ivoirienne, le Général Soumaïla Bakayoko, avait été nommé PCA de la Société ivoirienne Raffinage (SIR) en remplacement de ce même Noël Akossi Bendjo en fin de mission.

LES RAISONS D'UNE RÉVOCATION

Revenons quelques années en arrière pour tenter de décrypter cette situation pour le moins inhabituelle...Nous sommes en 2016.

Le neveu du maire Akossi Bendjo, un certain Jacques Ehouo, se présente en indépendant aux législatives du plateau contre le candidat du RDR, representant le RHDP.

C'est une situation inattendue pour tout le monde et surtout inacceptable pour le RDR qui voit en cette candidature une manoeuvre détournée du PDCI-RDA, et tres precisément du Maire Akossi Bendjo, pour s'accaparer totalement la commune du Plateau alors que des règles avaient été bien établies entre les deux ex-allies du RHDP sur la dualité PDCI / RDR qu'il devait obligatoirement y avoir entre le maire et le député dans chaque commune.

Dès lors des tensions naissent entre les deux partis alliés...et le maire Akossi Bendjo devient la cible principale du RDR qui, pour le lui faire payer, n'hésitera pas à aller jusqu'à sa révocation en 2018, dès lors que le divorce sera acté entre les deux ex-partenaires.

LE CANDIDAT NATUREL DU PARTI

La solution Jacques Ehouo, atchan, neveu de Noel Akossi Bendjo, en remplacement de son oncle déchu, sort alors au grand jour. C’est une petite suprise car le successeur désigné du maire Akossi Bendjo, le candidat naturel connu depuis de longues années était...le docteur Parfait Kouassi.

En effet, tout le monde au Plateau et au PDCI-RDA savait que le successeur de Bendjo était le docteur Parfait Kouassi.

Quinquagénaire akan au parcours universitaire et professionnel irréprochable, le Dr Parfait Kouassi, actuellement 1er Vice Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire et Président de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), intègre le Conseil municipal du Plateau en 2001 à la demande du maire Akossi Bendjo, avec qui il militait au sein du mouvement des Rénovateurs du PDCI-RDA.

Après 10 ans de bons et loyaux services auprès du maire Akossi Bendjo, le docteur Parfait Kouassi émet le souhait légitime de se présenter comme candidat à l'élection législative de décembre 2011 au Plateau.
La stratégie adoptée par la direction du RHDP ne penche pas en sa faveur, malheureusement pour lui, car la règle est que lorsque la mairie est PDCI-RDA, la députation doit être RDR.

Le maire Bendjo demande donc au docteur Parfait Kouassi de bien vouloir accepter de ravaler ses envies de candidature au profit de monsieur Zoumana Bakayoko afin de respecter les consignes du RHDP, en lui promettant le poste de 1er adjoint au maire s'il remporte les élections municipales de 2013. De surcroit, il lui est demandé au de diriger la campagne de monsieur Zoumana Bakayoko.

Monsieur Zoumana Bakayoko remportera les législatives de 2011...

En 2013, le docteur Parfait Kouassi gère de mains de maitre la direction de campagne du candidat Akossi Bendjo et la victoire est au bout. Cependant, le docteur Parfait Kouassi doit à nouveau s'effacer au profit d'un 1er adjoint au maire qui doit venir des rangs du RDR...Les consignes du président ADO sont claires au niveau de toutes les communes et imposent que si le maire est PDCI, le 1er adjoint doit être RDR et vice versa. Ce 1er adjoint au maire sera... Zoumana Bakayoko.

Le docteur Parfait Kouassi a voué une fidélité et une loyauté sans faille au maire Akossi Bendjo, ainsi qu’au PDCI-RDA pendant près de 17 ans.
C’est cette loyauté et cet engagement fort aux côtés du maire qui lui ont valu d'être désigné par le maire Bendjo comme son successeur officiel à la mairie, au soir des élections municipales remportées de 2013. Ce choix, il le maintiendra jusqu’à sa révocation en 2018. Dans sa 1ère interview à Jeune Afrique en août 2018 après sa revocation, il l’annoncera publiquement en des termes sans aucune ambiguïté.

JACQUES EHOUO, CANDIDAT DE CIRCONSTANCE ?

Les circonstances particulières de la révocation du maire Akossi Bendjo l'ont amené à vouloir changer de stratégie en cours de route et mettre à nouveau le docteur Parfait Kouassi sur le bas côté du chemin...

Aidé par la communauté atchan qui s'est rendue en forte délégation chez le président Bedie pour lui demander de remplacer Bendjo par un atchan s'il voulait s'assurer le soutien de tout le peuple atchan pour la commune du plateau, la candidature du jeune neveu du maire déchu, Jacques Ehouo, s'est retrouvée être la meilleure alternative pour le PDCI-RDA.

Le président Bédié, contraint et presque forcé, envoie des emissaires auprès du docteur Parfait Kouassi pour lui demander, encore une fois, de renoncer à sa candidature au profit cette fois-ci de Jacques Ehouo. Il lui demande de surcroit de se mettre à la disposition de son jeune frère pour le bien du parti en lui faisant profiter de tout son reseau relationnel et de ses moyens financiers.

Le président Bédié demande au docteur Parfait Kouassi d'accepter d’être le 1er adjoint au maire pour des raisons stratégiques, avec pour mission d’aider Jacques Ehouo dans sa mandature en raison de son expérience de la gestion municipale.

Le docteur Parfait Kouassi, par discipline de parti et par respect pour le président Bédié, accepte ce nouveau sacrifice. Il se met derrière Jacques Ehouo et, ensemble, ils mettent en place une stratégie commune pour la victoire du PDCI-RDA au Plateau très convoité.

Le docteur Parfait Kouassi accompagne ainsi Jacques Ehouo les yeux fermés dans la campagne, prêtant volontiers son image et sa notoriété, prenant la parole dans plusieurs meetings et apportant une contribution financière substantielle pour la campagne.

REVIREMENT DE SITUATION

Après ce scrutin d'octobre, émaillé d'accusations de fraudes de la part des deux camps, le décompte des résultats a donné lieu à deux jours d'extrême tension.

Au soir du vote et ce jusqu’à la proclamation des résultats, le docteur Parfait Kouassi a été en première ligne lors de toutes les péripéties connues et vécues en direct, mettant en branle et en alerte tout son reseau relationnel des chancelleries étrangères lorsque le besoin s'est fait cruellement sentir.

M. Ehouo l'a finalement emporté face au candidat du parti au pouvoir, Fabrice Sawegnon, réputé proche du couple présidentiel.

Après la proclamation officielle de la victoire de la liste PDCIRDA, Jacques Ehouo, contre toute attente et sans aucune explication préalable, décide de rompre tout contact avec son colistier, se basant sur des rumeurs faisant état d'une campagne de dénigrement de sa personne qu'aurait orchestré le docteur Parfait Kouassi. Ainsi donc, d’octobre à décembre 2018, il n’y aura plus aucun contact, ni physique, ni verbal entre Jacques Ehouo et Parfait Kouassi.

C’est ainsi que le 12 décembre 2018, veille de l’installation du Conseil municipal du Plateau, Jacques Ehouo, accompagné de monsieur Michel Koblavi, annonce au docteur Parfait Kouassi qu’il ne veux plus de lui comme 1er adjoint au maire car il aurait été, selon des informations reçues par eux de certaines sources dont ils ne peuvent dévoiler de details, à la base d’une campagne de dénigrement qui a fait rompre toute confiance.

Face à cette situation ubuesque, les plus hautes autorités du parti avec à leur tête le Secrétaire Executif en chef, le professeur Maurice Kakou Guikahué, vont interpeler monsieur Jacques Ehouo afin qu'il revienne sur sa decision, sans succès.

Le president Bédié en personne va appeler Jacques Ehouo pour lui demander de respecter l’ordre qui avait été établi et la stratégie qui avait été planifiée avant la victoire. Le président Bédié lui demandera clairement de réserver le poste de 1er adjoint au maire au docteur Parfait Kouassi. Mais, il se verra, lui aussi, essuyer un refus pur et simple de la part de Jacques Ehouo.

Dès lors le docteur Parfait Kouassi se sentant victime d'une immense trahison, décide de ne pas se laisser faire et engage une bataille de front contre Jacques Ehouo pour prendre la tête de la mairie le jour du vote des conseillers municipaux.

Après quatre mois de blocage, Jacques Ehouo sera élu maire du Plateau par les conseillers municipaux. Il l’emportera de justesse face au docteur Parfait Kouassi, candidat surprise de son propre parti, le PDCI, par treize (13) voix contre douze (12) à son adversaire.

Michel Koblavi, un des bras droits de Jacques Ehouo, sera élu premier adjoint au maire, tandis que Guy Monnet deviendra deuxième adjoint.

JACQUES EHOUO, PRISONNER EN SURSIS ?

M. Ehouo, qui doit diriger cette commune où de très importants projets immobiliers sont à l'étude, portant sur plusieurs centaines de millions d'euros selon plusieurs sources, est accusé de détournement de fonds par le maire intérimaire du Plateau, monsieur Yapi. Monsieur Jacques Yapi, membre du PDCI mais proche du parti au pouvoir du président Alassane Ouattara, a été nommé maire intérimaire du Plateau après la révocation en août 2018 par le gouvernement du maire PDCI Noël Akossi Bendjo.

Peu de temps après sa prise de fonction, monsieur Yapi dépose une plainte contre l'entreprise chargée de l'exploitation et de la gestion des emplacements publicitaires du Plateau, entreprise créée et dirigée par M. Jacques Ehouo.

Il chiffre le préjudice à 6 milliards de francs CFA (9 millions d'euros).

MISE SOUS TUTELLE

Dans la nuit du mercredi 12 à jeudi 13 décembre 2018, plus précisément à 3h du matin, un violent incendie ravage une partie des locaux de la mairie du Plateau.

C’est précisément le service des archives qui part en feu. Plus rien ou presque n'est resté de ce bureau d’archivage de la cité des affaires. Le sinistre s’est produit au moment où, ce jeudi, le nouveau maire élu, Jacques Ehouo, devait officiellement prendre fonction. L’incendie survient surtout dans un contexte de scandale financier et de poursuite judiciaire annoncée.

Il s’agit du service des archives qui, comme son nom l’indique, se charge de la gestion, de la collecte et de la conservation des documents de cette mairie. Vu le contexte de cet incendie, de nombreuses interrogations et des soupçons sont levés de part et d’autre.

Selon l'entourage de M. Ehouo, l'incendie qui s'est déclaré à 03h00 du matin, n'a pu être maîtrisé qu'à 07h00. Les archives de 1936 jusqu'à aujourd'hui ont été brûlées, mais elles ont toutefois été numérisées.

Selon Le Nouveau Réveil, un proche de Fabrice Sawegnon aurait été arrêté dans le cadre de l’enquête sur l’incendie de la mairie du 13 décembre 2018. Ce quotidien proche du PDCIRDA dit avoir reçu en exclusivité cette information de la Direction de la Police Criminelle (DPC). Il révèle en exclusivité que l’un des pyromanes de la mairie du Plateau a été arrêté par la Direction de la police criminelle (DPC). Il s’agit d’un certain Flavien Niondé. Il aurait, au cours d’un interrogatoire mené dans les locaux de la Police criminelle, sis au Plateau, affirmé n’avoir pas agi seul.

Le présumé incendiaire aurait également avoué avoir reçu les instructions d’Honoré Séa, un membre de l’équipe de Fabrice Sawegnon, issu du RDR. Toujours selon Le Nouveau Réveil, Flavien Niondé a enfin accusé un certain Didier Djoro, l’un des fidèles compagnons de Fabrice Sawegnon et de Jacques Yapi, maire intérimaire de la commune du Plateau. Les rapports de force sont clairement en train de s’inverser.

L’équipe de Fabrice Sawegnon rejette les allégations du quotidien PDCI.

Mis aux arrêts par la police criminelle, le jeudi 20 décembre 2018, une semaine après l’incendie à la mairie du Plateau, Flavien Niondé apparaît comme le suspect numéro un de ce qui semble désormais un incendie criminel à visée politique, destiné à empêcher l’installation du maire élu, Jacques Ehouo (PDCI), rival de Fabrice Sawegnon (RHDP).

Flavien Niondé était membre de la brigade d’appui à la police municipale du Plateau avant la crise postélectorale, alors que Noël Akossi Bendjo était aux affaires. Lors de la crise postélectorale, il a été soupçonné d’être mêlé à une affaire de gros sous, au quartier Esculape du Plateau.

L’affaire portant sur le vol d’un coffre-fort contenant des dizaines de millions de francs CFA, par des agents subalternes, travaillant au Plateau. Flavien Niondé n’était plus réapparu au sein de l’effectif de la police municipale, après la fin de la crise postélectorale. Entre temps, il s’est rapproché de Séa Honoré, vice-gouverneur d’Abidjan et menait une vie bien réussie en apparence, toute chose qui tranchait avec ses conditions modestes, d’avant-crise.

Rappelons que face aux enquêteurs, il aurait confié, toujours selon Le Nouveau Réveil (proche du PDCI) avoir été mandaté par Séa, ce que ce dernier réfute. Dans un entretien accordé au site de L’Intelligent d’Abidjan (proche du pouvoir), Honoré Séa s’est emporté : « Ce sont des drogués qui peuvent tenir de telles affirmations.

Il n’y a que des drogués qui peuvent dire ce genre de choses. Moi qui vous parle, je suis vice-gouverneur du District d’Abidjan. C’est-à-dire que je suis chargé de la sécurité des biens et des personnes du District, et le District comprend 13 communes. Quelqu’un qui a une telle charge ne peut pas s’amuser à commanditer l’incendie d’une mairie. Et puis dans quel but ? Que vais-je rechercher ? Je cherche quoi à le faire ? Qu’est ce que je n’ai pas eu ? Vous-même, lorsque vous analysez cela, qu’est-ce que je n’ai pas eu ? Qu’est-ce que je recherche en faisant cela ? Ça va me donner quoi ? »

Ce cadre du RDR s’était fait remarquer lors du contentieux électoral au Plateau, en affirmant dans une interview après les résultats : «Sawégnon n’a pas perdu au Plateau». Il était dans l’équipe de campagne du candidat du RHDP et c’est à ce titre qu’il avait introduit, au nom de ce dernier, un recours en annulation à la Chambre administrative de la cour suprême, qui l’avait débouté.

Niondé, de source proche du dossier, a été aperçu par des témoins, le jour même de l’incendie, sur les lieux, en compagnie de deux autres personnes qui ont été elles aussi, mises aux arrêts. Tous les trois suspects étaient membres de l’équipe de campagne du candidat Fabrice Sawegnon.

En fin de compte, le préfet d'Abidjan Vincent Toh-Bi Irié décide que l'investiture sera reportée à une date ultérieure en raison de cet incendie qui a détruit une partie des archives de la mairie. Une délégation spéciale présidée par le préfet d'Abidjan est installée à la tête de la mairie du Plateau.

A Abidjan, la polémique autour de la mise sous tutelle de la commune du Plateau se poursuit. Avec quatre autres municipalités, le Plateau a été placé sous délégation spéciale parce que le conseil municipal n’a pu y être installé dans les temps, c’est-à-dire avant le 31 décembre 2018. Les quatre premières communes sont des municipalités où l’élection a été rejouée mi décembre et dont on attendait la validation des résultats. Mais ce n’est pas le cas du Plateau, dont le maire élu est dans le collimateur du procureur.

Pour les avocats du Pdci cette mesure prise pour le cas de la commune du Plateau est « illégale ». Ceux-ci envisagent de saisir la justice.

QUID DE LA MAIRIE DU PLATEAU EN 2020 ?

Monsieur Ehouo est convoqué pour une comparution à la police économique et financière le jeudi 3 janvier 2019 concernant la plainte contre X datée du 11 décembre 2018 et déposée auprès du procureur de la republique par M. Yapi Jacques, maire intérimaire du Plateau, pour détournement de deniers publics, faux et usage de faux et blanchiment d’argent pour le compte de la mairie du Plateau faisant état d'un détournement de près de 6 milliards Fcfa.

Depuis le début du mois, la police cherche à entendre le député PDCI, accusé d’avoir participé à des détournements de fonds quand il était dans l’équipe de l’ancien maire, Noël Akossi Bendjo, révoqué il y a cinq mois. Mais le député Ehouo refuse de se rendre à cette convocation invoquant son immunité parlementaire. Immunité qui le protège d’une arrestation mais pas d’éventuelles poursuites. Ses avocats, eux, dénoncent des manœuvres politiques visant à empêcher Jacques Ehouo de devenir maire.

Saisi par ses collègues députés, le président de l’Assemblée Nationale, Guillaume SORO, ayant reçu une demande de levée de l’immunité parlementaire du député Jacques Ehouo, oppose un refus catégorique. Cette demande peut être renouvelée tous les ans...

Quelques semaines plus tard, après son refus de rejoindre le nouveau parti unifié RHDP, Guillaume SORO se voit contraint de donner sa démission au poste de Président de l’Assemblée Nationale. Il sera remplacé par le député Amadou Soumahoro, membre très actif du RDHP.

Une nouvelle demande de levée de l’immunité parlementaire du député-maire Jacques Ehouo sera déposée dès décembre 2019. Nous ne doutons pas un seul instant de l’issue de cette demande...

La menace d’une révocation prochaine pèse sur le nouveau maire du Plateau. Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Sidiki Diakité, a été clair.

Il a dit qu’il révoquera Jacques Ehouo, une fois élu, car il disposerait d’éléments et preuves irréfutables de l’implication de Jacques Ehouo dans une affaire de détournements de deniers publics.
Qu’adviendra-t-il de la mairie du Plateau ? Des petits arrangements entre amis sont-ils à présager ?

Tout laisse à le croire au vu de la distance prise par Jacques Ehouo par rapport au PDCI-RDA... Nous sommes obligés de faire l’amère constat qu’il ne participe à aucune activité visible du parti. Sa retentissante absence au giga meeting PDCI / FPI du 14 septembre dernier continue de faire jaser.
N’est-il pas l’heure pour notre maire PDCI (?) de clarifier sa position ?

Si notre jeune maire du Plateau garde encore le silence, que devrait-on en deduire ? Qu'il veut nous la faire SANS BRUIT ?

Hum. Wait and see...

Jean-Yves ESSO ESSIS

Membre du Bureau Politique du PDCI-RDA
Président des « Cédéistes » ou des Cadres Dynamiques du PDCI (CD-PDCI)