Côte d'Ivoire: Le président de la Coalition des Consommateurs dénoncent une flambée des prix généralisée

Par Fratmat.info - Soumahoro Mansa Ben N’Fally (président de la Cnoc-Ci) « Je suis un consommateur malheureux ».

Le président de la Coalition des Consommateurs ivoiriens dénoncent une flambée des prix généralisée en Côte d'Ivoire. Image d'illustration.

Le président de la Coalition nationale des organisations de consommateurs de Côte d’Ivoire (Cnoc-Ci), Soumahoro Mansa Ben N’fally, se prononce sur la flambée généralisée des prix des denrées alimentaires.

A quelques jours de la fête de la Tabaski, nous assistons toujours à une augmentation généralisée des prix des denrées alimentaires. Quelle est votre réaction ?

Je suis un consommateur malheureux. Je plains nos pauvres femmes. Quand elles rentrent dans les marchés, elles ne savent pas quoi acheter pour cuisiner une bonne sauce à leurs époux. Nous vivons une flambée généralisée des prix. Ce n’est pas un seul secteur qui est touché. Tous les secteurs de l’économie sont impactés par la cherté des produits de première nécessité. En ma qualité de président des consommateurs, nous avons conçu un document où nous avons consigné toutes les raisons de cette flambée des prix. Nous avons fait également des propositions au gouvernement. Tous les produits saisonniers sont hors de portée des consommateurs. Le prix de la tomate est actuellement hors de portée. Pour ma part, quelles que soient les circonstances, je demande toujours à mettre les denrées alimentaires à la portée des consommateurs. Il faut dire que c’est un véritable malheur qui s’abat sur nous. Il y a moins d’offres et plus de demandes. Du coup, les spéculations entrent en jeu. Nous assistons à une inflation. A notre demande, le gouvernement a réactivé le Conseil national contre la vie chère pour que nous puissions étudier ensemble tous les secteurs impactés. C’est un processus qui est lent. Mais, il ne faut rien faire dans la précipitation. Nous sommes dans une économie libérale.

Est-ce que vous avez commencé à travailler avec le Conseil national de lutte contre la vie chère (Cnlvc) ?

La secrétaire exécutive du Cnlvc, Dr Rani Bah Koné, est en ce moment en mission à l’intérieur du pays. A notre niveau, il faut faire des constats pour recueillir les avis sur les différents marchés. Tous les deux jours, je fais le tour des marchés. Je suis un homme malheureux. J’ai constaté pendant mes tournées, un phénomène ahurissant. Pour augmenter les prix de certaines denrées alimentaires, des commerçants créent une pénurie artificielle. Quelques jours après, les produits reviennent dans les rayons, là, l’on constate qu’un nouveau prix est affiché. Concernant la viande, les pays exportateurs, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont en crise. Ils sont l’objet d’attaques de djihadistes. Il y a une insécurité qui règne dans les zones productrices de filière bétail-viande. Selon mes sources, nous avons besoin de 645 bœufs à Abidjan pour alimenter les ménages. Aujourd’hui, c’est seulement 300 bêtes qui sont tués pour alimenter le marché. Donc, il y a un déficit énorme à combler.

Pensez-vous que le marché sera suffisamment approvisionné pendant la fête de la Tabaski en termes de bétail ?

Mon constat sur les différents marchés me pousse à vous répondre par l’affirmatif. Pour le moment, le marché est fourni en bétail. Je suis rassuré pour l’approvisionnement des marchés en mouton. Nous travaillons avec notre ministre du Commerce et de l’Industrie pour trouver des solutions le plus rapidement possible à cette situation désastreuse pour notre économie. A quelques jours de la fête de la Tabaski, j’invite les consommateurs à la solidarité et la vigilance. Le marché étant libre, je conseille aux consommateurs de se diriger vers le commerçant qui propose un prix plus abordable que son concurrent.

P. N’Guessan

NB: Le titre est de la rédaction.